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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 1.700 articles.

Cérémonie de remise de la médaille de Justes parmi Les Nations aux Jouvelin de Lormaye

"L'oubli, c'est l'exil, mais la mémoire est le secret de la délivrance."

Baal Shem Tov 

Dimanche 4 février 2018, 11 heures

Lormaye, Eure-et-Loir

Albert  et Lucienne Jouvelin nommés Justes parmi Les Nations

 

Rappel

Cf https://yadvashem-france.org/

 

Les Justes

M. Albert Jouvelin 
Date de naissance : 21/10/1892
Date de décès : 03/04/1987
Profession : Cultivateur, fermier
Particularité : Information non disponible

Mme Lucienne Jouvelin (née Metton) 
Date de naissance : 20/09/1894
Date de décès : 11/07/1955
Profession : Cultivatrice
Particularité : Mère de 6 enfants

Personnes sauvées

Mme Solange Lehmann (Speiser)

Lieux de mémoire

Allée des Justes à Jérusalem 
Allée des Justes à Paris

 

 

 

 

 

 

« La famille Speiser habitait impasse de l’Orillon dans le 11ème arrondissement à Paris. Marie Fischel était arrivée en France avec deux enfants, Isabelle et Jacques. Son mari l’avait abandonnée quand il est entré en France. Elle se remarie en 1926 avec Monsieur Wolf Speiser qui était beaucoup plus âgé qu’elle. Ils ont eu deux enfants : Bernard né en 1929, décédé peu après sa naissance et Solange née en 1931. Wolf Speiser possédait un magasin rue des Rosiers et vendait des livres et des disques. Wolf Speiser est décédé de mort naturelle en 1941.

Madame Speiser  avec ses deux enfants Isabelle et Jacques a eu recours à une association juive qui envoyait les enfants nécessiteux en vacances chez les fermiers. C’est ainsi que Madame Speiser s’est souvenue de cette adresse en 1942 : Solange avait passé les vacances de Pâques 1942 à Lormaye, chez Albert et Lucienne Jouvelin.

Après la grande rafle des 16 et 17 juillet 1942, Madame Speiser envoie Solange chez les Jouvelin. Elle avait pris soin de découdre l’étoile jaune de ses vêtements. Les Jouvelin ont présenté la petite Solange comme une réfugiée d’Alsace. De temps en temps, sa sœur Isabelle réfugiée en zone libre envoyait un mandat. Madame Speiser est venue deux ou trois fois rendre visite à Solange chez Albert et Lucienne Jouvelin, mais elle ne pouvait y rester, son fort accent yiddish l’aurait trahie.

Monsieur Albert Jouvelin, ancien combattant de 1914-1918 avait été prisonnier pendant cette guerre. Il mettait un point d’honneur à employer des jeunes gens dans sa ferme pour leur éviter d’être requis pour le travail obligatoire en Allemagne (STO). Madame Lucienne Jouvelin aidait son mari dans les travaux de la ferme. Le couple avait six enfants (Marie-Louise, Marie Thérèse, Marie-Antoinette, Lucien, Henriette et Odette) qui tous travaillaient dans la ferme, aux champs, ou s’occupaient du bétail. A table, il n’y avait aucune différence entre la famille, les travailleurs et la petite Solange. Elle faisait vraiment partie de la famille. Solange a intégré l’école du village. Des employés de la mairie ont réussi à lui faire une carte d’alimentation. Solange était appelée Jouvelin au village, même à l’école. La seule fois où on l’a appelée Speiser, c’était le jour du Certificat d’Etudes, le 6 juin 1944, le jour du débarquement en Normandie.

Dès la Libération de Paris en août 1944, Madame Speiser récupère sa fille. Solange est retournée plusieurs fois à la ferme pour faire le plein de provisions. Le contact s’est toujours maintenu avec les enfants et petits-enfants de Lucienne et Albert Jouvelin.

Le 1er février 2017, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Albert Jouvelin et à son épouse Madame Lucienne Jouvelin.

 

Cérémonie

1. Diffusion du chant « Nuit et brouillard » de Jean Ferrat.

2. Accueil et introduction par le maître de cérémonie M. Ralph Memran.

Qui demande d'éteindre les portables avant de passer la parole à :

3. M. Pierre Osowiechi, vice-président du comité français pour Yad Vashem :

"Il fait chaud, très chaud...

En ce mois de juin 1940, la France est sur les routes, c'est "l'Exode" et pour nous, Juifs descendants des Hébreux, l'Histoire avec un grand H, recommençait. Lorsqu'une voiture surchargée s'arrêta dans la cour d'une maison de Crocq.

A l'intérieur, un couple d'une cinquantaine d'années, une jeune femme et son bébé, sont exténués et désemparés.

De la maison, sortent à leur rencontre une femme et une jeune fille, voyant l'enfant la Dame dit : "Il y a un bébé, il faut lui donner du lait."

