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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Le parrain, le livre de Mario Puzo...

L'amitié, reprit Don Corleone, l'amitié prime tout. L'amitié, c'est plus que le talent, c'est plus que la puissance des gouvernements, ça compte presque autant que la famille. N'oublie jamais ce que je te dis. Si tu avais élevé autour de toi un rempart d'amitiés, aujourd'hui tu te passerais de mes services.

C'est ainsi que vient la curiosité...

Après avoir très récemment revu les trois films de Francis Ford Coppola...

Avec une réelle préférence pour le deuxième...

Je me suis attaquée au roman de Mario Puzo.

832 pages de bonheur intégral.

 

"On sait que le film - aux deux puis trois parties - est un adagio, un chant funèbre d'où émergent les figures tragiques inoubliables incarnées par Marlon Brando et Robert de Niro (Le "Don", Vito Corleone, âgé puis jeune), James Caan ("Sonny"-Santino Corleone, l'aîné fougueux), John Cazale ("Fredo"- Frederico Corleone, le terne second fils du patriarche), Al Pacino ("Mikie"-Michael Corleone, le benjamin et futur héritier du trône), Talia Shire ("Connie"- Constanza Corleone, la soeur victime de violences conjugales), Robert Duvall (Tom Hagen, fils adoptif du "Don" et son futur "consigliere"), Al Martino (Johny Fontane, le "Frank Sinatra" De La Famille... et filleul choyé par son "Parrain"), Richard S. Castellano et Abe Vigoda (Peter Clemenza et Tessio, les deux "caporegime" du Don, associés de la première heure de la "Genco Olive Oil Company"), Lenny Montana (Luca Brasi, le tueur De La Famille, occis à la cordelette sicilienne), Al Lettieri ("Le Turc"-Virgil Solozzo) mais aussi la troublante Diane Keaton (Kay Adams, la petite amie puis seconde épouse de Michaël Corleone), Simonetta Stefanelli (Apollonia, l'épouse secrète de "Mikie", colombe qui mourra dans l'explosion qui aurait dû tuer son mari...) ou encore Salvatore Corsitto (Amerigo Bonasera, le croquemort au prénom emblématique dont le visage capté en clair-obscur ouvre le film...).


Le livre de Mario Puzo est une mine d'informations. Chef d'oeuvre de psychologie banalement humaine, ouvrage aux sources mystérieuses, étonnant de justesse et incroyablement documenté : car "ces Gens-là" ne sont pas des monstres, tout juste de "simples" animaux humanisés comme nous autres... Une famille presque banale.

Bien sûr, Vito a "réussi"... à survivre d'abord en se sauvant de son village de Corleone à ses douze ans (suite à l'assassinat de son père, persiste la crainte que le fils ne le venge... )... puis en se débarrassant de "Don Fanucci", ridicule figure de "la Main Noire" en complet et chapeau crème, rackettant tous les petits trafics de la "Little Italy" new-yorkaise... enfin, en laissant venir à lui les demandes de "protection" liées à son nouvel aura – gentil petit commerce tournant très vite gros "business", développant ainsi sa silencieuse arborescence sous couvert de la respectable "Genco Olive Oil Company"...


Un récit passionnant, ethnologiquement "utile", psychologiquement éclairant ; ici, aucun jugement – ce qui le différencie nettement de la "Trilogie cinématographique de la Mafia" que peignit avec son immense talent Martin Scorcese ("The Goodfellas"/ "Les Affranchis" [1990], "Casino" [1995], "The Departed"/"Les Infiltrés" [2006]) où, comme au travers des grilles d'un zoo, nous observerons le côté le plus bestial de ces humanoïdes qui – étrangement – nous ressemblent.
Une famille "presque" comme les autres, au fond...


Voilà, au fond, l'origine secrète du capitalisme : cette simple soif humaine de "réussir"... quel qu'en soit le (futur) prix à payer.
Et puis il nous faut bien comprendre ce qu'est un "poinçonneur" : simple "soldat" précurseur – sans plus d'états d'âme – de "nos" futurs empoisonneurs au glyphosate... Humanoïdes anonymes travaillant avantageusement dans l'ombre, auxquels on pourrait rendre hommage en citant le titre du célèbre roman de Robert Merle : "La mort est mon métier" [1952] ...


