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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

La vie extraordinaire de la princesse Alice de Battenberg, la mère du prince Philip...

L’épisode 4 de la saison 3 de The Crown mettait en lumière une figure peu connue de l’histoire royale, la princesse Alice de Battenberg, la mère du duc d’Édimbourg. Intitulé « Bubakin » – le surnom que la princesse donnait à son fils unique –, cet épisode se concentrait sur la fin de sa vie, et comment elle était devenue une nonne habitant au palais de Buckingham, où elle resta jusqu’à sa mort en 1969.

Comme l’avait déjà montré la série, le duc d’Édimbourg est né au sein de la famille royale grecque sous le titre de prince Philip de Grèce et de Danemark, mais a été élevé à l’étranger suite à l’exil de sa famille, forcée de quitter la Grèce en 1922. Alors âgé de quatre ans, Philip avait vécu à Paris avant de déménager en Angleterre pour vivre au côté de sa grand-mère maternelle, Victoria Mountbatten, marquise de Milford Haven, et son oncle George Mountbatten, second marquis de Milford Haven. Jusqu’à ses 18 ans, Philip est scolarisé à Gordonstoun, en Écosse, qu’il quittera pour s’engager dans la Royal Navy.

Arrière-petite-fille de la reine Victoria, la mère de Philip naît princesse Alice de Battenberg au château de Windsor en 1885, et présente des symptômes de surdité congénitale. En 1902, lors du couronnement du roi Edward VII, elle rencontre celui qui deviendra son époux un an plus tard, le prince Andrew de Grèce et de Danemark. Ensemble, ils ont cinq enfants, quatre filles et un fils, Philip, et vivent en Grèce jusqu’à l’exil de la famille royale en 1917. Tous s’installent ensuite brièvement à Paris, avant que Philip ne soit envoyé vivre en Angleterre et que sa mère ne soit diagnostiquée schizophrène, et envoyée dans un sanatorium suisse en 1930.

C’est au cours de son séjour en Suisse qu’elle est traitée par le célèbre Sigmund Freud, qui est persuadé que la maladie de la princesse est causée par une « frustration sexuelle », contre laquelle il recommande des « rayons X dirigés vers les ovaires afin de tuer sa libido ». Malgré ses protestations, Alice de Battenberg passera deux ans au sein du sanatorium, manquant les mariages de ses quatre filles. Libérée en 1932, elle coupe les ponts avec sa famille, et ne revoit ses enfants qu’aux funérailles de sa fille Cécile, morte dans un crash d’avion en 1937 avec son mari et leurs deux enfants.

Philanthrope, la princesse Alice passe la majeure partie de la Seconde Guerre mondiale à travailler bénévolement pour la Croix rouge, dressant des abris pour les enfants orphelins et apportant des denrées médicales en Suède sous le prétexte d’aller rendre visite à sa sœur Louise, qui y vit. Elle dissimule également une famille juive – une femme du nom de Rachel Cohen et ses deux enfants – lui permettant d’échapper aux camps de la mort, à ses risques et périls. En 1913, l’époux de Cohen avait proposé son aide à celui qui était encore roi de Grèce, ne demandant en retour qu’une faveur le moment venu. Cette dernière lui fut retournée par la princesse de Grèce près de 30 ans plus tard, lorsqu'elle recueillit Rachel Cohen auprès d’elle en Grèce.

En 1949, inspirée par sa tante, la grande-duchesse de Russie Elizabeth Feodorovna, Alice Battenberg monte son propre ordre religieux, le Christian Sisterhood of Martha and Mary, et vend bon nombre de ses biens pour le financer. C’est dans sa tenue de nonne qu’elle assistera au mariage de son fils avec la reine Élisabeth en 1947, puis au couronnement de cette dernière en 1953. Lors du putsch militaire en Grèce en 1967, la princesse Alice est invitée à vivre au palais de Buckingham avec la reine et le prince Philip, où elle meurt finalement en 1969, après avoir vécu une vie incroyable faite de tragédies et de bénévolat.

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