La voiture était le taxi de mon grand père, la maison celle de la famille Pabiot, Thézy Mazuy était cette jeune fille... et je suis cet Enfant."

[...]

"Il y a 11 ans maintenant, le 18 janvier 2007 dans la Crypte du Panthéon le Président de la République, Mr Jacques Chirac, a donné auprès des grandes figures de notre pays, une place légitime aux prés de 4 050 Justes parmi les Nations de France, reconnus par l'Etat d'Israël ainsi qu'à tous ceux qui sont restés anonymes.

En ce moment très particulier de notre histoire, permettez-moi en quelques mots de préciser ce que représente Yad Vashem, et le sens de cette cérémonie en hommage aux 'Justes parmi les Nations'.

Yad Vashem : un nom tiré du chapitre V du Prophète Isaïe

« et je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un mémorial (Yad) et un nom (Shem) qui ne seront pas effacés »

 

Le Mémorial des Héros et des Martyrs de la Shoah édifié sur le Mont du Souvenir à Jérusalem, en 1953, a plusieurs missions :

 

Perpétuer le souvenir des six millions de Juifs assassinés par les Nazis et leurs collaborateurs de 1933 à 1945.

Honorer tous les actes d'héroïsme, de révolte et de sauvetage accomplis durant l'holocauste de la 2éme guerre mondiale.

Enseigner aux générations suivantes cette histoire comme :

'' une balise d'avertissement contre l'antisémitisme, la haine

   et les génocides à travers le monde ''.

 

C'est un site exceptionnel. On y reçoit toute l'histoire de la Shoah.

On y mesure la profondeur et  la dimension du désastre :

La destruction du judaïsme européen.On y médite sur la barbarie dont les hommes sont capables.

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Les noms des principaux lieux d'extermination sont inscrits dans sa crypte

 Les places et monuments glorifiant les héros des guettos et les partisans.

Les murs de pierre où sont gravés les noms de plus de cinq mille communautés juives anéanties.

On y découvre aussi Le bouleversant Mémorial où sont égrenés les noms des un million cinq cent mille enfants assassinés.

C'est, également, un centre international de recherche et d'enseignement où travaillent des centaines de chercheurs et d'historiens du monde entier. et où, dans le cadre du réseau des 'Villes et Villages des Justes de France' nous invitons des enseignants français à suivre des séminaires sur le théme 'Eduquer pour Transmettre'.

Enfin c'est le lieu où l'on rend hommage aux «  Justes parmi les Nations ». Nous voilà au cœur du sujet qui nous réunit aujourd'hui.

Qui sont donc ces ''Justes parmi les Nations '' ?

Au moment où se déroulait la Shoah, quand la majorité des  états gardaient le silence sans intervenir, alors que d'autres collaboraient activement avec les Nazis, des personnes, non juives, choisirent de sauver des Juifs en danger au péril de leur vie.

L'Etat d'Israël, crée par les Nations Unies en 1948, et le Mémorial Yad Vashem décidèrent, en 1963, de leur rendre hommage et de leur décerner le titre de ''Justes parmi les Nations''

Ce Titre de ''Juste parmi les Nations'' est la plus haute distinction civile de l'état d'Israël, Il est la traduction d'une expression hébraïque utilisée dés l'Antiquité dans le Talmud, recueil du Droit Civil et Religieux du Judaïsme, pour qualifier les ''Non-Juifs vertueux, œuvrant avec compassion et Justice''

 /4

Au 1er janvier 2018, prés de 28 000 « Justes parmi les nations » ont  été ainsi honorés  de par le Monde , dont 28 dans votre département

Si durant cette triste période, des français ont collaboré et participé avec les allemands à ces « crimes contre l'Humanité »,  il en fut un grand nombre qui aidèrent ceux qui étaient pourchassés pour le seul crime d'être '' Né Juif'' et qui, pour aller encore plus loin dans l'avilissement et aprés avoir été, au moyen-âge, affublés de 'La Rouelle', furent spoliés, humiliés, exclus, mis au ban de la Nation par le 'Statut des Juifs' et de plus estampillés d'une ''Etoile Jaune''.

 

En France 76.000 juifs, dont 11.400 enfants, furent  déportés. Seuls 2.550 revinrent; aucun enfant ne se trouvait parmi eux. Malgré ce lourd tribut payé à « la SOLUTION FINALE », C'est  grâce à l'engagement et au courage de ces français et françaises du refus, que de nombreux Juifs de France furent ainsi protégés et sauvés.

Nous en sommes les témoins et ne les remercierons jamais assez.

 

A Jérusalem « l'allée des Justes », avec ses milliers d'arbres et le  Mur des Justes avoisinant, rappelle leurs Noms. A Paris au Mémorial de la Shoah, les noms des Justes de France sont gravés dans une même allée. cette allée est adossée au  Mur des noms des disparus dans les camps de la mort et, aujourd'hui, lorsque je vais honorer Mes Justes et leur exprimer ma gratitude, une intense émotion me serre la gorge car, sans leurs mains tendues, c'est probablement le mien, le votre, qui figurerait de l'autre côté.

