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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Le Bazar de La Charité

On vient de voir les deux premiers épisodes lundi soir 18 novembre sur TF1.

Et c'est juste génial.

Même s'il faut aller plus loin avec France Culture ou la chaîne Histoire.

Et sur Gallica  pour le numéro de La Croix du 8 mai 1897.

Et pour la triste liste des victimes.

Sur les 130 victimes, il y a eu 116 femmes.

On suit ici les destins de trois femmes.

Adrienne de Lenverpré, magnifiquement incarnée par une Audrey Fleurot au mieux de sa forme.

Sa bonne Rose Rivière (Julie de Bona).

Et la trop jolie jeune fille de famille : Alice de Jeansin (Camille Lou).

"Paris, . Dans une demeure, Adrienne de Lenverpré (Audrey Fleurot) aide sa fille Camille à chercher son cochon d'inde échappé de sa cage. Une bonne s’approche de Madame, lui disant que son mari a besoin de la voir. Adrienne descend le rejoindre. Ce dernier, Marc-Antoine de Lenverpré (Gilbert Melki), candidat à la présidence du Sénat, quitte le piano, fumant un cigare, ferme la porte et la gifle violemment. Elle tombe sur le sol. Furieux et jaloux, il n’a pas apprécié ce qu’elle a fait dans son dos, car madame veut secrètement divorcer, et croit qu’elle a un autre homme. Ils se disputent. Elle ne l’aime plus, dit-elle. Il lui rappelle qu’elle lui appartient jusqu'à la fin de sa vie, avant de la pousser vers la fenêtre par laquelle elle voit leur bonne faire monter leur fille dans la voiture hippomobile en route pour le pensionnat à l’étranger. Madame hurle de rage et, en vain, tente de courir vers elle : les portes sont fermées. Pour revoir Camille, Madame doit se ressaisir tout en allant au Bazar de la Charité, comme elle l'avait prévu. « Ce sera bon pour ma campagne électorale. C’est la plus grosse vente de charité. Tu es la femme du prochain président du Sénat », lui rappelle-t-il en lui tendant un bon paquet d’argent. Ils partent donc au Bazar de la Charité, avec le cocher.

Pendant ce temps, en pleine rue Jean-Goujon où se trouve le Bazar de la Charité, Jean Rivière (Aurélien Wiik), un autre jeune cocher, s’y arrête et fait descendre élégamment Alice de Jeansin (Camille Lou), fille du Président d'honneur du bazar, et sa bonne, Rose Rivière (Julie de Bona) qui est l’épouse du cocher. À l’intérieur du bazar, dans la pièce du cinématographe Alice se heurte à Victor Minville (Victor Meutelet), un voyou charismatique, qui, après une brève dispute, lui rend sa montre volée à l’instant. Dégoûtée, elle part.

Adrienne de Lenverpré, toujours dans la véhicule avec son mari, achète le journal La Chouette d’un enfant à qui elle tend de l’argent, ainsi qu’un petit mot caché : « Rendez-vous à 19h15 devant le Bazar ».

 
Le Bazar de la Charité avant l'incendie.

Dans le Bazar, Alice rencontre Odette de la Trémoille (Adèle Galloy), accompagnée de son fils Thomas qui désire retourner au Cinématographe. Alice propose à Thomas de l’emmener parce que c’est son papa qui a installé le cinéma et qu’elle n’a pas besoin de faire la queue. Quand l’esprit lui revient, Alice a oublié qu’elle devait remplacer sa mère malade au stand de madame de Tancarville. Odette, admirative, lui dit qu’elle a de la chance. Alice lui propose donc de la remplacer pendant qu’elle emmène Thomas au Cinématographe. Dans la salle cinématographique, en pleine projection du film L'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat des frères Lumière, dont les spectateurs s’effraient par l'arrivée du train, Rose et Thomas s’amusent. À côté d’eux, Alice retrouve son fiancé Julien (Théo Fernandez). Ils s’embrassent et quittent la salle. Rose et Thomas y restent.

 
Fuite par la lucarne de l'Hôtel du Palais.

