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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Chaudon. Saint-Laurent-la-Gâtine. Hier encore, les cartes postales. Expositions 1995/1996.

La nostalgie ; la fiancée des bons souvenirs qu’on éclaire à la bougie.
Grand Corps Malade / Rencontre

 

Je lis, avec bonheur, que certains membres de la page Facebook "Nogent-le-Roi d'hier et d'aujourd'hui" envisagent de se regrouper pour monter une nouvelle exposition de cartes postales anciennes du canton.

Dès que l'épisode Covid sera terminé.

Tout cela grâce à Thierry Boucher, Nogentais exilé dans le Sud, dont le papa, Guy Boucher, fut médecin rue du marché aux légumes.

Oui, Thierry Boucher a reproduit plus d'une centaine de cartes postales anciennes de notre canton sur cette page Facebook.

Avec grand succès.

Il est bon toutefois de préciser qu'il y a déjà eu de nombreuses expositions sur ce thème dans notre canton.

L'Echo Républicain du 17 mai 2018

Notamment grâce à la petite Sandrine Morille, professeur d'Histoire au collège Jean Moulin, adjointe au maire, qui avait déclenché la même passion avec sa page Facebook "Nogent passionnément".

Dans le cadre de la Maison du Tourisme, dont elle était présidente.

Et qui, suite aux dégâts de deux langues vipérines du conseil municipal, a fini par s'exiler en Normandie.

Je retrouve les traces de l'exposition dont je vais vous parler sur cette photo.

Non, la nostalgie des souvenirs ne date pas d'aujourd'hui.

Mais il est toujours bon de savoir qui a fait quoi.

Avant soi.

Et de garder à l'esprit...

Qu'une exposition n'est pas une boum entre potes.

Qu'elle doit obligatoirement s'inscrire dans un cadre légal.

Mairie ou Syndicat.

Pour des questions d'assurance des visiteurs, of course.

Mais aussi pour obtenir gracieusement la salle et le matériel nécessaire à l'accrochage.

.........................................................

Voilà donc un article du 13 février 1995 dans La République du Centre, suite à une première exposition à Chaudon...

 

"Hier encore, les cartes postales..."

 

Ah qu'il était donc doux le temps d'avant. Celui où on prenait le temps. Le temps de poser devant sa maison pour une carte postale avec bambins dans les jambes et fiancés entrelacés. Le temps où les trottoirs n'existaient pas et où les automobiles étaient denrée rare. Le temps suspendu pour un défilé de fête de la moisson ou pour une pyramide du patronage Saint-Louis.

Ce sont des extraits de ce temps-là que le Syndicat d'initiative nogentais a offert, l'espace d'un week-end, dans le préau de l'école Maurice-Decourtye à Chaudon.

Un travail de titans. L'oeuvre de deux vrais passionnés de l'histoire locale et de la perfection : le couple Buisson. Pour parachever le tout, des sujets aussi divers que "Les coutumes, les fêtes", "les gares" et "En Beauce". Des thèmes agrémentés d'une vingtaine de poésies de Muguette Bigot. Paulette et Roger Buisson, eux, ont pris le temps de rassembler toute cette mémoire. "C'est la sixième sortie de l'exposition" a déclaré Mme Buisson. La première inauguration a eu lieu à Nogent-le-Roi, à l'automne 1990". Une exposition tournante qui ne lasse pas.

A voir le nombre de visiteurs, ce dimanche. Et à connaître leur bonheur. Un fragment d'émotion, l'arrivée du doyen chaudonnais, Pierre Bigard, 96 ans, qui n'a pas manqué de se reconnaître, enfant, devant le Restaurant du Carrefour. Autre instantané, celui où une épouse traînait son mari devant la photo de ses grands-parents, "Totor" et "Mère Totor", grands distributeurs de journaux devant l'Eternel.  Un vrai bonheur pour jeunes et anciens.

"Arrête-toi touriste au hasard d'un voyage

Pour respirer la paix de mon humble village

Si tu sais découvrir son charme et sa beauté

Tu ne l'oublieras pas après l'avoir quitté."

