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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Coulombs. Michel Chapet raconte l'église Saint-Chéron....

Enregistrement de Michel Chapet le mardi 7 février 1995.

Par Roger Buisson des Ondes Buissonnières de Croisilles.

Dans l'église Saint-Chéron.

de Coulombs.

.........................................

Cette église de Coulombs n'est pas très ancienne.

Elle date de la fin du XVIIe, début du XVIIIe.

Avant la construction de cette église, il y avait une église paroissiale mais dans l'enceinte de l'abbaye, derrière le porche de l'abbaye.

Parce que l'abbaye de Coulombs avait eu une église très importante, il y a très longtemps, mais à la suite des destructions de la Guerre de Cent ans, la basilique ancienne n'avait pas été reconstruite, il n'y avait que le choeur qui avait été reconstruit où est actuellement la place du village. Et l'église paroissiale était derrière le porche roman que l'on voit en venant de Nogent.

Mais cette présence des paroissiens à côté des moines était sujet, donnait lieu à des contestations. Les processions, les chants, paraît-il, gênaient les moines dans leurs méditations. Et alors, il y avait déjà 150 ans que ça durait, les moines ont dit, on va construire une église paroissiale à Coulombs, dans un endroit où les gens seront tranquilles et, comme cela, nous n'aurons plus de contestations.

Ils ont acheté au bord de la Grande rue et dans le coin de la rue Côtelette, la rue des Remparts maintenant, une vieille maison, un jardin et ils ont construit cette église. Ce qui a été fait très rapidement. Cela avait été décidé en 1698, au mois de mai, au mois d'octobre, l'évêché donne son accord. En 1699 et en 1700, la construction se faisait. Et le 15 janvier 1701, l'église était consacrée.

Cela a été très rapide, les formalités administratives ont été faites en 3 mois, la construction ensuite.

Cette église était à peu près comme elle est actuellement sauf le chapiteau qui est devant. Il y avait un chapiteau en bois qui a été démoli et il a été fait cette entrée en pierres vers 1860.

Le clocher a été modifié en 1902. Mais le clocher et la charpente étaient de l'ancienne église. Parce que les moines étaient pressés de voir s'installer les paroissiens ailleurs, mais ils avaient aussi un goût d'économie. Dans ce clocher, il y a une poutre avec la date de 1679, ça faisait donc 20 ans que la charpente de l'autre église était faite, on pouvait récupérer cette charpente. Et une fois le gros oeuvre fait, ils ont pris la charpente de l'autre église, ils l'ont amenée sur celle-ci.

Cette poutre - qui y est toujours - est marquée : "Fait par M. Laplanche, menuisier à Coulombs en juin 1679".

Ce clocher comprend deux cloches.

Il y en a une, la grosse cloche, qui s'appelle Léonarde Suzanne qui est de 1765. Ce sont les prénoms de Léonard Falguier, qui était marquis [à préciser] d'Espagnac [NDLR  Léonard II de Sahuguet d’Amarzit d’Espagnac] qui était abbé de l'abbaye de Coulombs, et Suzanne, c'était aussi une d'Espagnac [Suzanne-Elisabeth Josèphe née baronne de Bayer (ou Boyer) épouse de messire Jean-Joseph de Sahuguet d'Amarzit, baron d'Espagnac, une belle-sœur de l'abbé.]

La petite cloche s'appelle Marie-Françoise. Elle est beaucoup plus récente. Elle date de 1848. Ses parrain et marraine c'était Marie Baron et le parrain c'était François Lhomme qui a été très longtemps maire de Coulombs.

L'ancien clocher, qui avait été ramené sur cette église, était plus bas qu'actuellement. Il a été restauré en 1902 et ils l'ont surélevé.

Cette église fait 22 mètres 80 de long, sans le porche, et 12 mètres de largeur.

Nous allons y pénétrer....

Au début c'était un pavage en bois.

Et celui-là, je ne sais pas s'il a été refait en 1887 quand l'église a été restaurée, mais il avait été fait en 1805. L'an XIII. 

La voûte, c'était une voûte autrefois en bardeaux. Comme les vieilles églises, une voûte en bois. Elle a été réparée plusieurs fois au cours du siècle dernier. Vers 1886/1888, le curé Gatineau a décidé de faire une voute en briques enduits pour imiter les fausses pierres. Il y a des clés de voûtes.

