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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Jean-Marie Poiré publie ses mémoires : "J'ai toujours cherché le bonheur"...

Le réalisateur, Jean-Marie Poiré vient de publier une autobiographie : "Rire est une fête", avec pour sous-titre "Mémoires cash d’un réalisateur culte", aux éditions Michel Lafon.

Jean-Marie Poiré est une légende vivante du cinéma comique français. Il a marqué plusieurs générations avec ses films cultes Le Père Noël est une ordure (1982) ou Papy fait de la résistance (1983), avec la complicité de Christian Clavier, le talent de Josiane Balasko... Dans les incontournables, on retrouve aussi L'Opération Corned-Beef (1991), Les Visiteurs (1993) ou encore Les Anges gardiens (1995). Aujourd'hui, mardi 23 avril, il sort une autobiographie, Rire est une fête, aux éditions Michel Lafon.

franceinfo : Rire est une fête, c'est 420 pages qui démarrent, avant la préface de Christian Clavier, par cet adage : "Riez de tout ou vous finirez par ne plus rire de rien". C'est le rire, le fil conducteur de votre vie ?

Jean-Marie Poiré : Oui, et la bonne humeur. J'ai toujours cherché le bonheur, qui n'est pas seulement le rire... Quoique j'adore rire et j'adore le fou rire. Je trouve que ce sont des moments où on expulse la souffrance de vivre, la peur de la mort.

La mort vous fait-elle peur ?

Oui, bien sûr ! Ce n'est pas la mort qui fait peur, c'est mourir qui fait peur. La mort, je m'en fiche en fait. Et c'est vrai que je trouve que les choses sont mêlées. Je parle pas mal de ma mère dans le livre, parce que quand elle est décédée, on m'a demandé de faire un discours. Les gens étaient très émus parce que ma mère était très aimée, mais je les ai fait rire comme des malades parce que j'ai choisi des anecdotes où elle avait été épouvantable, et les gens riaient. Et honnêtement, c'était un jour d'une tristesse immense, mais ça faisait du bien à tout le monde justement que la vie reprenne le dessus. Je crois qu'il n'y a pas de comique qui ne soit pas angoissé.

Vous parlez de votre père, producteur très important chez Gaumont. Au total, il a produit 310 films parmi lesquels Les Tontons flingueurs en 1963. Que vous a-t-il transmis ?

Oui, 310 films avec plus de 500 millions de spectateurs. C'était vraiment un producteur extraordinaire. Il m'a transmis la bonne humeur parce qu'on n'avait pas de bons rapports professionnels. On en avait dans la vie. J'ai beaucoup travaillé pour lui et avec moi, il était très dur. C'était un tyran et je ne vous cache pas que cela m'agaçait un peu. Un jour, il m'a dit : "Ça m'agace que tu ne veuilles pas refaire un film avec moi". Je lui ai répondu : "Mais c'est parce que tu es très emmerdant, et en plus que tu sois mon père m'agace, car je ne peux pas te traiter de con !" Mais dans la vie privée, on était très proches et chez mon père, il n'y avait pas un invité qui ne soit pas brillant. S'il s'ennuyait, il ne vous revoyait plus jamais.

Ce qui démarre le livre, c'est l'aventure extraordinaire des Visiteurs : tout a été difficile. Comme convaincre les producteurs, que ce soit Gaumont ou Alain Terzian, parce qu'ils ne croyaient pas à un film qui se passât à l'époque du Moyen Âge. Et surtout, vous racontez à quel point Valérie Lemercier au départ n'a pas compris ce que vous attendiez d'elle. Elle va le comprendre au moment du montage et elle va vous demander de refaire les voix.

Oui peut-être que je n'ai pas été très adroit, je n'ai peut-être pas su... Mais quand elle a vu effectivement le film monté pendant les doublages, elle s'est mise à aimer le film et elle m'a dit : "Oh, je ne voyais pas ça comme ça". Et c'est là qu'elle m'a demandé d'elle-même : "Mais j'ai été très mauvaise, alors je voudrais tout refaire" et ce n'était pas possible. Et puis je me suis dit : qu'est-ce qu'on risque ? Un peu d'argent, mais j'étais producteur, je pouvais prendre la décision de le faire et j'ai accepté de payer. Ça a été formidable parce qu'elle s'est amusée alors qu'avant c'était un peu au forceps quand même.

Mais ce n'était pas très simple avec Christian Clavier. C'est pour ça qu'elle refusera de faire la suite, ce qui va vraiment vous peiner d'ailleurs.

Oui, maintenant, j'ai vu qu'elle disait que moi aussi, j'étais odieux. Ce qui n'est pas vrai parce que je l'aimais beaucoup et on a eu des rigolades fantastiques, des moments formidables.

Avez-vous le sentiment finalement d'avoir bien réalisé cette vie ?

J'ai eu la chance d'avoir accepté les bonnes propositions parce que je ne savais pas ce que je voulais faire. Et chaque fois que j'ai vu un truc amusant et qu'on me propose un truc amusant, je dis d'accord. Je pense que demain je peux faire explorateur si on me propose un truc amusant. J'ai le sentiment d'avoir réussi certains films, je ne vais pas faire de fausse modestie.

 

 

Découvrez les meilleures anecdotes d'un réalisateur culte !

Les VisiteursPapy fait de la résistanceLe Père Noël est une ordureLes Anges gardiensOpération Corned BeefMes meilleurs copains... Dans ces mémoires cash, sans coupure ni montage, Jean-Marie Poiré dévoile les secrets de tournage de ses films cultes.

Balasko, Clavier, Noiret, Bacri, Depardieu, Valérie Lemercier, Luchini, Villeret, Coluche, Jacqueline Maillan, Jugnot, Reno... Ils sont tous là, croqués sous la plume alerte d'un Jean-Marie Poiré qui, devant les aléas du métier et les caprices de ses acteurs, a toujours fait montre d'un optimisme à toute épreuve. Une invitation à partager les souvenirs d'un maître de la comédie qui a un jour découvert qu'un de ses plus " grands plaisirs (après les truffes du Périgord, le sexe, les grands crus, les musées, les belles caisses et les palaces) consistait à faire marrer les gens ".

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