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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

« Green Book » de Peter Farrelly (2019). Cinq choses à savoir sur ce film oscarisé, tiré d’une histoire vraie....

L’histoire du film commence en 1962, en pleine ségrégation. Là, Tony, videur italo-américain venu du Bronx (Viggo Mortensen), décroche un nouvel emploi. Il devient le chauffeur et garde du corps d’un certain jazzman répondant au nom de Don Shirley (Mahershala Ali). Ce dernier, pianiste ô combien talentueux, doit sillonner le pays pour une tournée de représentations. Leur tour d’une Amérique gangrenée par le racisme est régi par le « Green Book », un guide indiquant les établissements disposés à accueillir les personnes de couleur. De Manhattan au Sud profond, les deux hommes vont, malgré leurs différences et préjugés, nouer une relation qui les changera à jamais.

 

30 ans de « Green Book » aux États-Unis

Ce fameux Green Book (Livre de Green en Français) a bel et bien existé. Publié chaque année entre 1936 et 1966, il recensait donc les commerces et hôtels acceptant de recevoir et servir des clients noirs. Une manière pour ces derniers de préparer au mieux leur trajet, afin d’éviter d’être harcelés, violentés ou emprisonnés en raison de leur couleur de peau. L’ouvrage a cessé d’être publié en 1966, peu après l’abolition des lois promulguées par Jim Crow. Fait particulièrement bouleversant : l’auteur, disparu en 1960, n’a donc jamais vécu dans une Amérique libérée de ces édits racistes.

L’hommage d’un fils

Un certain Nick Vallelonga co-signe le scénario du projet. Il n’est autre que le fils de Tony Lip, campé par Viggo Mortensen dans le long-métrage. Au cours de sa vie, Tony Lip a côtoyé aussi bien des vedettes que des hommes liés à la mafia, et il a même fait des petites apparitions dans plusieurs célèbres films, dont Le Parrain et Les Affranchis. Quelques années avant sa mort, cet ancien chauffeur a joué un rôle récurrent dans Les Soprano.

Nick Vallelonga a donc décidé de porter à l’écran l’histoire du road-trip de son paternel, un récit avec lequel il a grandi et qui a marqué son éducation. À noter que son frère, l’un de ses oncles et lui-même campent des membres de leur famille à l’écran. Lors de la promotion du projet, Nick Vallelonga déclare que Green Book narre « le genre d’histoire dont nous avons plus que jamais besoin ».

Un réalisateur surprenant

À la réalisation du biopic, on retrouve Peter Farrelly. Une présence pour le moins étonnante, puisque le cinéaste américain est, d’ordinaire, cantonné à des œuvres comiques. Également romancier et scénariste, il a notamment mis en images Dumb and DumberMary à tout prix ou encore Bon à tirer. Seulement, il officiait toujours main dans la main avec son frère, Bobby. Une collaboration sur le long terme dont Peter Farrelly s’est toutefois affranchi pour Green Book, qu’il tourne seul.

D’intensives préparations

Pour se glisser dans la peau de leurs personnages respectifs, Mahershala Ali et Viggo Mortensen ont chacun eu fort à faire. L’acteur fétiche de David Cronenberg, premier choix de Farrelly, a ainsi voyagé de l’Espagne – où il réside – aux États-Unis, afin de rencontrer les membres de la famille Lip et de s’imprégner de New York et du Bronx. Studieux, le comédien a aussi visionné l’intégralité de la série Les Soprano . Sur le plan physique, il a pris pas moins de vingt kilos pour incarner le fameux Tony.

De son côté, Mahershala Ali a, pour interpréter au mieux le pianiste Don Shirley, étroitement travaillé avec Kris Bowers (BridgertonDear White People). À Vulture , ce jeune et talentueux compositeur a confié à quel point la star souhaitait incarner le pianiste, et pas seulement derrière son instrument. « Quand tu croises un danseur de ballet dans le métro, tu sais qu’il s’agit d’un danseur de ballet parce qu’il se tient comme un danseur de ballet », a-t-il ainsi assuré à Kris Bowers, et ce, afin de lui faire comprendre ses intentions. Pour appréhender au mieux le musicien, dont bien peu d’images ou de vidéos existent, l’acteur oscarisé s’est, aussi, longuement entretenu avec les deux scénaristes.

 

Lire l’article sur Ouest-France

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