Cela a été fait par un entrepreneur d'Orphin (Yvelines). Cela a été inauguré en 1887. 

A droite, on voit le tableau de tous les morts de la guerre de 14. Il y en a 33. C'était beaucoup pour une petite commune comme ça.

Et, pour la guerre 1939/1945, il y a une autre plaque qui indique les soldats qui ont été tués et les victimes civiles des bombardements.

La chapelle des Fonts ou la chapelle des Frères.

La chapelle des Fonts, parce qu'il y a les fonts baptismaux. Ces fonts baptismaux viennent de l'église désaffectée des Pinthières. Ils ont été achetés par l'abbé Amas pour la somme de 25 francs en 1817 lorsque l'église des Pinthières a été désaffectée.

L'autel, lui, vient de l'église de Vacheresses-les-Basses. Par le même curé Amas, à peu près à la même époque, au-dessus de l'autel, on voit le portrait de Saint-Eloi.

Le plus original, ce sont les gens qui sont enterrés dans cette chapelle. Il y a d'abord Mme de Saint-Phalle qui a été enterrée en 1729. Les de Saint-Phalle étaient les seigneurs de Rutz sur la route de Faverolles.

A gauche, là, il y a une fosse où ont été enterrés les personnages qui, avant, étaient dans l'église abbatiale.

Il y a d'abord l'abbé d'Espagnac.

Enfin, il y était mais il a été transféré après. Parce que, en 1816, lors de la démolition de l'église, les paroissiens tenaient à avoir la tombe de l'abbé d'Espagnac qui avait fait beaucoup de bien en construisant des écoles et en étant très généreux avec les gens de Coulombs. Mais, ça ne s'est pas fait tout seul. Parce que les démolisseurs de l'abbaye ont voulu faire payer ce monument et ces ossements. Ils en voulaient 70 Francs. Et le maire et le curé Amas ont discuté, et ils l'ont eu que pour 50 Francs. C'est vraiment écoeurant comme procédé.

L'abbé d'Espagnac a été enterré là en 1816, mais son neveu a demandé, en 1817, à ce qu'il soit transféré dans le choeur de l'église. Et, nous verrons sa tombe tout à l'heure dans le choeur de l'église. 

Mais en trouvant la tombe de l'abbé d'Espagnac, on a trouvé d'autres cercueils : Jacques de Brézé, seigneur de Nogent-le-Roi, sa femme, Charlotte de France, qui était la fille naturelle de Charles VII, et ces deux personnages ont eu une fin tragique puisque Jacques de Brézé tua sa femme qu'il surprit en état d'adultère après une partie de chasse. En général on dit que c'était à Rouvres, à côté d'Anet, et d'autres disent que c'était à Rognier (ortho ?), à côté de Dourdan. Mais Lucien Merlet, l'archiviste départemental, qui a fait une étude à ce sujet pense que c'était à Rouvres.

Il a voulu quand même être enterré avec sa femme, malgré qu'il l'avait tué !

Ensuite, il y a son frère Etienne de Brézé, qui a été curé de Nogent et abbé de Coulombs. Et il y a le coeur de Louis de Brézé, qui est aussi le fils de Jacques de Brézé, qui était grand connétable de Normandie et dont le tombeau est à la cathédrale de Rouen. Son corps est là-bas et son coeur est resté à Coulombs.

Tous ces personnages ont été transférés, en procession, en 1816, des restes de l'abbaye jusque dans la chapelle des Frères où nous sommes actuellement.

Sur le dessus, vous voyez des restes de la grille du choeur qui a été enlevée, en 1963. C'était la mode à ce moment-là, on enlevait toutes les grilles de choeur. J'en ai parlé avec l'abbé Bizot, il m'a dit : ils n'ont pas enlevé celles de la cathédrale de Chartres, parce que c'était classé monument historique.

Ici, il y a l'escalier qui monte dans le clocher.

Cette chapelle s'appelle aussi chapelle des Frères.

