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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 1.700 articles.

Maurice Bouvier. Un Nogentais patron du 36 Quai des Orfèvres.

Fin juillet 2009...

J'ai eu le privilège de chanter les obsèques de Maurice Bouvier.

Décédé à Dreux, le 23 juillet 2009.

L'église nogentaise de Saint-Sulpice était pleine.

Du beau monde...

Du vrai beau monde.

Beaucoup d'hommes élégants, très élégants, avec la rosette à la boutonnière.

Une pluie d'hommages.

Un discours après l'autre.

Avec l'humour du directeur d'Interpol.

Et le célèbre et très séduisant commissaire Broussard.

Et oui...

Chanter dans une chorale liturgique ne rend pas aveugle et sourde pour autant !

Mais commençons par le commencement.

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Maurice Bouvier est né le 6 avril 1920 à Nogent-le-Roi.

Il est le fils de Marcel Auguste Bouvier (né le 2 septembre 1885 à Igé, dans l'Orne) et de Marcelle Caroline Eugénie Goupy (née le 4 mai 1888 à Serazereux)..

Marcel et Marcelle se sont mariés en 1911 et se sont installés à Nogent-Le-Roi en 1913.

En achetant la mercerie Leboeuf où Marcelle avait fait son apprentissage.

Les futurs époux se sont rencontrés à Chartres dans la mercerie située Place des Cygnes (actuel Crédit Agricole).

La première guerre les sépare pendant cinq ans.

Et Marcel revient avec une citation à l'ordre de la sixième armée du 29 novembre 1917.

"Le magasin portait le nom de "A la fileuse", la rue était encore pavée, il n'y avait pas de trottoirs, et une couronne mortuaire en céramique jaune ornait l'étage de la boutique. On y trouvait de tout : plus de 140 sortes de boutons différents, des tissus, des vêtements, notamment des tenues de deuil, des couronnes mortuaires.... Sa mère avait aussi appris à faire les chapeaux."

in le livre de Sandrine Morille "Souvenirs de Nogentais".

Deux soeurs suivront Maurice : Madeleine et Raymonde.

En 1938, Maurice Bouvier intègre l'Ecole Normale des Instituteurs de Chartres.

Même promotion que Marcel Polvé et Madeleine Mesnil Fémeau.

Mais Maurice, lui, ne se destine pas à l'enseignement.

Il obtient sa licence en droit et devient, le 21 septembre 1943, secrétaire stagiaire de commissariat à la préfecture de police.

Il est titularisé en octobre 1944.

Puis tout s'enchaîne...

Il est affecté à la direction de la police judiciaire de la préfecture de police le 11 juin 1946.

Commissaire principal le 1er juillet 1956.

Commissaire divisionnaire, chef de la brigade criminelle, le 1er janvier 1962.

Et enfin...

Directeur central de la police judiciaire le 1er avril 1974.

En 1945, il a épousé la chaudonnaise Liliane Delapierre.

Dont il aura trois enfants : Jean-Marc, Nicole et Philippe.

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Mais revenons sur sa carrière...

En 1962, Pierre Ottavioli écrira :

« Nous sommes en 1962. La brigade criminelle a pour chef Maurice Bouvier, tandis qu’avec Roger Poiblanc nous assurons le commandement en second. Maurice Bouvier ou la statue du commandeur. Soutenu par une volonté sans faille, il a pour ambition la perfection. »

André Larue ajoute en 1969 :

« Bouvier était entré dans la police en 1943 pour échapper au S.T.O. Officier de police de la Brigade de la voie publique, puis de la "V.P. voitures", il avait remplacé Casanova à la Brigade criminelle (…). Bourreau de travail, volontaire, tenace, Bouvier mettait autant d’acharnement à couvrir une affaire qu’à gagner la partie de tennis qu’il disputait le matin avec l’un de ses collaborateurs pour se tenir en forme, avant de prendre son service au Quai des Orfèvres. »

En 1962 justement, Maurice Bouvier s'illustre par son enquête portant sur l'attentat du Petit Clamart contre le général de Gaulle, le 22 août.

Puis celle qui avait suivi l'enlèvement et la disparition du leader progressiste marocain Mehdi Ben Barka, en octobre 1965.

George Moréas, lui, ne tarit pas d'éloges :

"Sa bouffarde était célèbre. Lorsqu’on entrait dans son bureau, on serrait les fesses. Le nez plongé dans un dossier, il ne vous regardait même pas. Et vous étiez là, à danser d’un pied sur l’autre, à vous demander quelle bêtise vous aviez pu faire pour être convoqué chez « le vieux ». Puis Maurice Bouvier, car c’est de lui qu’il s’agit, levait la tête. À travers les verres épais de ses lunettes impossible de deviner ses intentions. On distinguait à peine ses yeux. Si enfin il vous faisait signe de vous asseoir, vous vous disiez que pour cette fois vous aviez sauvé votre peau…"

Mais Maurice Bouvier restera surtout connu pour son enquête mettant fin à la cavale du gangster Jacques Mesrine en 1979.

"Ce jour-là, c'est sous la direction de ce commissaire de police, devenu directeur central de la police judiciaire en 1974, que les hommes de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) avaient mis un terme à la cavale du gangster Jacques Mesrine.

Jusque-là, "l'ennemi public numéro 1" avait réussi à échapper aux policiers qui le traquaient depuis son évasion de la prison de la Santé, le 8 mai 1978. Repéré par les hommes de l'office central de la répression du banditisme (OCRB), dans le 18e arrondissement de Paris, fin octobre 1979, le célèbre braqueur tombera le 2 novembre dans l'embuscade que lui avaient tendue les hommes du commissaire Robert Broussard, porte de Clignancourt. Maurice Bouvier avait hérité du dossier Mesrine en août 1979. Sa mission : coordonner une enquête qui souffrait jusque-là de la rivalité entre les différents services de police."

Après un passage Place Beauvau, à l'inspection générale de l'administration, comme inspecteur général (l'équivalent d'un préfet) en 1981...

 Maurice Bouvier prend sa retraite en 1984.

A Chaudon, rue de la cave (près du charcutier Laplanche).

Un joli retour aux sources pour Lili Delapierre.

 

Liliane Langellier

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B
j'ai travaillé pour élever ses enfants ,il était a cette époque commissaire a St ouen ,nous étions logé au commissariat ,je suis tombée malade ,j'ai donc quitter ses personnes mais javais 17 ans c'est loin tout cela on riait beaucoup avec le petit Philippe et Nicole, moins avec Jean Marc plus sérieux ,mais que de souvenirs Lili son épouse était très belle ,Nous étions barricadé époque des attentats . Je garde beaucoup de gentillesse de leur part .
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L
Merci d'être venu me dire tout ça. Amicalement. Liliane.