Sous ses airs de simple auteur d'un livre phare "sur la Mafia" – comme l'est également le témoignage "Gomorrha" [2006] de Roberto Saviano, décrivant de l'intérieur les méandres tentaculaires de la "Camorra" napolitaine – , le new-yorkais Mario Puzo (1920-1999) nous fait l'effet d'un "Grand auteur du passé" dont nous méconnaîtrions de plus en plus l'aura et la puissance de feu prophétique...


Regard omniscient de l'auteur pénétrant son archipel d'âmes si ordinaires.
Un grand peintre Primitif, par ailleurs si grand connaisseur de la Psyché humaine (Ψυχή) et de ce "Milieu" pas si étranger à notre humanité familière...
Son livre "brut" est – avec ses répétitions comme "motifs" utiles, ses incessants et éclairants retours-au-passé, ses fausses digressions – absolument définitif, hélas pérenne et littérairement indémodable."

Quatrième de couverture

Si l'on veut comprendre comment est née et s'est développée la Mafia aux États-Unis, avec la corruption des flics et des hommes politiques, l'infiltration du show-business et la spirale meurtrière des familles en guerre, il faut lire Le Parrain, ce classique qui a profondément marqué la littérature criminelle.


Il faut se plonger dans ce roman, fourmillant de personnages, d'intrigues et d'épisodes, comme dans un feuilleton énorme, il faut se laisser emporter par les inoubliables figures du clan Corleone, confrontées à l'irrésistible ascension d'un nouveau chef de famille. L'épopée du Parrain a su élever le fait divers au rang de mythe. Et a aussi inspiré l'un des plus grands films de l'histoire du cinéma.

Mario Puzo est né le 15 octobre 1920, dans une famille pauvre d'immigrants napolitains habitant dans le quartier de Hell's Kitchen, à New York. Cet héritage se retrouve dans beaucoup de ses livres. Après être sorti diplômé de l'université de New York, il s'engage dans l'armée de l'air américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il n'a pu combattre en raison de sa mauvaise vue et fut envoyé comme officier des relations publiques en Europe et stationné en Allemagne. Son premier livre, The Dark Arena, paraît en 1955.


Son oeuvre la plus célèbre, Le Parrain, publié en 1969, est fondée sur des anecdotes amassées lorsqu'il était journaliste à sensation.


Le Parrain a été plus tard adapté au cinéma dans une trilogie réalisée par Francis Ford Coppola, dont les trois volets successifs sont sortis en 1972, 1974 et 1990.


En plus de co-écrire le scénario avec Coppola, Puzo a aussi écrit le premier brouillon du scénario du film-catastrophe, Tremblement de terre, en 1974, qu'il fut incapable de continuer en raison de son engagement dans l'adaptation cinématographique du deuxième épisode du Parrain. Puzo a également co-écrit Superman : Le Film en 1978 et Superman II en 1980.


Puzo n'aura jamais vu la publication de son avant-dernier livre, Omerta, mais le dernier manuscrit a été terminé et est devenu sa dernière oeuvre. C'est également le cas pour son dernier roman, Le Sang des Borgia, sorti à l'automne 2001 et terminé par Carol Gino. Dans une revue publiée dans le San Francisco Chronicle, Jules Siegel, qui avait travaillé avec Puzo au Magazine Management Company, a douté que Puzo ait pu finir Omerta et a soulevé l'hypothèse qu'il pourrait avoir été complété par quelques « spécialistes ».


Puzo est mort d'une crise cardiaque le 2 juillet 1999 dans sa maison de Bay Shore, à Long Island, dans l'État de New York. Jusqu'à son dernier jour, Mario Puzo a considéré que Mamma Lucia était son travail le plus beau, le plus poétique et le plus littéraire.

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