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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Il y a 80 ans, le 30 mars 1944, Simone Veil était arrêtée à Nice par la Gestapo...

Année scolaire 1941-1942 - Classe de 2e AA'1 avec Simone Veil-Jacob en haut à gauche

 

Simone Jacob (première à gauche, rangée supérieure) au lycée Albert-Calmette de Nice pendant l'année scolaire de 1941-1942.

André Jacob remplit les démarches et perd le droit d'exercer sa profession. Yvonne Jacob passe ses journées à chercher de la nourriture pour sa famille.

L'année suivante, les enfants Jacob sont envoyés près de Carcassonne, où ils séjournent en compagnie d'un oncle et d'une tante.

De retour à Nice, la famille, qui habite un appartement, subit la ségrégation progressive des lois anti-juives. Les enfants participent néanmoins activement aux activités des scouts et des éclaireuses.

Le danger devient manifeste à partir de septembre 1943, date de la prise de contrôle de la Côte d'Azur par l’occupant allemand, sous la direction d'Alois Brunner.

En effet, Nice, en zone libre jusqu'en novembre 1942, était ensuite passée sous occupation italienne, jusqu'à ce que les Italiens signent un armistice avec les Alliés le 2 septembre 1943. En mars 1944, Simone Jacob passe son baccalauréat.

Déportation à Auschwitz-Birkenau

En mars 1944, Simone Jacob, âgée de 16 ans et qui se fait appeler Simone Jacquier, réside chez son professeur de lettres classiques, Madame de Villeroy, enseignante au lycée Masséna.

Le 30 mars 1944, alors qu'elle se rend avec un ami rejoindre les filles de sa classe pour fêter la fin des épreuves du baccalauréat (alors que sa famille lui avait interdit une telle initiative), elle est contrôlée dans la rue en plein centre-ville de Nice par deux Allemands en civil et arrêtée.

Elle et son camarade sont emmenés à l'hôtel Excelsior, rue Durante, quartier général allemand, qui sert à cette époque de lieu de regroupement local des Juifs arrêtés avant leur déportation vers l'Allemagne.

Les Allemands relâchent rapidement le garçon, à qui Simone Jacob a eu le temps de glisser l'adresse de Madame de Villeroy (boulevard Carabacel), pour la prévenir et tenter d'informer sa famille.

Dans les heures qui suivent, le reste de sa famille, hébergée, malgré les risques encourus, par plusieurs couples de relations et d'amis niçois, est arrêté par la Gestapo. Simone Jacob transite par le camp de Drancy.

Le 13 avril 1944, soit deux semaines après leur arrestation, Simone, sa mère et sa sœur Madeleine sont envoyées de Drancy, dans le convoi no 71, où se trouvent également Anne-Lise Stern et Marceline Rosenberg, qui deviendra sa meilleure amie dans le camp, à destination d'Auschwitz-Birkenau, un des camps d'extermination nazis, où elles arrivent le 15 avril au soir.

Un prisonnier parlant français lui conseille de se dire âgée de plus de 18 ans, pour passer la sélection et éviter l'extermination. Elle reçoit le matricule 78651, qui lui est tatoué sur le bras. Le travail forcé consiste alors à « décharger des camions d'énormes pierres » et à « creuser des tranchées et aplanir le sol ».

Une ancienne prostituée devenue kapo lui sauve la vie en la mutant dans une annexe d'Auschwitz, lui disant : « Tu es trop belle pour mourir ». Elle accepte, à condition que sa mère et sa sœur la suivent.

Une des sœurs de Simone, Denise Jacob, entrée à 19 ans dans un réseau de la Résistance à Lyon, est arrêtée en 1944 et déportée à Ravensbrück, d'où elle reviendra.

Son père et son frère Jean sont déportés en Lituanie par le convoi 7312. Simone Jacob ne les a jamais revus.

 

 

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