Ecrivait Muguette Bigot.

C'est en passant que les visiteurs ont rechaussé pour un jour leurs racines et s'en sont repartis rêver au temps d'avant.

Liliane Langellier

 

Article de L'Action Républicaine du 7 mai 1996 :

Des cartes postales pour conter le passé du canton

 

Le chiffre sept est, entre autres, le symbole de la perfection dynamique. Ce week-end, à la petite école de Boissy, l'exposition des reprographies de cartes postales anciennes sortait des cartons du Syndicat d'Initiative nogentais pour la septième fois.

Une exposition qui a drainé de nombreux habitants du canton. Une exposition enrichie de documents propres aux trois hameaux.

Bref rappel historique. Laurent était diacre du pape Sixte II. Il fut martyrisé à Rome, lors de la persécution de Valérien, le 10 août 258. Il était aussi trésorier de l'église. La police n'a pas dû manquer de l'interroger pour savoir où se trouvaient biens et archives. D'où sa représentation quasi-fréquente avec un grill. Pure légende, car tout le monde connaît l'expression "passer sur le gril".

Et L'Aumône ? Un hameau qui se nommait Baudeval au XIIe siècle, du nom d'un ruisseau qui arrosait Faverolles. Et où l'abbé Roger de Coulombs avait construit un hospice destiné à la retraite des nobles âgés. Et surtout, aux nobles en partance pour les Croisades qui pouvaient déposer sans souci mère ou femme avant la grande aventure. 

Voilà pour les trois hameaux. Qui étaient fort bien représentés lors de l'exposition. Avec un superbe dessin d'architecte "projet de de la construction d'une école mixte avec mairie et arsenal" daté de janvier 1898 et retrouvé par le maire. Avec des vues aériennes du village, il y a 25 ans, spécialement prêtés par Mme Violette. Dont l'époux fut maire du lieu et surtout... pilote d'avion.

A 18 heures, l'assistance parmi laquelle on remarquait de nombreux élus, se retrouve sur le gazon pour goûter au kir et écouter les discours. Celui du maire Richard Dembowski : "Je suis très honoré de vous recevoir dans le parc du château. Nous avons eu un château, voici ce qui en reste. La cantine n'est pas d'époque. Pourquoi cette exposition ? C'est la volonté du conseil municipal actuel de redonner une certaine image de la commune au sein du canton. Volonté d'animer la commune dans son fonctionnement interne en suscitant des animations culturelles. Il est important de ne pas oublier de savoir comment étaient nos communes à une époque où nous allons nous pencher sur les pays drouais et chartrain." Richard Dembowski n'omit pas de remercier tous les bénévoles, le Syndicat d'Initiative, le Comité des Fêtes, et toutes les personnes qui avaient bien voulu apporter des cartes postales. 

Le président du S.I. M. Broudin, parla, avec nostalgie, des bruits de son enfance que lui rappelait la vue de certaines cartes postales. La forge, les roues sur les pavés... On en guérit jamais de son enfance. Tandis que Jean-Paul Mallet, maire nogentais et conseiller général du canton, ajoutait : "Je pense à la chanson de Maxime Le Forestier : "être né quelque part". J'y pensais, ajouta-t-il à l'adresse de M. Broudin, quand vous évoquiez les bruits de carrioles. Pour nous, qui ne sommes pas du cru, il est parfois difficile d'imaginer [...] c'est notre conservatoire du patrimoine cette exposition, ça nous permet de repenser à telle famille, à telle ferme, de retrouver des liens qui sont intéressants et qui sont encore enfouis."

Bien vu, M. Mallet, car quelle heureuse surprise de retrouver la maison de son enfance sous un angle inconnu et de brusquement revoir tous ceux qui l'ont aimée. Même ses grandes tantes devant le portail. Et, pour rester dans la chanson, repenser à Julien Clerc :

"C'est qu'le temps est aux demoiselles,

C'qu'il est aux pauvres hirondelles

Il faut faire voler ses jupons

Il neige bien avant la saison".

Liliane Langellier

 

 

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