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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

L'Île Seguin et l'usine de construction automobile Renault...

L'île Seguin est une île sur la Seine, dans le département des Hauts-de-Seine. Elle est située face à Meudon, juste en aval de l'île Saint-Germain, entre Boulogne-Billancourt sur sa rive droite, et Sèvres sur sa rive gauche.

Elle abrita de 1929 à 1992 l'usine de construction automobile Renault qui couvrait la quasi-totalité de l'île (« l’usine paquebot »). Les bâtiments industriels ont été rasés en 2004-2005 et le site, après avoir été dépollué et désamianté, est en cours de réaffectation, sous l’impulsion de l’Architecte Jean Nouvel.

Avant le XVIIe siècle, l'île est la propriété de l'abbaye de Saint-Victor et ses terres sont louées à des fermiers qui y pratiquent des cultures.

L'île se trouve subitement valorisée avec la création du château de Versailles. En effet, elle se situe sur la nouvelle route qui relie Versailles à Paris et devient alors un lieu fréquenté par l'aristocratie. En 1747, le roi Louis XV fait l'acquisition de l'île – alors dénommée île de Sève – pour ses filles. Devenue l'île Madame, elle est ensuite revendue avant la Révolution française à une blanchisserie, la société Riffé, appelée « Buanderie de Sèvres ».

En 1790, avec la nationalisation de la blanchisserie, l'île revient dans le giron de l'État.

Brève propriété d'un banquier en 1793, Jean-Baptiste Vandenyver, qui meurt guillotiné quelques mois plus tard, elle est disputée par les municipalités de Sèvres, Issy et Auteuil lors des nouvelles délimitations de Paris. Elle est acquise en 1794 par un chimiste, Armand Seguin — qui lui laissera son nom — pour y appliquer une nouvelle méthode pour tanner le cuir. Elle comporte alors essentiellement des tanneries et des blanchisseries.

Durant la Belle Époque, tout en conservant sa fonction industrielle, l'île Seguin redevient également un lieu prisé pour les loisirs : canotage, tir aux pigeons, pêche à la ligne.

En 1919, Louis Renault patron de la « Société Renault frères », dont les usines occupaient jusqu’ici des terrains sur la rive droite de la Seine, à Boulogne-Billancourt (« le Trapèze »), ainsi que sur la rive gauche, à Meudon (Bas-Meudon), acquiert l'île Seguin. Il envisage de l'utiliser comme lieu de détente pour ses ouvriers.

L'industriel y construit sa première usine entre 1929 et 1934. L'histoire de l'île va désormais coïncider avec celle de l'usine Renault. Complètement autonome, celle-ci possédait sa propre centrale électrique et plusieurs sites d'essais, dont une piste souterraine, ainsi qu'un pont d'embarquement pour transporter les véhicules par voie fluviale.

C'est alors la plus grande usine de France, avec plus de 30 000 employés. Durant la Seconde Guerre mondiale, l’usine, qui produit alors des camions pour l’occupant allemand, subit plusieurs bombardements alliés.

Louis Renault accusé de collaboration avec l’ennemi meurt en prison en 1944, peu avant son procès. L'entreprise est alors nationalisée le 15 janvier 1945 sous le nom de « Régie nationale des usines Renault ».

Dans les années 1950, l'usine symbolise la croissance et la modernité de l'industrie française, notamment au moment où la Régie Renault lance la fabrication en grande série de la populaire 4CV. L'usine devient en même temps un bastion du syndicalisme, notamment pendant les événements de Mai 1968.

Alors qu'elle possède désormais de nombreux sites de production, en France comme à l'étranger, la régie annonce la fermeture de l'usine en 1989, celle-ci ne correspondant plus aux exigences des nouveaux processus de production. La dernière voiture, une Super5 sort des chaînes le 31 mars 1992.

En 1992, l'usine Renault de Boulogne-Billancourt ferme définitivement ses portes.

La destruction du site a débuté en 2004.

 

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