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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Katherine Pancol et Romain Gary....

Katherine Pancol et sa chemise

Une personnalité raconte son objet fétiche. Cette semaine, l'écrivain à succès Katherine Pancol et la chemise que lui offrit Romain Gary, il y a près de quarante ans.

 

En 1974, j'avais 20 ans et un chien affreux. Un jour, je pars acheter des cigarettes. Tandis que mon chien, Kid, m'attend devant le bar-tabac, j'entraperçois un homme de dos en train de lui parler. Je l'entends dire : "Toi, tu es un beau chien." L'homme se retourne, il s'agissait de Romain Gary, l'écrivain qui m'avait accompagnée durant toute mon enfance ! J'étais un chat errant, déjà journaliste, il avait 60 ans, les critiques écrivaient sans même plus lire ses livres. Nous avons pris un café. Nous habitions la même rue.

Durant deux ans, nous ne nous sommes plus quittés, comme deux solitudes qui se découvrent soudain. Je me souviens de son fils, Diego, et de sa secrétaire, Martine, blonde. Nous allions chez Barthélemy acheter du fromage. Chez Dominique, rue Bréa, nous mangions du caviar en buvant de la vodka. Nous avons voyagé aussi. Venise en sleeping première classe… À Noël, nous passions voir Jean Seberg, qui déjà n'allait pas très bien, puis nous allions dîner. C'était une autre vie, un autre siècle. J'étais trop jeune pour comprendre la nature et la profondeur de notre relation. Il m'a beaucoup pacifiée, il me parlait tout le temps de sa mère, de son enfance. Il a été mon premier contact avec l'écriture. J'ai découvert son côté imprévisible, quand, soudain, l'écriture fait irruption dans la vie, comme cette fois où il a trouvé dans le métro le titre de son livre, Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable.

Un jour, alors qu'il faisait du rangement, il a sorti ses chemises de ses armoires. Elles avaient été faites sur mesure à Barcelone, avec le "RG" cousu à la place de la poitrine. Il m'en a offert une vingtaine. Habitant chez les uns et les autres, j'en ai donné à mes amies. Il me restait celle-ci. Plusieurs fois, je l'ai perdue. Mais il y a deux ans, une amie m'a annoncé une surprise : elle avait retrouvé ma chemise. Au même moment, j'ouvrais un livre que m'avait jadis dédicacé Romain Gary : "Pour Katherine Pancol qui est entrée dans ma vie et qui n'en sortira jamais"! De mon côté, je porte encore sa chemise.

 

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