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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Les fêtes de la rue de Braque...

Une vie sans fête est une longue route sans hôtellerie.
Démocrite. Fragments.

Pourtant le déménagement n'avait pas été une fête...

Loin s'en faut…

J'aimais trop notre appartement de la rue Larrey.

Paris 5ème.

Trois pièces nichées dans son 5ème sans ascenseur.

Avec sur son petit balcon un rosier et un chèvrefeuille.

Et une vue unique sur la Place Monge.

Si proche de la célèbre rue Mouffetard.

Et de son marché permanent.

Mais Langellier en avait décidé autrement.

Il bossait, à l'époque, chez Face, une boîte anglaise sise dans le Marais.

Et puis, pour lui, c'était important de passer à la rive gauche à la rive droite.

Chez les Langellier on est ambitieux !

Il m'a quand même convaincue de venir visiter un appartement à louer.

Quelque part vers les Archives Nationales.

Un trois pièces sans lumière.

Sur une cour carrée triste.

Avec un superbe escalier XVIIIème.

On allait repartir et j'avais dit non...

Quand a surgi Mandarine, la fille de la propriétaire de l'hôtel particulier.

Elle a dit "travaux".

Langellier a dit "deux appartements à relier".

En partant je lui ai laissé ma carte.

Et elle s'est tout de suite exclamé : "Vous êtes de la famille de Jean-Pierre Langellier ???"

Elle était la nièce d'un ancien ministre des Affaires Etrangère.

Hubert Védrine ??? Je ne sais plus.

Avec Jean-Pierre, ils s'étaient rencontrés lors d'un voyage officiel en Afrique.

Le reste a été rapide...

Très rapide.

Elle a autorisé 3 pièces + 4 pièces au-dessus.

Notre ami et voisin de palier de la rue Larrey, Laurent de Fouchecour terminait ses études d'architecte DPLG.

C'est lui qui a assumé les plans du futur appartement.

Une grande surface en bas.

Puis un escalier. 

Pour relier...

La salle de bains joliment mansardée.

Les deux chambres gardées comme telles.

Nous avions encore deux chambres de bonnes en plus.

J'ai bataillé pour garder la cuisine à part.

Il a bataillé pour trouer le mur d'un passe-plat.

Et pour ne pas faire vernir le splendide plancher XVIIIe.

C'est Laurent qui a dirigé les différents corps de métier.

Donc....

Un six pièces au coeur de la Capitale pour un loyer de 2.600 Francs mensuels.

A nous de nous débrouiller avec l'ANAH. Pour débloquer des fonds.

J'ai pris le dossier en charge.

Et l'allocation nous fut rapidement versée.

On était l'été 1981.

J'avais du temps entre deux jobs.

Et j'ai pu me consacrer corps et âme à l'aménagement du lieu.

On a rapatrié des meubles de Chaudon.

Surtout, surtout la grande armoire bretonne que j'avais décidé de transformer en vaisselier.

On a trouvé un lit savoyard en bois sculpté et une table de ferme à la salle des ventes de Dreux.

Ainsi qu'une baignoire ancienne à pieds griffus qu'il a fallu faire ré-émailler.

Et installer avec une robinetterie d'époque.

Lors d'un voyage à Bournemouth, au printemps, on a acheté du papier comme dans les pubs.

Sur lequel on peut peindre.

Et un grand sèche serviette à l'anglaise.

J'ai cherché les plus jolis papiers peints de Paris...

Entre Laura Ashley et une autre petite boutique du boulevard Raspail..

La première chambre - destinée au futur bébé - était également mansardée.

Notre chambre romantique s'ouvrait, elle, sur un petit balcon dont la poulie avait  dû servir à monter des sacs de farine dans ce grenier.

J'ai trouvé, rue de Rennes, des rideaux brise-bise, vendus dans une boutique tenue par une ancienne directrice artistique de Publicis Conseil.

On a décidé de faire du salon un jardin avec des croisillons et un fond vert tendre.

La cuisine serait en rouge et blanc.

Notre chambre sur un fond bleu tendre à fines rayures blanches.

Le déménagement a été homérique.

Plutôt que de prendre une entreprise de déménagement, nous avons mobilisé nos amis proches.

Une douzaine environ.

Qu'il a fallu nourrir midi et soir.

 

 

 

On a rapidement appris qu'au premier étage vivait Claude Duthuit, le petit-fils du peintre Matisse, avec son adorable épouse américaine.

Au deuxième étage, c'était le comédien et réalisateur Patrice Chereau.

Que du beau linge !

On n'a pas tout de suite donné de fêtes.

