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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Ce soir à 23 h 20 sur Arte... Le Marché de l'Art sous l'Occupation...

 

Le Marché de l’art sous l’Occupation / Le catalogue Goëring

Fr., 2021, réal. Vassili Silovic, 52 min, prod. Elda Productions

 

Sous l'Occupation, le marché de l'art en France a été incroyablement florissant. Près de 100 000 oeuvres d’arts et objets culturels auraient été transférés de France en Allemagne entre 1940 et 1944. Quelles pratiques et quels réseaux les acteurs du marché de l’art ont-ils mis en place pendant ces quatre années ? Qui sont-ils ? Le film propose une enquête historique sur le gigantesque transfert d’oeuvres d’art organisé depuis Paris.

Une enquête inédite, fruit de 7 ans de travail de l’historienne de l’art Emmanuelle Polack, où se croisent galeristes, collectionneurs, marchands, dignitaires nazis, commissaires-priseurs, conservateurs ou simples intermédiaires sur fond de lois d’occupation antisémites confortées par la législation anti-juive mise en place par Vichy. Un angle mort de la mémoire collective qui fait écho au débat actuel consacré aux restitutions.

En 2020, deux événements ont eu lieu. En France, le musée du Louvre a engagé une mission de recherche sur les oeuvres acquises par le musée sous l’Occupation. En Allemagne, trois oeuvres de la collection Dorville, retrouvées chez le fils du marchand allemand Hildebrand Gurlitt (marchand d’Hitler en charge des acquisitions pour le Führermuseum à Linz en Autriche) ont été restituées à la famille d’Armand Dorville.

Après des études en Allemagne puis en France, Vassili Silovic fait ses débuts dans la production et la réalisation à Munich avant de s’installer à Paris. ARTE vient d’être créée, elle va coproduire grand nombre de ses documentaires comme L’homme-orchestre consacré aux films inachevés d’Orson Welles qui sera présenté au Festival de Venise en 1995. Vassili Silovic travaille pour de nombreuses chaines européennes. Parmi ses dernières réalisations Only New Orleans (Arte 2015) ; Amours au Pluriel (FTV 2018), 24H Europe-The Next Generation (ARTE 2019 et ses partenaires européens), un documentaire de 24 heures tourné dans toute l’Europe et diffusé en temps réel.

Docteure en histoire de l’art, Emmanuelle Polack a longtemps été en charge des archives au musée des Monuments français au sein de la Cité de l’architecture et du Patrimoine avant d’être chercheuse associée à l’Institut national d’histoire de l’art. En 2019, elle est commissaire de l’exposition « Le marché de l’art sous l’Occupation, 1940-1944 » au Mémorial de la Shoah à Paris et reçoit le Prix de la Fondation Ernest et Claire Heilbronn. Elle est chargée de mission au Louvre pour enquêter sur les oeuvres acquises par le musée entre 1933 et 1945.

Sous l'Occupation, le marché de l'art en France a été incroyablement florissant : près de deux millions d'œuvres échangées entre 1940 et 1944, plus de 35 000 trains quittant Paris chargés d’œuvres d’art et d’objets spoliés, notamment aux familles juives. 

Pour la première fois, un documentaire traite de ce sujet qui implique de très nombreux acteurs - galeristes, collectionneurs, marchands, dignitaires nazis, commissaires-priseurs, conservateurs peu scrupuleux...- en s'appuyant sur sept ans d'enquête de l'historienne Emmanuelle Polack. Celle-ci a déjà publié un ouvrage de référence sur le sujet en 2019 aux éditions Tallandier. Pour ce film, elle a étendu ses recherches à l’implication des grands musées parisiens.

L’originalité de ce film repose aussi sur sa structure narrative en forme d’étoile, à partir d’une photographie qui sert de fil rouge. Il s’agit d’un cliché d’époque, représentant un homme de dos qui marche dans une rue parisienne, un tableau sous le bras. Cinq identités différentes sont prêtées au porteur du tableau, chacune représentative d’un type d’acteur du marché de l’art parisien de l’époque.

Alors que les musées sont de plus en plus nombreux à mettre en place des programmes en recherche de provenance, afin d’analyser les origines de certaines œuvres contenues dans leurs collections présumées “douteuses”, et d’entamer le cas échéant des processus de restitution aux ayants-droits le plus souvent d’origine juive, ce film fait écho à plusieurs actualités récentes. 

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