FICTION. « Avec la chaîne, on a pris le parti de les faire parler presque comme aujourd'hui pour ne pas mettre trop de distance avec le public, justifie la scénariste. Sinon ça nous aurait paru un peu trop froid, trop pompeux. » « Ce choix est effectivement assumé par les scénaristes, embraye l'historien. Tout le monde se tutoie, alors qu'à cette époque on vouvoyait ses parents. C'est impensable aussi de confondre une simple bonne, même défigurée, comme dans la série, avec une fille de famille, elles n'ont pas le même vocabulaire, la même éducation. »
L'incendie a-t-il eu lieu comme dans la série ?
RÉALITÉ ET FICTION. « On a pris quelques libertés pour des raisons pratiques. Il y avait une sorte de cour derrière le Bazar dans laquelle des gens étaient bloqués et ça, on ne l'a pas montré par exemple, admet Catherine Ramberg. Notre bâtiment est en pierre alors qu'en réalité, il était entièrement en planches. »
« L'incendie s'est propagé encore plus vite que dans la série, souligne de son côté Bruno Fuligni. En vingt minutes, les victimes étaient mortes. Le déclenchement notamment a été fulgurant, les premières flammes se sont propagées immédiatement à cause des matériaux utilisés dans la construction du Bazar de la Charité : des bois de résineux et des toiles bitumées. »
Les hommes de la haute société ont-ils été lâches ?
RÉALITÉ. « Il y avait beaucoup d'hommes au Bazar de la Charité car c'était un rendez-vous mondain, assure Bruno Fuligni. Les jeunes hommes pouvaient y approcher les jeunes filles à marier de la bonne société. Il y a eu 131 victimes, seulement sept de sexe masculin, dont deux enfants. Certains hommes y ont échappé parce qu'ils étaient agiles et que leurs vêtements offraient moins de prise aux flammes que les grandes robes, mais des journaux ont indiqué que d'autres s'étaient mal comportés et avaient tapé sur les femmes à coups de canne pour se frayer un chemin. Ces hommes-là n'ont jamais été identifiés, il n'y a jamais eu de poursuites, mais ils ont été attaqués dans la presse, il y a eu des chansons et des caricatures pour se moquer du Baron d'Escampette, des Chevaliers de la Frousse… »