Adrienne de Lenverpré est rentrée dans le Bazar. Très secouée, elle attend avec impatience quelqu’un. Alice la voit et l’appelle : c’est sa tante. Malgré son malaise, Adrienne ne reste pas longtemps dans sa conversation. Elle va dehors et marche dans la rue, pleine de monde. Elle est appelée par un cocher et rentre dans le véhicule, où se trouve son amant Hugues Chaville (François-David Cardonnel), journaliste au quotidien La Chouette. Elle lui explique ce qui s’est passé avec son mari.

Dans la salle du cinéma, tout le monde rit de bon cœur devant le film L'Arroseur arrosé. Soudain, derrière elle, Rose voit le feu venant de la lampe de projection avant que celle-ci n’explose. Alice et Julien, comme tout le monde hors de la salle, l’ont entendu : ils regardent autour d’eux et aperçoivent le flash de la photographie. Ceux de la salle du cinéma ont été informés de l'accident et sont déjà évacués dans le calme. Malgré les efforts des valets et des grooms, le rideau prend feu, enflamme les boiseries, puis se propage au velum goudronné qui sert de plafond au Bazar. Rose parvient à mettre Thomas dehors à l'abri, avant de regagner le bazar pour aller chercher Alice et Odette. Les hommes, dont Julien, paniqués, ne cherchent qu'à sauver leur propre peau au lieu d'aider les dames prises au piège. Les pompiers, aidés de valets et d'ouvriers parviennent à sauver quelques victimes de l'incendie alors qu'Alice, Rose et Odette sont séparées par les flammes…

De son côté, Adrienne découvre le brasier et se rend compte qu’elle aurait dû y mourir…"

Distribution[modifier | modifier le code]

 

Les 6 épisodes de 50 mn chacun seront d'abord diffusés sur TF1 du lundi 18 novembre au lundi 9 décembre...

Puis sur Netflix.

A partir du 26 décembre.

Après avoir beaucoup lu sur cet événement dans les médias, j'ai choisi l'article du HuffPost

"Le Bazar de la charité",
l'histoire vraie de l'incendie
qui a meurtri Paris en 1897

La nouvelle série de TF1, diffusée ce lundi 18 novembre, est inspirée d'une catastrophe survenue en 1897 qui a tué plus de 120 personnes, essentiellement des femmes.

 

 

DEA / BIBLIOTECA AMBROSIANA via Getty Images


L'artiste Achille Beltrame a immortalisé plusieurs scènes de l'incendie du Bazar de la Charité.

TÉLÉVISION - Le 4 mai 1897 aura marqué une bien triste date pour la ville de Paris. Ce jour-là, les femmes de la “haute” se retrouvaient au Bazar de la Charité et faisaient preuve de générosité en achetant des objets et vêtements vendus pour aider les plus pauvres financièrement. C’est alors que le bâtiment accueillant l’événement a accidentellement pris feu et pris des dizaines de personnes au piège. 

Cette histoire a été reprise par les scénaristes Karine Spreuzkouski, Catherine Ramberg ainsi que le réalisateur Alexandre Laurent pour donner naissance à la série événement de l’automne de TF1, “Le Bazar de la Charité”. Le premier épisode est diffusé ce lundi 18 novembre à 21 heures avant que la chaîne Histoire propose en deuxième partie de soirée un documentaire sur l’événement.

Mettant en scène le destin de trois femmes changées pour toujours par la catastrophe, l’intrigue de la série coproduite par Netflix reflète les problèmes de notre époque à travers le sexisme, les tensions sociales et le mépris de classe existants à la fin du 19e siècle.

Un incendie qui aura embrasé toute la France

Tout comme il marque le point de départ de la série, l’incendie du Bazar de la Charité aura déclenché de vives réactions dans la société française et fait couler beaucoup d’encre à son sujet. 

L’institution avait été fondée en 1885 par des membres de la haute société et rassemblait chaque printemps de nombreuses œuvres de charité. C’est donc seulement deux ans après sa création que le Bazar de la Charité, installé sur un terrain vague de la rue Jean-Goujon dans le 8e arrondissement de la capitale, s’est vu ravager par les flammes, emportant dans ses cendres plus de 130 victimes, dont 123 femmes de toutes classes sociales confondues. 

C’est dans un coin du bazar que l’un des faits “catastrophiques” les plus célèbres du 19e siècle a débuté. Un cinématographe, l’ancêtre de nos projecteurs de cinéma, avait été installé pour l’occasion dans une salle de projection accessible contre cinquante centimes. Malheureusement, la première étincelle de l’incendie a jailli de cet appareil. Le bâtiment, principalement fait de bois, s’est alors embrasé en quelques minutes seulement, ne laissant pas le temps à tout le monde de s’échapper.

