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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Chaudon. Septembre 1995. Premières journées du patrimoine.

Un petit village
Un vieux clocher
Un paysage
Si bien caché
Et dans un nuage
Le cher visage
De mon passé.
Charles Trenet (Que reste-t-il de nos amours. 1942)

Le 18 juin 1995...

J'ai été élue conseillère municipale de Chaudon.

Anne Richer et moi, nous avons remporté le plus grand nombre de voix.

Normal et habituel car les électeurs ont toujours le fol espoir que vous allez "faire mieux".

Je m'étais présentée à la mairie pour la culture : le bulletin municipale et la valorisation de notre petit village.

J'ai ainsi créé de toutes pièces "Le Petit Chaudonnais" qui informait chaque mois nos concitoyens.

Mais...

Le village de Chaudon, n'avait jamais participé aux journées du patrimoine.

Jamais.

Juin/Septembre, avec les vacances, on était court, très court niveau temps.

Mais je voulais quand même...

Il fallait absolument que je persuade Louis Godard de décrocher l'original de la petite gravure au-dessus de son lit.

Aussitôt dit. Aussitôt fait.

Me voilà chez les Godard, bottée, en jodhpur Hermès et veste assortie...

Tenue tout-à-fait adaptée pour une cour de ferme.

Louis a dit oui pour la gravure.

Pour le reste...

Il a fallu encore persuader Michel Chinchilla et sa boîte de photocomposition de nous tirer en exprès des petits prospectus.

L'année suivante...

Pour les journées du patrimoine 1996...

J'ai vu plus grand...

Beaucoup plus grand !

J'ai même osé demander au conseil un petit budget pour établir une vingtaine de grands cartons expliquant l'histoire de notre église.

J'ai même demandé l'aide de Françoise Vormus pour les photos et celle de Colette Laget pour la mise en place des textes.

Mais revenons à 1995.

La République du Centre a refusé mon article sur l'église Saint-Médard.

Pas de soucis, le lendemain, je bossais pour L'Action Républicaine.

Voilà donc ci-dessous, récit de ces premières journées du patrimoine à Chaudon.

 

Journée du Patrimoine

Pour la première fois,

Chaudon raconte son église

 

A Chaudon, toute l'histoire de la restauration de l'église Saint-Médard - qui date du XIIe siècle - tourne autour de l'histoire d'amour de Pauline Louise du Temple de Chevrigny et de Louis Oscar de Cassin de Kainlis, dont les noces furent célébrées en grandes pompes en juin 1861.

Louis Charles, père de la mariée, était maire de Chaudon depuis 1848 et châtelain de Mormoulins depuis 1817. La famille ne ménage pas ses efforts pour le mariage de la petite cadette. Madame Lafond, sa soeur aînée, offre le maître autel dans le style gothique flamboyant. Elle peint les tableaux du retable, et pour ce faire, copie le chef-d'oeuvre de Philippe de Champaigne : une crucifixion flanquée des anges du sacrifice.

Les travaux de rénovation ne s'arrêtent pas à ce doux mois de juin. Dans les années qui suivent, les trois ménages offrent, pour le choeur de l'église, les vitraux en grisaille, aux couleurs flamboyantes, signés de leurs armoiries. Mme Lafond peint les quatorze stations du chemin de croix, et le tableau de l'autel de la Vierge avec un Jésus dormant. M. de Chevrigny fait restaurer la voûte sous le clocher. 

En 1893, 14 ans après la mort de son beau-père, M. de Kainlis reprend le flambeau et, avec l'aide de tous, municipalité, conseil de fabrique, villageois, le monument est presqu'entièrement refait : cintres du bas-côté consolidés, charpente et couverture mises d'aplomb, bardeau de la voûte repeint, sacristie reconstruite, bancs mis à neuf, pavage moderne et surtout... chauffage pour l'hiver.

C'est à ce monument que Mgr Mollien, évêque de Chartres, va venir donner sa solennelle bénédiction le 22 novembre 1896. 

Samedi, les Chaudonnais ont pu voir, grâce à Louis Godard, la gravure représentant l'église de novembre 1896 et lire les articles écrits pour la cérémonie.

Ils ont également pu, sous la houlette de leur maire, découvrir dans le clocher Adrienne Elisabeth qui continue de rythmer leurs joies et leurs peines. 

Ils ont connu, fruit du travail commun de la commission culturelle et du comité des fêtes, l'histoire de leur Saint Patron Médard, et de son compagnon Mamert.

Certains se sont alors souvenus des obsèques de Pauline-Louise. Une fort bonne dame qui habillait et nourrissait les pauvres. Et donnait des goûters aux enfants dans la tour de l'horloge, à condition... Qu'ils suivent les cours de catéchisme.

 

Liliane Langellier

 

 

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