Les Frères de Charité. C'était des gens qui étaient volontaires pour enterrer les gens. C'était les pompes funèbres de ce temps mais il faut admettre que ce sont des gens qui avaient du courage puisqu'ils promettaient d'enterrer toujours les gens même en cas d'épidémies. Parce que, en cas d'épidémies, le seul moyen de s'en sauver, c'était de s'en aller à 10 ou 20 kilomètres, et on abandonnait tout, aussi bien les malades que les morts. Qui polluaient encore l'atmosphère et c'est ce qui faisait continuer l'épidémie. Ces gens-là avaient une profession et avaient fait le voeu, un voeu de charité, d'enterrer les morts. Il y avait un cérémonial, ils avaient chacun leur place. Il y avait le porte-épaule, le porte-pied, le porte-bannière et on leur avait attribué cette chapelle où, tous les lundis, il y avait une messe pour eux.

Et c'est l'abbé Brossard, le frère du curé Brossard de Nogent, qui a fait une étude qu'il a fait paraître dans La Voix des Clochers, il y a quelques années, une étude sur ces frères de charité. Cette confrérie avait été fondée, je ne sais pas s'il y avait eu une épidémie à ce moment-là, en 1612 par le curé Juet, et elle s'est prolongée jusqu'à la fin du siècle dernier. A la révolution, naturellement elle a été supprimée mais elle est repartie en 1804 et il y a des statuts qui datent de 1804. Qui remettaient les choses en place. Et cela a duré jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Maintenant, nous visitons l'église....

La chaire.

La chaire a été fabriquée en 1808 par un menuisier de Coulombs. Qui s'appelait Rémy Gaudefroy.

Et nous voyons les vitraux qui sont des vitraux modernes.

Vous avez 6/7 vitraux qui ont été démolis en 1944 par le bombardement. Ils avaient été achetés par le curé Gatineau en 1887. Ils étaient l'oeuvre de la Maison Hucher du Mans et c'était des dons de gens de Coulombs. Au-dessus de l'autel, ça représentait l'apparition du Christ à la bienheureuse Marie Alacoque, je crois que cela s'est produit du côté de Paray-Le-Monial, en Saône-et-Loire.

C'était un don de la famille Paucher-Carette. M. Carette était un ancien notaire de Nogent, il était retiré à Coulombs et c'est lui qui, avec son beau-père, avait donné ce vitrail. Et les autres étaient des dons de la famille Coche, M. Baron, M. Lhomme, maire.

Il y avait Sainte Agathe, Saint-Louis, Sainte Mathilde, Saint François d'Assise. Et les vitraux ont été pulvérisés puisque la bombe est tombée sur le presbytère. Qui se trouvait derrière l'église, dans la rue des Remparts.

Autour de l'église, il y avait le cimetière, et, après le cimetière, en suivant la rue des Remparts, c'était le presbytère.

On voit le chemin de croix.

Celui-ci est moderne. Il date de 1943. Il remplace un chemin de croix fait de gravures datant de 1865. Alors, pour payer celui-ci, on a fait une kermesse avec l'abbé Bridet, à la chapelle de Sainte-Geneviève de Senantes, parce que Senantes a hérité de notre ancien chemin de croix.

Ici, vous avez des reliquaires...

Sainte Helvise et Sainte Gemme.

Sainte Helvise, c'était une veuve du Comte Tête d'Ours qui devait être comte de Meulan, ça se passait vers l'an 1000 et elle a fait des dons à l'abbaye de Coulombs en 1033 et en 1066, et elle a fait construire une cellule à côté de l'abbaye pour se retirer du monde.

L'abbé Amas avait, en 1816, fait éditer un petit opuscule et créé une Confrérie de Sainte Helvise qui groupait toutes les femmes mariées du pays et pour fêter cette sainte le jour de sa mort qui était le 11 février.

Cette habitude de la messe du 11 février s'est conservée jusque vers 1950.

Sainte Gemme, de l'autre côté...

Etait une vierge qui vivait au Ve siècle et il y avait un couvent de Sainte Gemme, à Sainte-Gemme-Moronval, à côté de Dreux. Et ce couvent était devenu très pauvre, la supérieure était obligée de mendier pour subvenir à ses besoins, les reliques sont revenues à Coulombs et le couvent de Sainte Gemme a été fermé.

