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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Madame Claude de Sylvie Verheyde dès le vendredi 2 avril sur Netflix.

Le biopic tant attendu de la plus célèbre des proxénètes françaises sera dévoilé sur le géant du streaming Netflix. À l’occasion de sa sortie le 2 avril prochain, Joséphine de la Baume — qui joue l’une des "filles" de Madame Claude — confie ses secrets de tournage…

On la disait la mère maquerelle du Tout-Paris. Madame Claude, de son vrai nom Fernande Grudet, est la femme influente des années 1960-1970 connue pour avoir été à la tête d'un réseau de prostitution de luxe au coeur du 16e arrondissement de la capitale. Parmi ses clients : dignitaires de différents gouvernements, diplomates et autres hauts fonctionnaires. Avec son biopic à la distribution alléchante — parmi Karole Rocher, Roschdy Zem, Joséphine de la Baume, Garance Marillier, Annabelle Belmondo ou Benjamin Biolay —, la réalisatrice Sylvie Verheyde lève le jour sur ce personnage mystérieux. Rencontre avec Joséphine de la Baumequi y interprète le rôle de Josy.

L’Officiel : On la connaît sans la connaître… Mais qui est Madame Claude ?

Joséphine de la Baume : Effectivement, on connaît peu la femme sous le nom de Madame Claude, et ce long-métrage de Sylvie Verheyde permet de mieux la découvrir. Qu’il s’agisse de sa vie personnelle, de ses ambitions, ses connections, ses intentions… Le biopic fait ainsi le portrait de cette femme, qu’on pourrait quasiment qualifier de femme gangster…

LO : Comment s’est passé le tournage ?

JDLB : Sylvie m’a laissé l’opportunité de faire beaucoup d’improvisation. Ce qui a donné lieu à des scènes incroyables et totalement spontanées avec Karole Rocher (qui tient le rôle principal de Madame Claude, ndlr). Sylvie elle-même pouvait parfois nous surprendre avec des demandes qui n’étaient pas dans le script. Tout ceci a été au service d’accidents très naturels, de situations qui donnent un aspect inattendu à l’évolution du film, mais surtout à un jeu avec l’autre prégnant.

LO : Pouvez-vous nous parler de votre personnage, Josy ?

JDLB : Mon rôle est celui d’une des "filles" de Madame Claude, et qui se trouve sans cesse à ses côtés. Ce personnage a beaucoup évolué entre ce qu’il était initialement dans le scénario et la manière dont j’ai pu l’interpréter. Josy est très drôle malgré elle, je la considère d’ailleurs comme le souffle comique du film ! C’est une fille très enthousiaste à l’idée de faire partie du réseau de Madame Claude, on pourrait parfois même la penser à côté de la plaque (rires). Pourtant, elle est à la fois extrêmement tendre et tragique. Ses illusions sont absurdes. Elle croit constamment que des histoires extraordinaires l’attendent, comme un mariage… Et rien de tout cela ne se réalise. C’est très touchant, drôle et triste à la fois. Avoir eu à endosser son rôle naïf et ambigu m’a beaucoup amusé.

LO : Qu’est-ce qui vous a fait accepter ce rôle à l’identité complexe ? Vous êtes-vous identifiée à elle ?

JDLB : À vrai dire, chaque personnage s’est réellement défini au fil de l’action sur le plateau. Dans le scénario, chaque fille avait un début de personnalité… Pour autant les protagonistes ont pris vie et sens à l’étape du tournage. Pour ma part, j’ai accepté ce projet pour Sylvie, avec qui j’ai travaillé auparavant et que j’adore. Je la savais douée pour réaliser des portraits de femmes, sans parler de l’extraordinaire casting qui était sur le point de m’entourer. Je savais que l’aventure serait belle, et ce qu’est devenu Josy s’est davantage dessiné dans l’après.

LO : Madame Claude sera prochainement dévoilé sur Netflix, dû au contexte pandémique actuel. Que pensez-vous de ces nouvelles sorties de film sur plateforme de streaming ?

JDLB : Le contexte d’avoir un film initialement prévu pour une sortie en salles, qui aurait potentiellement fait des festivals, et qui sort sur une plateforme de streaming est tant nouveau qu’incongru pour moi. L’avantage est que Netflix a une vocation très accessible, le film pouvant de fait être vu dans de nombreux pays différents. Mais, quitte à paraître vieux jeu, je reste nostalgique de l’expérience du cinéma… Cette magie de l’instant et du partage avec les autres spectateurs présents en salle ne peut pas se recréer chez soi. J’ai conscience des deux aspects de la chose : le pendant jouissif avec un auditoire plus large, un retour immédiat concernant l’accueil du film sur la plateforme… Mais une légère frustration de ne pas voir son film projeté dans des conditions optimales, en cinéma, avec un son et une qualité d’image idéaux. C’est pour cet enchantement précis que je suis tombée amoureuse du cinéma. Toutefois, j’ai envie que le maximum d’individus puissent être touchés et puissent avoir plus facilement accès à ce projet. Ces envies peuvent paraître contradictoires… Le fait est que je suis avant tout ravie que le film puisse paraître d’une manière ou d’une autre en cette période !

 

Lire aussi l'article du Monde de Vanessa Schneider et Samuel Blumenfeld du 3 octobre 2020 : 

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