                                                                                                                  

Les actions discrètes et  courageuses de '' cette armée du cœur et des bras ouverts '' démontrent que les héros ne sont pas uniquement ceux des grandes batailles, mais qu'il y a eu des gens qui, au péril de leur vie et sans rien demander en retour,  surent résister et tendre la main à ceux qui étaient persécutés. C'est aussi l'honneur de la France et je suis fier de rendre  hommage à ces héros ignorés.

 

 A la  demande de Mme Solange Lehmann,   le 14 mars 2016,   cette Nomination de 'Juste Parmi les Nations' a été attribuée à  Lucienne et Albert Jouvelin. Leurs  noms seront désormais gravés sur le Mur des Justes à Jérusalem et à Paris.                                                                                                                                  

                                                                                                                           

Cela étant, afin de pérenniser ‘dans le marbre’ leur  action altruiste,

nous soumettons à votre municipalité la proposition de créer un 'Lieu de Mémoire' en attribuant à un lieu public de Lormaye le nom  de

 'Justes parmi les Nations', et de  rejoindre ainsi le réseau des '' Villes et Villages des Justes de France''. Réseau dans lequel nous nous honorons de compter Paris, Lyon, Montpellier, Toulouse, Pau, Bordeaux, St Amand Montrond et de nombreuses autres localités.

                                                                                                                                                                          

Winston Churchill a dit : ‘Vous souvenir du passé pour forger l'avenir'

Je suis, nous sommes, la dernière génération des témoins de cette tragique et effroyable époque et, d'ici quelques années, nos mémoires seront muettes car nos voix se seront tues.

 

C'est pourquoi en honorant Lucienne et Albert Jouvelin pour leur courage devant l'Oppression et le Déni de l’être humain, nous  portons témoignage non seulement du devoir  de transmission de l'histoire de la Shoah, mais aussi et surtout du droit à la Mémoire, afin que les générations futures soient averties du danger de l'intolérance, du racisme, de l'antisémitisme, du négationnisme et de l'amalgame. Pour qu'elles restent vigilantes, car, et nous le constatons tous les jours, il  ne suffit plus de dire

                               '' Plus Jamais Çà ''.

Alors qu'un gamin de 8 ans, portant la kippa, vient d'être agressé à Sarcelles.

 

Et comment occulter les odieux attentats antisémites, attentats qui, d’Ilan Halimi, à l’Hyper Casher de Vincennes en passant par l’Ecole Juive de Toulouse et, hélas, de bien d’autres.., ont endeuillé la Communauté Juive et, je veux encore le croire, notre République.

Souhaitons que, en rappel de la grande rafle du Vel d'hiv la journée Nationale de Juillet dédiée à la ''Mémoire des Victimes des crimes racistes et antisémites de l’état Français et d'Hommage aux Justes Parmi les Nations de France'',  soit une opportunité d'évoquer, à nouveau, la générosité de leurs actes, car comme le rappela, notre défunte Présidente d'honneur,  Mme  Mme Simone Veil :

'' Ce qu'ils ont en commun, c'est cette part d'humanité,

cette part de folie même face au danger, qui fait que rien ne résiste à l'appel de l'autre, ni l'intérêt, ni la peur, ni l'égoïsme''."

4. Allocution du maire de Lormaye, Bertrand Thirouin : historique et résumé du sauvetage

« (…) C’est avec une très grande émotion et une immense fierté que je vous accueille ce 4 février dans la salle des fêtes de Lormaye pour cette cérémonie de remise de médailles de Justes Parmi Les Nations. Aboutissement d’une démarche initiée par Mme Solange Lehmann née Speiser auprès du Comité Yad Vashem à Paris en février 2016.

Dans son très beau discours au Mémorial de la Shoah, le Président de la République Jacques Chirac évoquant la déportation des juifs de France déclarait : « Ce jour-là la France commettait l’irréparable. » L’irréparable c’était la rafle du Vel d’Hiv : 13.152 juifs arrêtés le 16 juillet 1942 dont 4.115 enfants. Une infime minorité survivra à l’enfer qui les attendait.

« En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l’idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l’Histoire dans sa vérité. »

Cette phrase prononcée par Simone Veil pour le comité français de Yad Vashem résume à elle seule le pourquoi de notre présence aujourd’hui.

Aujourd’hui nous honorons Albert et Lucienne Jouvelin. Ils auraient pu se tenir bien tranquilles étant déjà régulièrement sollicités par les Allemands qui venaient s’approvisionner en nourriture dans leur ferme de Chandres. Mais ils firent un autre choix : celui d’écouter leur cœur et d’accueillir Solange comme leur 7ème enfant !

Madame Speiser, après la grande rafle du Vel d’Hiv, envoya Solange, seule par le train, chez les Jouvelin qu’elle connaissait.