Mais on s'est rattrapé le 31 décembre.

J'ai tout préparé avec Philippe Morand.

Il y avait de la tarte au chocolat de chez Angelina et du hareng haché de la rue des Rosiers.

Avec la vodka à l'herbe, of course.

Il y a eu de nombreuses grandes fêtes dans cet appartement.

Je me souviens de trois très grandes fêtes.

Notamment le samedi 26 octobre 1985...…...

Pour l'anniversaire de Chouket.

Un vrai anniversaire à l'américaine.

Avec des ballons partout.

On a attendu le tout dernier moment pour dire à mon mari le nombre exact de convives.

 

Il y avait tous les vieux potes de Chouket.

Même ceux qu'elle avait connus en Inde fin 1970.

 

Il y a eu, bien sûr, d'autres fêtes.

Notamment celle où mon pote Jacques Roure de L'Express est venu faire son célèbre chili.

Pour 50 personnes.

J'ai pleuré en épluchant les oignons.

Et une very private party très habillée pour ses 35 ans, notamment (janvier 1985).

C'est le cuisinier de L'Express qui avait assuré le dîner.

Et j'avais un étudiant de la Promotion des Ventes pour servir.

Grâce à David Cohen, j'ai tout le déroulé des photos en noir et blanc.

…………………………...

Il aimait tant cet appartement.

Qu'il avait conçu pièce par pièce.

Qu'il a choisi d'y mourir.

Un certain 14 mars 1987.

……………………..

Quand j'ai dû le quitter, un an plus tard...

Le samedi 25 juin 1988, j'ai donné une fête grandiose.

En souvenir de tout ce qu'on y avait vécu.

C'est Coco, le propriétaire du restaurant parisien à la mode, Le Bakonyi, un pote de Coluche, qui nous a livré le buffet.

Ils étaient tous là...

Les copains d'abord.

………………………...

Le 6 octobre 1988...….

Quand il a fallu déménager….

Mes copains de L'Express sont venus prendre le petit déjeuner à la maison.

Puis mon beau-frère Jean-Pierre m'a invitée à déjeuner tandis que les déménageurs drouais faisaient le job.

J'ai dormi chez les de Filippi...

Car, comme ils avaient pris du retard, mon lit destiné à Paris 13e était encore dans le camion.

J'avais acheté un adorable petit lieu avec une mezzanine.

Dans un immeuble, style Brownie de Greenwich Village à New-York...

Dégoté par Agathe de Filippi...

Mais tout ça, c'est une autre histoire.

Liliane Langellier

 

P.S. L'appartement a été re-loué pour 7.500 Francs (1.500 €) de loyer mensuel en 1988... 

Il est sûrement porté à 2.500 € maintenant.

 

P.S. 2 Merci à toutes et à tous pour les 1.656 visiteurs de cette première quinzaine de novembre.

Et pour les 86.396 depuis sa création en août 2014.

 

Les fêtes de la rue de Braque...
La rue de Braque dans la littérature[modifier | modifier le code]

Victor Hugo, dans Notre-Dame de Paris, évoque la vie de la rue au Moyen Âge : « Ce jour-là, il devait y avoir feu de joie à la Grève, plantation de mai à la chapelle de Braque et mystère au Palais de Justice. Le cri en avait été fait la veille à son de trompe dans les carrefours, par les gens de Monsieur le prévôt, en beaux hoquetons de camelot violet, avec de grandes croix blanches sur la poitrine15. »

Alexandre Dumas situe une action de la Reine Margot dans la rue : « Or, comme au bout du compte maître La Hurière, aubergiste de son état, n’était soldat que par circonstance, cette réflexion le détermina à faire retraite et à chercher un abri à l’angle de la rue de Braque, assez éloignée pour qu’il eût quelque difficulté à trouver de là, avec une certaine certitude, surtout la nuit, la ligne que devait suivre sa balle pour arriver jusqu’à de Mouy16. »

Alphonse Daudet évoque de nombreuses fois la rue de Braque dans son roman Fromont Jeune et Risler Ainé.

No 4 : hôtel de Joseph Le Lièvre de la Grange[modifier | modifier le code]

L'hôtel Le Lièvre de la Grange est inscrit sur la liste des monuments historiques le . Cet hôtel fut destiné dès sa création à la location. Il est symétrique à l’hôtel du no 6. Construit en 1731-1733 par Pierre Caqué, Maître maçon, pour Marie-Madeleine Le Lièvre de la Grange, famille propriétaire jusqu’en 1814. Le no 4 est le seul à posséder un jardin. L’architecte de cet hôtel est Victor-Thierry Dailly.

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