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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Paris (XVIe arr.), Cascade du Bois de Boulogne, Dans la nuit du 16 au 17 août 1944, 35 jeunes résistants étaient passés par les armes à quelques jours de la Libération de Paris...

En note de page 104 de Paris brule-t-il de Lapierre et Collins :
« Les circonstances exactes de la mort des trente-cinq fusillés de la Cascade du Bois de Boulogne sont inconnues. D'après le témoignage des habitants des immeubles voisins du Bois il y eut ce soir-là de nombreuses détonations vers 9 heures du soir. Selon M. Lucas, qui découvrit les corps le lendemain matin et prévint les pompiers (la police étant en grève), la position des corps indiquait que les jeunes gens avaient été abattus au moment où ils descendaient du camion. Les blessures indiquaient que les victimes avaient été achevées à la grenade.


Pour des raisons inexplicables, les Allemands avaient libéré Diane et le chauffeur d'un des camions, "Coco le Boxeur".
Quant au faux capitaine de l',Intelligence Service responsable de ce massacre, il fut arrêté après la Libération, condamné à mort et fusillé. Son vrai nom était
Serge Marcheret.
Interrogé sur le massacre de la Cascade le général von Choltitz affirma aux auteurs de ce livre qu'il n'en avait pas eu connaissance à l'époque. »

 

Dans la nuit du 16 au 17 août 1944, 35 jeunes résistants étaient passés par les armes à quelques jours de la Libération de Paris. Les villes de Boulogne (Hauts-de-Seine), Paris et Chelles (Seine-et-Marne) leur rendent hommage...

 

Un épisode dramatique se déroula en lisière de la commune, dans le Bois de Boulogne, la nuit du 16 au 17 août 1944.

Cette nuit-là, 35 résistants sont en effet fusillés par des officiers SS près de la Grande cascade, à quelques centaines de mètres au nord de la commune. Les uns étaient membres de la Jeunesse ouvrière catholique de l'Île-de-France, d'autres de l'Organisation civile et militaire (OCM). Une vingtaine appartenait aux Francs-tireurs et partisans (FTP) de Chelles en Seine-et-Marne.

« Leur sang, en coulant, a formé là un même ruisseau… »

Catholiques, socialistes, communistes… « Trente-cinq jeunes aux visages divers, aux pensées peut-être divergentes. Un seul amour, une seule volonté : la patrie à sauver des barbares nazis. Et leur sang, en coulant, a formé là un même ruisseau… » évoque, en 1954, L'Etincelle, l'hebdomadaire communiste de Boulogne-Billancourt.

Tous ont été trahis. Un agent de la Gestapo, se présentant comme un envoyé de Londres, a réussi à s'infiltrer dans un groupe de la Jeunesse chrétienne Combattante qui est en liaison avec les FTP de Chelles et l'OCM. Rendez-vous est pris le 16 août 1944 à la Porte Maillot pour une livraison d'armes. L'agent double les emmène directement rue d'Armaillé, puis rue des Saussaies, certains avenue Foch et rue Leroux à Paris dans les multiples antennes de la Gestapo.

La nuit qui suit, le général allemand Von Choltitz, alors gouverneur de Paris, ordonne leur exécution. « Transportés ici (NDLR : près de la cascade du Bois de Boulogne), ils furent abattus à la mitraillette et à la grenade. Ceux qui refusaient de descendre furent abattus dans les camions », décrivait Albert Ouzoulias, responsable des FTP d'Île-de-France, lors de la cérémonie tenue en 1964. Des balles sont toujours fichées dans les arbres là où s'est déroulé le massacre.

« La ville a toujours gardé ce devoir de mémoire »

Aucun Boulonnais parmi les victimes et pourtant la ville s'implique dans les cérémonies d'hommage dès l'après-guerre. « Cela s'est passé tellement proche de chez nous, et le fait que, parmi les victimes, il y ait eu beaucoup de jeunes, cela a beaucoup marqué », décrypte-t-on au service des archives de la ville. La plus jeune des victimes, Jacques Delporte, qui a laissé son nom à une rue de Chelles, avait 17 ans.

Le fait qu'Alphonse le Gallo, maire (SFIO) de Boulogne entre 1945 et 1965, était un ancien résistant explique aussi l'engagement immédiat de la commune. « La ville a toujours gardé ce devoir de mémoire, notamment en impliquant des jeunes à travers des voyages dans les camps de concentration chaque année, ajoutent les services de la mairie de Boulogne-Billancourt. Malheureusement les anciens combattants disparaissent et il y a de moins de moins de témoins pour raconter ces histoires. »

 

 

Des groupes de résistants de diverses obédiences : Jeunes chrétiens combattants (JCC), Organisation civile et militaire (OCM), groupe Franc de Turma Vengeance, FFI-FTP de Chelles en Seine-et-Marne s’étaient unis en ce mois d’août 1944. La Libération de Paris était à l’ordre du jour, mais les résistants manquaient d’armes.

« Jack » qui se présenta comme un capitaine de la résistance fixa un rendez-vous le 16 août 1944 en bas de l’avenue de la Grande-Armée coté XVIIe arrondissement. Des résistants qui étaient dans une ambulance et une camionnette se dirigèrent dans un garage de la rue d’Armaillé. Une trentaine de SS qui attendaient tirèrent, capturèrent des résistants sans arme.
Dans la soirée trente-quatre résistants furent abattus par des tirs de mitrailleuse et des lancers de grenades. Le corps du docteur Henri Blanchet abattu de quatre balles de revolver par des Gestapistes rue Victor-Hugo fut déposé à côté des cadavres. Le gestapiste Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, dit « Jack », interpellé par les services américains au Danemark, a été remis à la police française.
Jugé le 2 avril 1949 par la cour de Justice de Paris, condamné à mort, il a été exécuté le 20 avril à 8h 30 au fort de Montrouge. Quant à Friedrich Berger responsable des antennes de la Gestapo de la rue de la Pompe et de l’avenue Victor-Hugo, condamné à mort le 22 décembre 1952, il mourra dans son lit à son domicile de Munich en Allemagne.
Les exécutés
BELLANGER Fernand, Charles, Marie, Léon dit Bizet
BERNARD Jacques, Jules, Alfred
BERNARD Roger, Lucien
BEZET Pierre
BIRETTE Charles, Florent
BLANCHET Henri, Marcel, Joseph, Ernest
BUCHAILLOT Paul, François, Xavier
BOUVELLE Claude, Antoine, Marc
CHALARD Robert, Antoine, Michel
COUNIL Raymond, Jean
DE SMET Arthur, Victor, René
DELPORTE Jacques, Norbert
DESFARGES Jean, Louis
DOURET Marcel
DUDRAISIL-ÉLIE Jean, Pierre, Marie, Joseph dit Philo
FAUGERAS René
GANTE Bernard, Félix, Alexandre
GAY Jean [né John, Glen] dit John
GUILBERT Maurice
HÉMERY Guy
HÉMON Franck, Paul, Jean
HUCHARD Michel, Henri dit Micky
LORIOZ Georges, Aristide
MAGISSON Robert
RESTIGNAT Jacques, Raymond
ROUILLON Pierre, Vincent
SARRABAYROUSE Pierre, Baptiste
SCHLOSSER Jacques, Fortuné
THIBAIRENCQ Maurice, Édouard, Michel, René
TRAPLETTI Georges, Maurice
VANNINI Luigi, Ramigio, Costante
VERDEAUX Roland, Germain
VERDIER Gabriel
VÉRON Jean, Ernest
WECZERKA Pierre, François
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