Monsieur Albert Jouvelin, ancien combattant de 14-18, qui avait été prisonnier pendant cette guerre, met un point d’honneur à employer des jeunes pour leur éviter le travail obligatoire en Allemagne.

Madame Lucienne Jouvelin aide son mari dans les travaux de la ferme ainsi que tous les enfants. Solange, la petite parisienne, a du s’adapter aux dures tâches de la ferme qu’elle ne connaissait pas.

Solange intègre l’école du village. La directrice de cette école à classe unique s’appelait Mme Berthe Polvé. Son fils Pierre – qui est parmi nous – a très bien connu Solange. Pour se rendre à l’école, Solange passait matin et soir devant la Kommandantur qui s’était installée dans la propriété de La Coudraie, située à 50 mètres de l’école. Le propriétaire, M.Lévy, fut assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 1940 pour avoir protesté contre l’occupation de sa maison.

Solange a été reçue au certificat d’études avec dispense en juin 1944.

Le 14 août 1944, les intenses bombardements alliés détruisent l’école heureusement vide. Les enfants étaient en vacances. Nous sommes à l’emplacement de cette école.

Le 15 août 1944, les Américains sont là. « Nous sommes libres ! » criait son ami Pierre Fourbet ici présent.

Dès la Libération de Paris, en Août 1944, Madame Speiser et sa fille Solange se retrouvent. Mais quand elle reprit le chemin de l’école, 90 camarades manquaient dans les classes. Ils étaient morts à Auschwitz !

Grâce à votre mère,  grâce à Albert et Lucienne Jouvelin qui vous ont accueillie, vous êtes là, avec votre famille, enfants et petits enfants, pour célébrer Albert et Lucienne Jouvelin, représentés par Patrick e tous les membres de la famille Jouvelin.

Je remercie toutes les personnes qui ont permis à cette démarche d’aboutir :

  • Mme Liliane Langellier, qui, à travers son blog, a été contactée par Solange Lehmann,
  • Mme Dominique Chanfrau, adjointe au maire de Nogent-le-Roi,
  • Mme Sylvie Davoust, conseillère municipale de Lormaye qui a méticuleusement rassemblé toutes les pièces du dossier.

Ce trio de choc a interrogé les témoins de la vie de Solange à la ferme :

  • M. Louis Vergnon, malheureusement décédé cette année,
  • M. Pierre Polvé, le fils de l’institutrice,
  • Et M. Pierre Fourbet, le voisin, l’ami…

N’oublions pas Patrick et Odile et toute la famille Jouvelin qui ont fait ce travail de mémoire pour Albert et Lucienne.

Remercions aussi le Comité français pour Yad Vashem, M. Pierre Osowiechi, son vice-président, M. Ralph Memram, son délégué (et notre maître de cérémonie) et M. Claude Ungar, qui, grâce à son dévouement, a permis aux instances israéliennes à Jérusalem de faire aboutir cette demande à la grande satisfaction de Mme Solange Lehmann.

Un grand merci également à M. Daniel Saada, M. le ministre auprès de l’ambassade d’Israël en France d’être présent à cet hommage. 

5. Allocutions des élus présents (M. Jean-Noël Marie, conseiller départemental, M. Claude Terouinard, président du Conseil départemental)

 

"Mme Simone VEIL disait que les justes avaient été des rayons de lumière, dans la nuit de la Shoah.

Les nazis ont condamné à mort hommes, femmes et enfants, à cause de leurs origines, leurs convictions religieuses ou politiques, leur handicap. Mais, c'est contre les Juifs que s'est déchaînée avec le plus de cruauté, et de violence systématique la folie nazie : six millions d'êtres humains assassinés, la quasi-disparition des Juifs d'Europe : La Shoah.

Face à ces atrocités, il nous faut aussi nous souvenir, de tous ceux, très nombreux, qui n’écoutant que leur cœur et leur conscience, sauvèrent hommes,femmes et enfants.

Parmi ces hommes et ces femmes admirables, admirables par leur bonté, admirables par leur simplicité, admirables par leur abnégation, admirables par leur discrétion, il y a eu à Lormaye un couple d’agriculteurs : Albert et Lucienne JOUVELIN. Albert et Lucienne JOUVELIN ont hébergé, et ainsi sûrement sauvé, une petite fille juive : Mme Solange LEHMANN.

Ces époux remarquables, Monsieur et Madame Albert et Lucienne JOUVELIN viennent d'être nommés à titre posthume "Justes parmi les Nations".

Nous pouvons tous ensemble, leur exprimer avec force et conviction, notre respect, notre affection et notre immense gratitude.

On ne saura jamais exactement combien sont les Justes. Certains sont morts, d'autres ont préféré ne pas se faire connaître, certains ont même refusé d’être honorés, considérant qu’ils n’avaient fait que leur devoir, envers ceux qui étaient pourchassés, puisque leur seul crime était d’être nés juifs.