Il y avait d'autres reliquaires à Coulombs...

Il y avait Saint-Gratien, qui était un Saint du Nord de la France que l'on avait amené sans doute pour les invasions barbares, qui avait été amené à Coulombs et qui était dans une châsse à l'abbaye, une châsse d'argent doré. Mais à la Révolution, cette châsse d'argent a été emmenée à La Monnaie à Paris pour faire des pièces mais les ossements de Saint-Gratien ont été conservés par un employé de La Monnaie qui les a donnés, en 1815, pendant La Restauration, à l'archevêché de Paris, mais à la Révolution de 1830, l'archevêché de Paris a été saccagé et, ce coup-là, Saint Gratien a disparu définitivement.

Mais il existe encore des reliques de Saint Gratien à Saint Gratien dans la Somme. Parce qu'en 1779 cette paroisse a demandé à l'abbaye de Coulombs d'avoir une partie des reliques de Saint Gratien. Et Sauqueuse, qui était chirurgien à Nogent, a séparé la tête de Saint Gratien du corps et cette tête a été mise dans un reliquaire et envoyée à Saint Gratien dans la Somme où il est toujours.

C'est assez étonnant comme histoire mais c'est ce qui s'est produit.

Le quatrième reliquaire était le reliquaire du Saint Prépuce du Christ.

Il paraît qu'il en existe plusieurs. Là, je crois que c'était des Seigneurs de Villiers-le-Morhier qui en avaient fait cadeau à l'abbaye. Mais, ils avaient acheté ça à des marchands grecs et ça a l'air d'être un peu hasardeux comme achat et comme vérité historique.

Mais ce reliquaire était d'une grande utilité pour les femmes en couche. Il attirait beaucoup de pèlerins à Coulombs et même pendant la guerre de cent ans, Henri V, roi d'Angleterre, a fait demander le reliquaire qui est parti en Angleterre et la reine a accouché d'un fils. Parce que ça favorisait la venue au monde des enfants mâles et on suppose que Louis XI était venu à l'abbaye de Coulombs pour avoir un enfant mâle. Malheureusement, il n'a pas eu de dauphin, mais il y a eu une sainte : Sainte Jeanne de France.

Plus tard, Louis XIII et Anne d'Autriche sont sans doute venus à Coulombs pour que la reine accouche d'un fils qui a été Louis XIV. C'était d'ailleurs très longtemps après leur mariage, ils attendaient un fils avec impatience, et ils ont eu ce fils. Et la reine Anne d'Autriche a été très généreuse en nous offrant le Groupe de la Nativité que nous verrons tout à l'heure. 

Là on arrive devant l'autel qui date de 1887/1888.

C'est un autel en pierres, il remplace un autel en bois que même en 1790 ils disaient très ancien, c'est à dire qu'il avait certainement plus de 90 ans et qu'ils l'avaient sans doute récupéré. C'était un autel en bois de style corinthien doré. Et l'abbé Gatineau a fait faire un autel en pierres avec Jésus qui partage le pain avec deux de ses apôtres [NDLR Les disciples d'Emmaüs]

Il y a aussi deux Sacrés Coeurs de chaque côté. C'est certain c'était en 1888, et à ce moment-là, le culte du Sacré Coeur de Jésus était très répandu.

C'est à l'époque où a été construit le Sacré Coeur de Montmartre.

De chaque côté...

Vous avez deux statues qui viennent de l'abbaye.

A droite, vous voyez Saint Benoît avec sa crosse. Il était le patron de l'abbaye, puisque l'abbaye était de l'ordre des Bénédictins.

Et de l'autre côté c'est Sainte Scolastique. Qui est la soeur de Saint Benoît. En habit de moine religieux.

C'étaient des statues en bois polychrome, mais la peinture a disparu.

Les vitraux...

J'ai parlé des vitraux anciens, mais je n'ai pas parlé des vitraux qui ont été refaits après. Ceux qui sont dans la nef sont juste des polychromes tandis que, dans le choeur, vous avez Saint Chéron qui est le patron de l'église. Avec une épée parce qu'il aurait été tué par des bandits à côté de Chartres, à Saint-Chéron du Chemin, qui est à 15/16 kilomètres de Chartres, et on aperçoit dans le fonds la cathédrale de Chartres.

