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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Lino Ventura et l’œil de verre.... La BD de Stéphane Oiry (Dessin, Couleurs) et Arnaud Le Gouëfflec (Scénario)

« Désolé mais, personnellement, le côté bande dessinée n’est pas pour moi. » Après une préface de Jean-Claude Carrière, voilà les mots sur lesquels s’ouvre « Lino Ventura et l’œil de verre », remarquable ouvrage écrit par Arnaud Le Gouëfflec et dessiné par Stéphane Oiry.

Esquisser un portrait de Lino, c’est forcément établir un portrait en creux, travailler la pudeur et la délicatesse qui peuvent conduire un catcheur à devenir gorille puis renoncer aux brutes et aux truands pour détenir un fort, se voir dépassé par sa grande fille, tenter l’aventure pour l’aventure, conduire une garde à vue ou encore souhaiter la bonne année, sans ne jamais consentir au moindre baiser. Un Merlin plus enchanteur que journaliste deviendra notre Tensing Norgay grâce auquel percer le bloc de neige.

Tout commence dans une chambre d’hôtel que l’acteur aura laissée impeccable. Le fil rouge d’Arnaud Le Gouëfflec, c’est l’artisanat du métier : Lino fait l’acteur comme sa mère a fait des ménages ou un garçon de café pourrait faire facteur s’il réussissait le concours des PTT. Délaissant les facilités d’une lecture chronologique, nous suivrons un parcours qui raconte l’honnêteté, la verticalité viscérale, le refus des rôles comme des salamalecs et du romanesque superfétatoire, quitte à botter en touche quand se penche sur sa vie privée – car, comme nous l’a appris Truffaut, la vie privée est toujours boiteuse.

Les formidables dessins et le travail sur la couleur de Stéphane Oiry dépeignent très bien notre héros, et jouent non sans malice avec les codes de la bande dessinée : l’enfance en Italie, à savoir « Les aventures de Lino & Bruno », est par exemple un intermède malicieux représenté tel une planche des Pieds Nickelés ou de Zig et Puce.

Une bande dessinée qui offre donc aussi, une réflexion sur la BD, et c’est probablement parce que Lino ne rentre dans aucune case qu’il méritait bien que l’on se penche sur son cas. L’œil de verre était dans la mère, et regardait son fils.

Sarah Sauquet

 

 Le colosse au coeur d'or

Merlin, journaliste, rencontre Lino Ventura dans le cadre d'un article. Fidèle à sa légendaire pudeur, celui qui s'est toujours considéré acteur par « accident » ne se livre pas facilement. Mais au fil de leurs entretiens, le colosse des Tontons flingueurs se dévoile, revenant sur sa carrière, ses débuts dans le catch, ses blessures, ses amitiés, ses brouilles, son rapport à la caméra - cet « oeil de verre » comme il aimait à l'appeler -, sa rigueur intransigeante à choisir le bon scénario, pour finir par son engagement en faveur des enfants handicapés à travers l'association « Perce-Neige », toujours active de nos jours. Doucement, une carapace se fêle et une personnalité se dessine. Celle, qu'il n'a jamais pu cacher malgré ses innombrables rôles, d'un personnage droit dans ses bottes et profondément humain.Acteur né, homme d'instinct et colosse au coeur d'or, Lino Ventura est probablement l'une des figures les plus populaires et les plus fascinantes du cinéma français, ayant collaboré avec les plus grands et dont on ne compte plus les chefs-d'oeuvre. Par le biais de cet entretien fictif, ce passionnant roman graphique nous replonge dans la carrière et la vie de cet acteur de légende et nous fait découvrir, sous le masque du comédien, la personnalité de l'homme.

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