Les actes simples, mais exemplaires, de Monsieur et Madame JOUVELIN, sont au-delà du cœur, des actes de résistance, et nous devons nous en souvenir, comme nous nous souviendrons que Monsieur et Madame JOUVELIN sont maintenant : Juste à titre posthume."

M. Jean-Noël Marie, conseiller départemental.

6. Lecture du poème « Le badge » par Paul Cantuel-Leprevost

 

« On m’a donné un badge

Quand j’étais enfant

On m’a donné un badge

Ce que j’étais content !

 

Je l’ai cousu ce badge

A la place de mon cœur

Je l’ai cousu ce badge

Sur mon plus beau vêtement.

 

Il était beau ce badge

Jaune et bordé de noir.

Il était beau ce badge

Comme un astre vraiment.

 

La forme d’une étoile

A six branches de surcroît.

La forme d’une étoile

Un mot écrit dedans.

 

Un mot de quatre lettres

En caractères gras.

Un mot de quatre lettres

Tordues comme des serpents.

 

On avait marqué JUIF

Au centre lisiblement.

On avait marqué JUIF

Sur mon cœur de sept ans.

 

C’est un drôle de cadeau

Qu’on m’avait offert là.

C’est un drôle de cadeau

Un passeport étranger.

 

J’ai failli aller loin

Là où d’autres sont allés.

J’ai failli aller loin

Et partir en fumée.

 

Je l’ai toujours, ce badge

Sur moi en cas de malheur.

Je l’ai toujours, ce badge

Gravé au même endroit.

 

Je n’en porte jamais d’autre

Bien qu’on ne le voit pas.

Je n’en porte jamais d’autre

C’est le seul qui me va.

 

C’est dans cette intention

Qu’on me l’avait donné.

C’est dans cette intention

Moi, je l’ai gardé.

(Poème d’Albert Pesses)

 

7. Diffusion du chant des partisans.

 

8. Allocution de M. Daniel Saada, ministre auprès de l’ambassade d’Israël

"Je suis conscient qu'une question se pose souvent à l'occasion de telles cérémonies: pourquoi les maintenir après tant d'années, alors que la plupart des acteurs et des témoins de ces événements se sont éteints?

J'espère que les quelques mots de mon propos permettrons d'apporter quelques éléments de réponse à cette question.

 

 « Quiconque sauve une vie, sauve l’univers tout entier ». C’est la mention portée sur l'une des faces de la Médaille que je vais avoir l’honneur de décernersymbole de la très grande reconnaissance d’un peuple qui a tant souffert et qui refuse d'oublier ni ses martyrs ni ses héros.

 

Nous sommes réunis ici pour nous souvenir et pour rendre justice à des personnes qui, en un temps de détresse, de terreurde lâcheté, 

d’indifférence, un temps  les plus élémentaires droits de l’homme 

étaient bafoués, un temps  la dignité humaine était refusée à 

certains, simplement parce qu’ils étaient d’une religion plutôt que 

d’une autre, 

des personnes qui ont eu le courage, l’héroïsme de refuser tout cela. 

Ils ont eu la grandeur de se comporter tout simplement en Hommes 

dans le plein sens, la pleine valeur morale et humaine du terme.  

 

 Ne croyez pas que cela était si simple car, en ce temps là, se 

comporter en Homme, c’était faire preuve de l’esprit le plus élevé de sacrifice et d’abnégation. 

Car il faut se rappeler cette époque : les traques, les rafles, les arrestations de femmes, de vieillards et d'enfants, que l'on entassait partout en Europe dans des camps pour les expédier à la mort dans des wagons à bestiaux.

 

Souvenons nous du contexte de cette époque, en Europe et ici en France: la dénonciation fleurissait, au mieux, au mieux, c’était l’indifférence 

et la passivité.  

C’est dans ce monde, ce monde impitoyable des vainqueurs, ce monde écrasé des vaincus, 

que des femmes et des hommes ont levé la tête pour 

sauvegarder la dignité humaine. Ces femmes et ces hommes ont agi 

en pleine conscience, en pleine connaissance de cause. Ils savaient 

qu’elle était l’ampleur du danger qui les menaçait eux, mais aussi 

leur famille, leurs êtres les plus chers. 

Et pourtant, ils n’ont pas hésité. Ils ont choisi, ils ont accepté l’idée dela torture et peut-être même de la mort, pour accomplir ce geste sacré et pourtant si simple

 : tendre la main à son prochain pour le sauver et lui permettre de 

survivre. 

Face à ce que la philosophe Hannah HARENDT avait qualifié de "banalité du mal", les Justes ont en quelque sorte opposé la "banalité du bien". 

 

Les hommes et les femmes qu’ils ont ainsi aidés ne leur étaient rien : des inconnus, des anonymes, ni de la même religion, ni souvent du 

même pays. Pourtant, en agissant comme ils l’ont fait, ces héros, les 

Justes parmi les Nations, sont restés fidèles aux traditions de 

fraternité, de générosité et d’humanité de leur propre religion, de 

leur propre pays. 