C'est un personnage assez mythique. L'abbé Villette, il y a quelques années, contestait un peu sa vie en disant que c'était un mythe, il n'avait peut-être pas existé.

A droite, c'est Sainte Helvise, avec la petite cellule dans le fonds, qui montre bien que cette femme était une recluse. Alors ces vitraux ont été faits d'après le dessin de M. Potet par l'atelier Cot Dezande de Maintenon. En 1961. 

Devant l'autel, il y a la tombe de l'abbé d'Espagnac.

Quand on a visité la chapelle des fonts, j'avais dit que l'abbé d'Espagnac avait d'abord été enterré là-bas et l'année suivante, son neveu l'a fait transporter dans le choeur de l'église. Le tombeau était dressé au long du mur dans la chapelle des fonts, tandis que, là, il est par terre mais maintenant il y a l'autel moderne qui est là et un tapis qui cache un peu ce monument et c'est un peu dommage...

Nous redescendons en tournant le dos au choeur, et, sur la droite...

... Nous voyons le groupe en bois de la Nativité.

Qui était autrefois dans la chapelle des fonts et qui a été transporté là par l'abbé Brierre en 1928.

A cet endroit-là, c'était le banc des marguilliers. Les marguilliers étaient les administrateurs des biens de l'église, c'était ce qu'on appelait le conseil de fabrique. 

Ce groupe en bois de la Nativité qui ne comporte plus que trois personnages : la Vierge, Saint Joseph et l'Enfant-Jésus, il en comprenait cinq autrefois parce qu'il y avait au-dessous deux angelots qui ont été volés vers 1983.

L'histoire de ce groupe de la Nativité qui est classé monument historique, est assez intéressante. Parce que j'avais dit tout à l'heure que l'abbaye de Coulombs possédait le reliquaire du Saint Prépuce du Christ qui était très bénéfique pour les femmes en couche et qui faisait naître des enfants mâles. Et Anne d'Autriche et Louis XIII n'avaient pas d'enfants mâles et, au bout de plusieurs années de mariage, et sans doute qu'Anne d'Autriche est venue à Coulombs et elle a été exaucée puisqu'elle a eu Louis XIV.

Et elle avait promis que, si elle avait un fils, elle ferait construire une église. Elle a fait construire l'église du Val de Grâce à Paris où elle avait fait installer un groupe de la Nativité par le sculpteur Michel Anguier. Ce groupe est en marbre exactement le même que celui en bois ici et sans doute pour remercier Coulombs, elle a offert ce groupe en bois de la Nativité à Coulombs.

Le groupe en marbre de l'église du Val de Grâce a été mis, pendant la Révolution, au dépôt des Petits Augustins, et puis, Napoléon ayant décrété que l'hôpital du Val de Grâce était militaire, n'a pas voulu de ce groupe en marbre et il a été transporté à l'église Saint Roch où il est toujours. 

Mais, à l'église du Val de Grâce, il y a une copie qui est presque identique au groupe de l'église Saint Roch et a quelques différences minimes avec celui de Coulombs. 

Nous ne sommes pas sûrs de la venue d'Anne d'Autriche, mais, elle a été très généreuse envers notre pays. Et ce groupe, qui est classé monument historique, le curé Brierre qui avait été vicaire de Nogent-le-Roi, desservant la paroisse de Coulombs, avait dit c'est la plus noble, la plus pieuse, la plus vénérable, en un mot la plus belle Nativité du pays chartrain.

On peut admirer les personnages. L'amour, l'amour maternel et paternel de ces deux personnages.

Oui, Saint Joseph a perdu une main... Avec tous les évènements qui se sont produits depuis la fabrication de ce superbe monument, ce n'est pas étonnant !

Ici, nous avons une plaque en marbre qui est le testament olographe du comte d'Espagnac qui était le neveu de l'abbé d'Espagnac. Il avait donné une certaine somme - qui représentait, je crois 50 francs de rente - pour un service annuel à célébrer dans cette église. Et, il y a encore quelques années, la commune payait encore une petite somme au curé pour ce service. Ce comte d'Espagnac est celui qui a fait transférer les cendres de l'abbé devant l'autel.