Photo 12 via Getty Images


Lors de l'incendie, les hommes présents, ne pensant qu’à leur propre fuite, se seraient conduits comme des brutes et auraient bousculé et piétiné quiconque se trouvant sur leur passage, au détriment des femmes livrées au feu.

 

Guerre des sexes et lutte des classes

La réaction que provoque cet incendie mémorable dans la société de l’époque révèle sur celle-ci des réalités profondes soudainement mises à nu. Le journal, et spécialement le quotidien, est alors à son apogée et règne sans partage sur les médias. L’incendie de la rue Jean-Goujon déclenche dans la presse une effervescence qui va durer presque tout au long du mois de mai en raison de son ampleur et de sa brutalité.

Le rang social de la plupart des victimes, presque toutes issues de l’aristocratie ou de la haute bourgeoisie, est aussi la cause du fort retentissement du fait divers, à l’inverse des catastrophes des mines par exemple où seuls les ouvriers et les personnes plus modestes perdaient la vie.

Les journaux diffusent alors les horreurs du bûcher, donnant chaque jour de plus en plus de détails intimes et épouvantables. Rapidement, des rumeurs éclatent et laissent place à l’ambivalence des attitudes face aux victimes. Les hommes présents au moment de l’incendie, ne pensant qu’à leur propre fuite, se seraient conduits comme des brutes et auraient bousculé et piétiné quiconque se trouvant sur leur passage, au détriment des femmes livrées au feu. Une rumeur que certains journaux essaieront rapidement d’étouffer, les hommes en question étant des membres de la “haute” société. 

La lutte des classes va également prendre de l’ampleur et la presse républicaine de l’époque va se plaire à opposer le courage des enfants du peuple érigés en sauveteurs à la lâcheté plus “nobles”. Cela va entraîner le déclin, irréversible, des anciennes classes dirigeantes tandis que la presse dressera le portrait des héros, glorifiant les “petits” de la société.

Les prémices de la sécurité incendie

Le 16 mai 1897, douze jours après le triste événement, seulement 116 corps sont identifiés. Difficile voire impossible en effet d’identifier les dizaines, centaines de bouts de corps, de restes de jupons, et de chair calcinée. A cette occasion, pour la première fois, l’odontologie médico-légale sera mise à contribution. Dès lors, l’identification d’une personne par son empreinte dentaire va se développer. 

C’est d’ailleurs grâce à cette technique que l’on parvient à identifier le corps de Sophie-Charlotte, Duchesse d’Alençon et sœur cadette de Sissi l’impératrice, celui de l’artiste Camille Moreau-Nélaton, mais également ceux de femmes anonymes et de domestiques. Plus tard, un monument dédié “Aux victimes non reconnues de l’incendie du Bazar de la Charité” sera édifié au cimetière du Père-Lachaise, en mémoire des disparus.

Une autre avancée très importante verra le jour à la suite de l’incendie du Bazar de la Charité : les premières règles en matière de prévention contre le risque incendie dans les lieux publics.

 

Une avancée très importante verra le jour à la suite de l’incendie du Bazar de la Charité : 

les premières règles en matière de prévention contre le risque incendie dans les lieux publics.

 

Toute cette tragique histoire reprendra donc vie le temps d’une minisérie de huit épisodes d’environ 50 minutes chacun pour un budget total de 17 millions d’euros. À l’affiche de la production, on retrouve notamment dans les rôles principaux les actrices Audrey Fleurot (qui campe une femme de bourgeois qui échappe de justesse à l’incendie), Julie de Bona (qui joue une domestique présente au Bazar) et Camille Lou (qui incarne la fille d’un aristocrate refusant les codes de la société de l’époque).

Chacune dans leur rôle, elles incarnent trois héroïnes tentant tant bien que mal de renaître des cendres du Bazar malgré une spirale de complots politiques, d’amours interdits, de trahisons et de secrets. 

La Croix du 8 Mai 1897.
La Croix du 8 Mai 1897.
La Croix du 8 Mai 1897.
La Croix du 8 Mai 1897.

La Croix du 8 Mai 1897.

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