 

En sauvant des Juifs, des êtres humains innocents, ils ont sauvé bien plus encore : ils 

ont sauvé  la dignité de l’homme. 

 

Il n’y a pas de remerciements suffisants pour cela. 

 

En œuvrant ainsi, ils avaient au moins un espoir , une illusion :  que 

les horreurs, que le monde abominable contre lequel ils luttaient, 

étaient le fait de monstres et qu’un jour viendrait pour laisser la 

place à un monde meilleur et juste. 

 

Ce monde est venu : le premier réflexe que nous a inspirée la 

barbarie nazie a été d’invoquer le Dieu de vengeance    « El Nekamot Adonai . » 

 

Vengeance pour les crimes abominables qui ont été commis, 

vengeance pour toutes ces vies et tous ces mondes détruits à tout 

jamais. 

 

Mais comme l’a écrit notre poète national Haim Nahman BIALIK  :  

« Qui pourrait venger la vie d’un enfant ? 

Nul ne le peut, pas même le Satan ». 

Comment aurions nous pu venger la vie de six millions des nôtres ? 

 

Le pardon, nous ne pouvions pas l’accorder car, justement, ceux qui pouvaient pardonner sont ensevelis sous les cendres d’Auschwitz, de Maïdanek ou de Treblinka. 

 

Alors, entre la vengeance et le pardon, c’est la mémoire que nous avons chosi : notre mémoire plusieurs fois millénaire mais aussi la

 mémoire de l’humanité tout entière. Cette memoire qui nous impose la vigilance de chaque instant car nous savons combien la bete imonde de l'antisemitisme, de la haine et du racisme peut rebondir. 

 

Voila pourquoi  il est réconfortant, ici, aujourd’hui, de saluer respectueusement des 

Justes et de tirer, tous ensemble, l’enseignement de leur action : nous devons nous dire, nous devons espérer que de générations en

générations, face aux nouveaux monstres,   des Justes se lèveront à nouveau, leur

barreront le chemin et que, grâce à eux, l’humanité triomphera. 

 

Les Justes ont pris une dimension nouvelle. Ils ne sont plus seulement les héros d'une époque, d'un moment : ils sont le symbole de ce que le monde libre et digne continuera, survivra quoiqu'il arrive.

 

Pour cela aussi et peut-être surtout pour cela nous devons leur dire merci. 

 

Voila pourquoi une telle cérémonie aujourd'hui.

 

En plantant un arbre symboliquement au nom des Justes a Jérusaleml’Etat d’Israël souhaite perpétuer, enraciner 

profondément, dans une terre de liberté retrouvée après deux mille 

ans d’exil, une terre d’où sont issus nos religions, nos principes 

moraux, le nom de ceux, grâce à qui, ces principes continuent d’être 

la lumière que nous suivrons. 

 

Monsieur Jouvelin, petit-fils de feux Monsieur et Madame Jouvelin

 

la Médaille et le Diplôme que je vais avoir l’honneur de vous 

remettre, sont l’expression symbolique du profond respect et de la 

reconnaissance de l'Etat d'Israël et de tout le peuple juif envers vous, nos frères et nos 

sœurs en humanité."

 

​​​​​​9. Lecture du Diplôme par le maître de cérémonie, M. Ralph Memran.

 

10. Remise aux ayant droits de la médaille et diplôme d’honneur par M. Daniel Saada, représentant de l’ambassade d’Israël.

 

11. Remerciements de Patrick Jouvelin (qui évoque son grand-père).

 

12. Lecture du poème « Les Justes » par les enfants des écoles :

 

« Sans vouloir triompher, ils sont restés dans l’ombre

Mais n’ont pas accepté l’horreur des années sombres

 

Des faibles et des robustes

Sont devenus des Justes

 

Ils ont sauvé des Juifs de leurs destins tragiques

Par esprit instinctif

Ou même patriotique

 

Des faibles et des robustes

Sont devenus des Justes

 

Ceux qui ont refusé cette ambiance de haine

Jamais ils n’ont parlé de leurs actions humaines

 

Des faibles et des robustes

Sont devenus des Justes

 

Au-delà de leur vie, les Juifs et leurs enfants

N’auront pas d’amnésie pour ces hommes clairvoyants

 

Des faibles et des robustes

Sont devenus des justes.

 

(Poème de Paul Rozenberg)

 

 

13. Remerciements de la famille Lehmann

(Discours des deux petits-fils de Solange, Thomas et Romain réunis ci-dessous)

"Fuyez" demain la Police française vient vous chercher " ne restez pas chez vous, ils vont venir vous prendre, fuyez". La nuit du 14 et du 15 Juillet les jeunes communistes du 11ième, du 20ième courraient les rues en hurlant, Maria Doriat fille de résistant républicain espagnol pour qui s'en souvient. Déjà depuis 6 mois les MOI Main d'œuvre Internationale, Henri Krasucki avait 15 ans, prévenaient déjà d'une possible rafle.