La chapelle de La Vierge

L'autel est un autel qui vient de l'abbaye et qui a été aussi acheté aux démolisseurs par l'abbé Amas. Il l'avait payé 31 F 50, quelque chose comme ça, il y a certainement encore eu des discussions pour avoir un prix.

Sur la droite, il y a la porte du cabinet de l'abbé d'Espagnac. C'est une porte sculptée qui clôt le confessionnal avec les initiales sculptées de ce vénérable abbé.

En face, il y a un tableau peint par Billaut, c'était un peintre qui était le peintre officiel de la duchesse d'Orléans et qui habitait Dreux. C'est une sainte sur son bûcher.

La lumière vient de l'extérieur pour éclairer la statue de la Vierge.

Là, il y a une statue de Notre Dame de Chartres, la Vierge qui doit enfanter et là, il y a deux statues qui entourent la tombe de Philippe, curé de Senantes.

C'est une tombe qui a été trouvée dans les ruines de l'abbaye en 1870. Cette tombe a suscité des polémiques entre M. Merlet qui était archiviste départemental et Mme Gaudefroy-Penelle qui a fait une histoire des églises d'Eure-et-Loir sous la direction de l'abbé Métais. Mme Gaudefroy-Penelle disait que c'était un notable de Senantes parce qu'il y a écrit que c'est un personnage de Senantes "personna". Et elle soutenait que "personna" n'avait jamais voulu dire curé. Mais M. Merlet soutenait que ça voulait bien dire curé d'après des livres du Moyen-Age, et on voit nettement ses ornements qui représentent vraiment un ministre du culte. Les ossements sont dans le mur, derrière cette tombe.

Il y a deux statues de Sainte Thérèse et de Jeanne d'Arc.

Les bénitiers ont été faits par un sculpteur de Nogent qui s'appelait Pierre Neveu. Vers 1940/1945.

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Les curés de Coulombs

Depuis la construction de l'église jusqu'en 1919 que la paroisse de Coulombs a été celle de Nogent, il n'y a eu que 10 curés.

Au temps de la construction, c'était l'abbé de Besançon. Qui y était depuis 1766 et qui avait des problèmes avec les moines qui ont continué ensuite puisqu'il avait trouvé qu'il n'avait pas assez grand de jardin.

On lui en a redonné un, un petit peu au bout de la rue des Remparts.

Ensuite, il y a eu M. André Marie, Taillade de Villeneuve, Bayle, Hébrard.

Et nous arrivons à la Révolution. A la Révolution c'était le curé Vaufermé qui essayait de s'adapter. Il a signé la Convention, la Constitution civile du clergé, il est resté dans la commune, il est devenu agent d'état-civil après, il s'est rétracté, il a continué, il est resté parmi ses paroissiens. 

Son successeur dans le livre de fabrique, on voit qu'il le critique, mais, moi, je trouve qu'il a fait son devoir en restant parmi ses paroissiens...

Ensuite, ça a été le curé Amas. C'était un ancien Bénédictin. Son portrait est au musée de Dreux. Il a été dessiné par M. Gilbert qui était professeur de dessin à Chartres. Le curé Amas a essayé de réparer les dégâts de la Révolution, j'en ai parlé, avec l'achat des dépouilles mortelles des différents personnages qui sont enterrés dans la chapelle des fonts baptismaux, des deux autels des chapelles. Il a créé les deux confréries de Sainte Helvise et de Sainte Gemme. Parce que Sainte Helvise était la sainte des femmes mariées et Sainte Gemme était la sainte des jeunes filles. Il a écrit deux petits opuscules avec la messe qui se chante le jour de ces saintes-là.

L'abbé Jacques Joseph Amas

Il est mort en 1843. Il a été remplacé par le curé Leproust. Qui est resté 43 ans à Coulombs. Il est enterré à Coulombs, il est considéré comme un très brave homme, très pieux et il a eu mon arrière-grand-père, mon grand-père et il voulait même avoir mon père comme enfant de choeur, mais il est décédé quelques temps après. Il attendait les enfants à la sortie de l'école, sur le parvis de l'église, pour leur souhaiter le bonsoir.

