La restauration de la République en Vercors (affiche)...

Présentation

Affiche placardée courant juillet 1944 dans le Vercors à l’initiative du chef civil Eugène Chavant (Clément) qui proclame au grand jour « la restauration de la République française dans le Vercors » et la remise du pouvoir à un « Comité de libération nationale du Vercors » à partir du 3 juillet 1944.

Contextualisation

Fonctionnant comme une zone libérée depuis le Débarquement, le Vercors se dote alors d’une administration civile, le Comité de libération nationale du Vercors, présidé par Eugène Chavant qui prend la décision, effective le 3 juillet 1944, de restaurer la République sur l’ensemble du plateau.

Le message d’espoir délivré par l’affiche doit être replacé dans un contexte militaire local défavorable aux maquisards et marqué par les difficultés des Alliés en Normandie après le succès initial du Débarquement.

La « République du Vercors » restaure les principaux services étatiques : contrôle des déplacements et délivrance de laissez-passer ; création d’un tribunal militaire et d’un camp d’internement ; édition d’un journal. Les communications avec les Alliés sont possibles grâce aux parachutages (dont le plus important a lieu le 14 juillet 1944) et aux transmissions radios. Toutefois, dès le 21 juillet, la Wehrmacht lance l’offensive contre ce maquis forteresse.

Analyse

Le maquis du Vercors ne se réduit pas à sa dimension militaire mais révèle un projet politique beaucoup plus ambitieux : restaurer la République et incarner un contre-État par rapport à Vichy, dont les « décrets » sont abolis. Ce texte adressé à la « population  » et aux « habitants » du Vercors exalte « la grande Patrie », la « grande République » et le « général de Gaulle » en invitant le Vercors à manifester sa « foi républicaine » le 14 juillet. L’affiche traduit les sentiments d’exaltation et de liberté qui règnent alors sur le massif. La République du Vercors s’organise pour s’occuper de la population et doter le territoire de services qui manifestent le retour de la République : une administration civile, un journal (Le Vercors Libre), un tribunal... François Huet reconstitue des unités régulières dissoutes, comme les chasseurs alpins qu’il fait défiler le 14 juillet 1944 à Saint-Martin-en-Vercors. Symboliquement, les autorités déploient un grand drapeau aux couleurs de la République libre du Vercors visible de la vallée. L’ensemble de ces mesures constitue un défi sans retour lancé à l’occupant et à Vichy.

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