Marie Speiser, la maman de Solange  connaissait bien cette histoire, elle avait déjà fui en 1921, c'était la guerre civile à l'époque dans les contrées biélorusses, la Stavka, l'ancêtre du NKVD, les bolchéviques chassaient déjà en meute. Peste rouge, peste brune, même hommes et mêmes ignominies. Dès Juin 42 et l'instauration de l'Etoile jaune, elle l'avait déjà arrachée de la veste de Solange, on ne l'y reprendrait pas, elle connaissait la folie des hommes et se doutait de l'abominable.

Et puis Marie ce n'était  pas n'importe qui, c'était la seconde épouse de Wolf, le libraire, l'ami de Trotsky et de Stephan Sweig, celui qui cachait les résistants antifascistes dans sa boutique, celui qui traduisait Zola en Yiddish et rédigeait l'almanach d'émigration Yiddish français dès 1910  pour faciliter l'émigration à New York « La première chose que doit faire l’arrivant démuni est de se rendre Rue des Rosiers, Le plus pratique est de prendre un fiacre ordinaire, dont le prix varie entre 1 franc 20 et 1 franc 50 . Cela vaut mieux que de se perdre dans le métro  (sic) », Celui qui fut sans doute acteur du Bund et les premières émigrations en Palestine. Pas n'importe qui Wolf, pas n'importe qui Marie. On connaissait la condition humaine...


C'était le Paris populaire de Belleville, Ménilmontant, le 20ième, le 11ième, le 19ième on pouvait y croiser Henri Krasucki, fils d'Isaac ouvrier tricoteur, résistant à 15 ans, organisateur de la résistance au camp de Buchenwald, Georges Charpak,  futur prix Nobel de physique, résistant à 22 ans avec les FFI communistes, Henri Malberg, Henri Fizbin, Maria Doriat, Georges Peretz fils d'Itec qui deviendra Georges Perec après l'assassinat de ses parents, Régina Zylberberg qui deviendra Régine, Jean Tenenbaum qui deviendra Jean Ferrat, Claire Schwartz 14 ans lors de la rafle, famille déportée et assassinée, médecin qui jusqu'à 86 ans était encore au chevet de plus démunis au bord du canal St Martin. C'étaient tous des enfants de migrants, de parents communistes pour la plupart, beaucoup le resteront. On ne plaisantait pas avec l'espérance et l'engagement dès sa prime jeunesse.

Nous célébrons aujourd’hui André et Lucienne Jouvelin, agriculteurs à Lormaye. Lui avait fait la grande guerre de 14-18 et estimait de son devoir de protéger tant les enfants juifs que les travailleurs du STO.

S’il n’en fallait qu’un ce serait lui, s’il n’en fallait qu’une ce serait elle. Elle et lui ensemble, Justes parmi les Nations. Face à l’ordre injuste et criminel du monde ils ont su désobéir. Face à la barbarie ils ont dit non. Face à la tragédie d’enfants juifs pourchassés, les Justes ont eu la force du courage. Quelques gouttes d’Amour dans un océan de poison.

Ils sont 24 000 de par le monde, près de 4000 en France, l’Honneur de l’Humanité car « je suis le gardien de mon frère » Au péril de leur vie ils ont sauvé la vie des persécutés, ils ne les connaissaient pas mais il fallait naturellement, impérieusement accueillir, protéger. Donner refuge à l’enfant, c’est changer de mode de vie, s’inscrire dans la peur de la dénonciation, d’un accent trop prononcé, d’un nom mal épelé devant le conseil de classe. Pourtant il faut le nourrir, l’éduquer, lui assurer un toit, dans le grenier, dans la cave, dans une meule de foin pendant l’été. Il faut sauver l’enfant. Chaque situation est unique mais partout le danger rôde