Il a été remplacé par le curé Gatineau. Qui était plus dynamique, c'est certain, puisqu'il savait taper les gens riches pour, d'une part les gens pauvres à qui il faisait beaucoup de dons, et, l'église qu'il a embellie. C'est lui qui a fait faire la voûte, c'est lui qui a fait faire l'autel, qui a fait faire les vitraux qui ont été démolis par le bombardement. C'était un homme très bon. Et j'ai deux témoignages de gens qui étaient anticléricaux. L'un m'a dit c'était vraiment la charité chrétienne, et l'autre, qui était le secrétaire de mairie de Coulombs, était en visite à Chartres avec mon grand-père. Et mon grand-père, après avoir été à la préfecture, lui dit : "Je vais vous quitter un moment, je vais aller voir le curé Gatineau." Et Monsieur Bled a dit "J'y vais avec vous !" Parce que c'était un brave homme. Il est parti de Coulombs et s'en est allé à Chartres à Bonsecours, à la maison de retraite des curés, et il était resté aumônier d'une institution de Nogent-le-Rotrou. Et c'est en allant visiter cette institution, qu'il est décédé dans le train à Courville en 1916. Il est enterré à Saint-Jean-Pierrefixte, à côté de Nogent-le-Rotrou.

Il a été remplacé par le curé Perrot qui avait été avant à l'institution Notre-Dame. Il est resté quelques années à Coulombs avant de s'en aller curé de Digny. Il paraît que c'était un poète, mais je n'ai pas encore lu de ses poèmes. Il s'est en allé de Coulombs en 1919 et, à ce moment-là, la paroisse a été rattachée à Nogent.

Il a été remplacé par le curé Metreau - qui m'a baptisé d'ailleurs - qui, lui, n'a pas continué dans le sacerdoce et il a abandonné la prêtrise.

Ensuite, ça a été l'abbé Brierre qui - je l'ai dit tout à l'heure - qui a mis en valeur la Nativité.

Actuellement c'est l'abbé Pichot et l'abbé Collot.

Il y a messe un samedi tous les mois.

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La porte qui est à gauche la chapelle des Frères a été rouverte voici quelques années. Cette porte-là aboutissait directement dans le cimetière. Et les gens dont la messe d'inhumation avait lieu dans l'église, on sortait directement pour retomber dans le cimetière qui était une terre chrétienne de l'autre côté. On n'allait pas dans le village pour aller au cimetière.

Le nouveau cimetière date de 1859. Il a été inauguré le 15 août 1859. Mais le cimetière autour de l'église, on n'y enterrait plus mais il y a eu des discussions pour relever des corps. Il y avait des gens qui voulaient que les anciennes tombes restent là et cela a duré environ 20 ans parce que les gens ne voulaient pas que leurs ancêtres...

Mes ancêtres qui étaient dans l'ancien cimetière, sans doute qu'ils ont été mis dans les nouvelles tombes là-haut mais il n'y a aucune plaque dessus.

Mon arrière-arrière-grand père est mort en 1870 et sa femme est morte en 1884. Mais il n'y a pas de tombes là-haut, peut-être qu'ils ont été enterrés dans les fosses communes. Après, ils ont été relevés puis mis avec mon arrière-grand-père. Mais il n'y a pas traces sur la plaque.

Les stalles qui sont ici étaient derrière la grille qui séparait le choeur de la nef. Les grilles étaient derrière la marche. 

Il n'y a pas d'orgues dans l'église. Il y a eu des orgues à l'abbaye.

Et ces orgues-là, ils ont eu beaucoup de mal à les vendre après la Révolution, et il paraît qu'ils seraient à Cloyes. Je n'ai pas encore eu le temps d'aller à Cloyes. C'est quelqu'un qui a dit ça à Roger Tempête. Un Monsieur qui recensait tous les orgues d'Eure-et-Loir. Par hasard, ils mangeaient ensemble au restaurant, et ce Monsieur a dit que les orgues de Coulombs étaient à Cloyes.

Ils ont eu du mal à les vendre, finalement c'est un épicier de Coulombs, M. Lesec qui les a achetés. Je ne sais pas à qui il les a vendus.

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