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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

« Marlowe » : Liam Neeson ressuscite le plus célèbre des détectives privés...

Le personnage revient en salles pour une nouvelle aventure qui respecte tous les canons du film noir. Avec un très bon Liam Neeson, loin des films d’action traditionnels qu’il accumule depuis des années.

Los Angeles, 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale vient de se déclencher. Philip Marlowe, un détective privé, est embauché par Clare Cavendish, femme de la haute société qui souhaite savoir ce qu’est devenu son amant, Nico Peterson, porté disparu. L’enquêteur découvre rapidement que sa cliente ne lui a pas tout dit, et que Peterson n’était pas l’homme d’une seule femme…

Il y a bien longtemps que Marlowe, personnage mythique créé par l’écrivain Raymond Chandler, n’avait plus fréquenté le grand écran. Selon Wikipédia, la dernière version était tchèque ( « Mazany Filip », quelqu’un l’a vu ?) et date de 2003. Il était donc plus que temps de ressusciter l’une des figures les plus emblématiques du roman policier et du film noir.

Coup de chance, c’est Neil Jordan, réalisateur multicarte capable de passer du fantastique grand public ( « Entretien avec un vampire », en 1994) au thriller étouffant ( « Greta », en 2018), en bifurquant vers le drame historique ( « Michael Collins », en 1996), qui s’y colle derrière la caméra. Double coup de chance, c’est Liam Neeson qui interprète l’icone, succédant à quelques glorieux prédécesseurs dont Humphrey Bogart, Robert Mitchum ou James Caan.

L’acteur des trois « Taken » et d’innombrables films de vengeance, aussi nommé à l’Oscar pour « La Liste de Schindler », peut ici développer un jeu plus en adéquation avec son talent de comédien venu du théâtre, limitant l’action à la portion congrue. « J’ai passé l’âge pour ce genre de choses », lance d’ailleurs, dans une savoureuse mise en abîme, son personnage après une courte séquence de bagarre. C’est un régal de le voir affublé de tous les insignes de tout privé qui se respecte, l’imperméable, le chapeau mou, la cigarette au bec à la moindre occasion et le petit remontant éthylique jamais loin quand nécessaire.

Neil Jordan évite les pièges

Heureusement, ce qui aurait pu facilement tourner au pastiche ou, pire, à la relecture scolaire d’un pan du 7e art est adroitement mené par Neil Jordan. Il peut bénéficier d’un solide scénario signé William Monahan ( « Kingdom of Heaven », « Oblivion »), adaptant le roman « la Blonde aux yeux noirs », de Benjamin Black, qui s’était réapproprié le personnage fétiche de Chandler, mais avait placé son récit dans les années 1950. La version ciné se situe un peu plus tôt dans le passé et a la bonne idée de convoquer la trop rare Jessica Lange, pas vue au cinéma depuis 2015, géniale dans un rôle de star décatie qui mène la vie dure à son entourage.

 

Disponible sur Canal+

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