A la campagne, chacun s’épie. A la ville, tout le monde se regarde. Il suffisait d’une lettre pour que tout s’arrête. Il suffisait d’une parole pour qu’un accent supposé yiddish vous trahisse. Combien de personnes cachées ont été découvertes ou dénoncées ? Combien de leurs sauveurs l’ont été ? 
 Ayant l’humanité au cœur, tous les justes ont montré leur extraordinaire sacrifice. L’exception qu’ils représentent parmi les hommes laisse bien des questions en suspens sur sa propre nature. Mais ils représentent charnellement l’espérance.  La vie plonge ses racines dans la noblesse de ces hommes et de ces femmes car celui qui sauve une vie, sauve l’univers tout entier. 
 Pourtant, malgré l’impérieuse nécessité de la célébration de ces vies, celles des Justes, des rescapés et des survivants, les tentatives de manipulation de l’histoire font encore légion. En Pologne, récemment, on a tenté de la falsifier en minimisant le rôle des collaborateurs polonais avec le régime nazi. 
La lutte contre toutes les formes de négationnisme, de haine et de bêtise est le pendant de la mémoire, qui ne doit pas elle disparaître. L’histoire, par le temps qui passe, engloutît les hommes.  La mémoire et le souvenir demeurent et doivent perdurer.  Simone Veil rappelait que ce qui n’est pas acceptable c’est de comparer l’incomparable. 
 La mémoire possède sa propre  trajectoire. Elle s’inscrit dans une terre, dans un reflet de l’histoire où les arbres sont plantés à mesure que les noms des Justes sont découverts et honorés. En cette terre d’Israël, la mémoire s’inscrit en priorité, pour l’avenir. 
Aujourd’hui, nous saluons la famille Jouvelin. Sans eux, Solange n’aurait peut-être pas été là. Sans eux, nous n’aurions peut-être pas existé. Nous ne pouvons que saluer leur grandeur et nous incliner devant eux et leur souvenir avec toute notre reconnaissance, en leur disant que nous n’oublions pas ce qui leur est dû et que, par cette médaille, ils ne seront sans doute jamais oubliés.
Nous ne saurions oublier également ces jeunes communistes qui s’ils n’ont pas caché, ont participé activement à avertir et à sauver. Nous ne saurions également oublier tous ces camarades résistants, déportes ou enfants cachés. Lorsqu’ils sont rentrés, 700 de leurs camarades d’école avaient été exterminés à Auschwitz ou Maidanek. Nous ne saurions oublier que leur résilience, leur construction et leur participation à la refondation, leur compréhension du monde, de ses malheurs et de son Avenir passait par l’engagement auprès du Parti communiste Français.
Maman, ton espoir, tes combats, tes colères, ta tendresse, ta résilience tu les dois à ton courage, à ton histoire, à Albert, Marie, Wolf, Henri, Maria, Claire, tous ces amis, tous ces camarades victimes mais combattants, fiers de ce qu'ils sont, de ce qu'ils ont fait et des familles qu’ils ont su créer.
Admirez encore et toujours tous ces hommes et toutes ces femmes! Ils sont l’honneur de l’humanité, voyez leurs yeux qui brillent toujours de l'espoir d'un avenir radieux pour l'humanité.
Merci.   

 

Martin Lehmann, son fils,

Thomas et Romain, ses petits-fils.

 

14. Allocution du représentant de l’Etat, Mme la préfète d’Eure-et-Loir : Sophie Brocas.

 

15. Hymnes nationaux « Hatikva » et « La Marseillaise ».

 

16.Vin d’honneur organisé par la municipalité.

 

[...]

L'étape suivante, l'étape suivante sera-t-elle celle suggérée par M. Pierre Osowiecki :

"Cela étant, afin de pérenniser ‘dans le marbre’ leur  action altruiste, nous soumettons à votre municipalité la proposition de créer un 'Lieu de Mémoire' en attribuant à un lieu public de Lormaye le nom  de  'Justes parmi les Nations', et de  rejoindre ainsi le réseau des '' Villes et Villages des Justes de France''. Réseau dans lequel nous nous honorons de compter Paris, Lyon, Montpellier, Toulouse, Pau, Bordeaux, St Amand Montrond et de nombreuses autres localités."

A Lormaye ? Une rue ? Une place ?

Ou un lieu du nom des Jouvelin, Justes Parmi Les Nations ?

Une affaire à suivre de près ...

De très près !

 

Liliane Langellier

 

 

"Et je leur donnerai
dans ma maison
et dans mes murs
un mémorial (Yad)
et un nom (Shem)
qui ne seront pas effacés."
Isaïe 56.5

 

Lire l'histoire de Solange et des Jouvelin sur :

"Les Jouvelin de Lormaye nommés Justes parmi les Nations"

 

Cérémonie de remise de la médaille de Justes parmi Les Nations aux Jouvelin de Lormaye
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L
La classe et la simplicité de Monsieur Daniel Saada quand je lui ai demandé son discours :<br /> <br /> Bonjour Madame,<br /> <br /> Je vous remercie de votre aimable proposition à publier les quelques mots que j'ai prononcés hier à l'occasion de la remise de la Médaille des Justes à la famille Jouvelin.<br /> <br /> Je vous prie de bien vouloir trouver en attachement une copie de ce discours,<br /> <br /> En vous remerciant,<br /> <br /> Bien cordialement,<br /> <br /> Daniel Saada<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Daniel SAADA<br /> <br /> Ministre<br /> <br /> Directeur du Service Economique et Scientifique<br /> <br /> Ambassade d'Israel<br /> <br /> 3, rue Rabelais<br /> <br /> 75008 Paris
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L
Voilà pourquoi j'avais demandé (vainement) un emploi du temps détaillé... <br /> Heureusement que Monsieur le maire me l'a donné avec son discours...
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