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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

L'Equipée sauvage - Film de László Benedek (The Wild One, USA, 1954)

 

Une route aux Etats-Unis. Des motards roulent à toute allure. Johnny, le chef, conduit la bande. Ils sèment le trouble à l'arrivée d'une course de motos, volent un trophée réservé aux vainqueurs et repartent. Ils arrivent dans une petite ville. L'un des jeunes est renversé par un vieil homme en voiture. Attroupement. La tension monte. Sur le seuil du café, Kathie, la serveuse, assiste à la scène.

L'Equipée sauvage est l'un des films les plus importants (avec Easy Rider) sur les rapports impossibles entre une jeunesse mal dans sa peau et une population apeurée. Rebelles, frustes et provocateurs, les motards laissent éclater leur vitalité à travers une dangereuse violence non canalisée. Ils refusent la tendresse qui affaiblit. Ils aiment l'uniforme (blouson noir et tête de mort), ont la mystique du chef. A la fureur des jeunes, les habitants de la ville répondent par la haine, la traîtrise, la lâcheté. Seuls les vieux, et surtout Kathie, semblent conserver les réflexes d'une civilisation humanisée. Mais ils semblent trop désarmés dans cette société égoïste, qui est incapable de prendre en compte les différences et précipite ses enfants avides d'exploits vers toutes les formes de dictature.

Le message de cette oeuvre courte, étouffante, rythmée par la musique jazz-rock qui s'échappe des juke-box et par le vrombissement des motos, reste d'actualité près de soixante ans après sa sortie. Brando, le visage dur, le regard obtus de la brute primitive, est étonnant de présence. — Gérard Camy

 

 

 

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