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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 1.900 articles.

La ligne de démarcation de Claude Chabrol.... Et la résistance du Canton...

Tous les habitants du canton de Nogent-le-Roi devraient voir ce film.

De Claude Chabrol.

Sorti le 25 mai 1966.

Dont le scénario a été écrit par Colonel Rémy.

Pour rappel, lire :

Chaudon. Alfred Prémartin. Epicier et résistant.

 

Le petit village pourrait être Villemeux.

Qui a su mieux garder son cachet.

Le docteur Lafaye (Daniel Gélin) = le docteur Parquet.

Le comte de Damville (Maurice Ronet) "Graf" = Louis de Saint-Michel en son château de Renancourt.

Le radio Michel, F.F.L. (Jacques Perrin) aurait très bien pu s'installer dans les combles de la maison de Michel Cloche en grande rue.

Quand le docteur Lafaye avale son cyanure pour ne pas être interrogé par les Allemands, et que sa femme est torturée à mort, c'est un peu un rappel des tortures qu'a subies Raymond Hélix (Hélium pour la Résistance). Ou pires celles de Maurice Gledel.

Jean-Louis Maury et Paul Gégauff en agents de la Gestapo sont glaçants.

On voit là que la "Geheime Staatspolizei" était bien pire que l'armée allemande. Représentée ici par le major Von Pritsch (Reinhard Kolldehof).

Le cafetier socialiste Eugène Ménétru (Noël Roquevert) = Alfred Prémartin.

Qui ne supporte pas Loiseau, le collabo faux cul interprète de la Kommandantur (René Havard).

Et prétexte que c'est "un jour sans" (alcool) alors qu'il se tape devant lui un bon Pernod.

En disant "Pour que ce soit bon, faut mettre cinq volumes d'eau !"

Le menuisier qui fabrique ses cercueils sur mesure = Gaston Ridréau.

Et les couronnes en perles = celles de la Mercerie Bouvier.

Le corbillard, celui du père Oudard de Chaudon avec son cheval Faro.

Le belge = Roemen, le faux parachutiste/balance du café James Marigault de Croisilles.

Le vieux villageois qui retient les allemands avec de la goutte = n'importe quel fermier du canton. Et plus spécialement, pour la verve, Paul Jolly de Chaudon.

"A ma santé, bande de cons !" et ils se lèvent tous.

Le curé du village (Pierre Gualdi) = l'abbé Lhôte de Chaudon.

M. Tricot l'instituteur (Jean Yanne), hussard noir de la République = Pierre Landais de Bréchamps.

Qui fut secrétaire de mairie et confectionna de nombreux faux papiers pour la Résistance.

Merveilleux rôle du Cheti, le passeur/donneur (Roger Dumas). Et de Claude, le chef de famille juif (Claude Berri).

Avec, dans de nombreuses scènes, les battements de coeur d'une vieille comtoise comme celle de La Louise à Chaudon.

Où je revois encore, dans le salon, le gros poste de radio où mon grand-père Courtois écoutait Radio Londres.

Mammy avait dû héberger un Allemand de Mormoulins. Et c'était un peu "Le Silence de la Mer" de Vercors.

Il leur avait offert deux jolis fauteuils club en cuir, que j'ai récupérés plus tard. On les appelait "Les fauteuils de l'Allemand".

C'était très dangereux pour Auguste Courtois, car il était communiste. Et avait préféré quitter Paris pour se réfugier dans sa maison de Chaudon.

........................

Chabrol avait tout compris...

Ce film...

En attendant qu'après la Covid, notre mairie nous réunisse pour le voir...

Et pour en en discuter.

On peut le louer à 2 € 90.

Sur Canal VOD.

 

Liliane Langellier

Synopsis

Près de Dole, en 1941. La Loue, une petite rivière, sert de ligne de démarcation entre la zone libre et la France occupée. Cette frontière est gardée jour et nuit par les forces allemandes, mais les autochtones font tout pour faciliter le passage de fuyards et la loi du silence règne dans le village. Ce qui n'empêche pas les opportunistes de profiter de la situation. Ainsi, l'un des passeurs fait payer ses services extrêmement cher et abandonne toute une famille juive dans la forêt lorsqu'il comprend que, trop pauvres, ils ne pourront pas le payer. Démobilisé, le comte de Damville, officier de cavalerie, retrouve son village et découvre que sa femme, le docteur et l'instituteur appartiennent à un réseau de résistants qui s'emploie à faire passer la ligne de démarcation à un aviateur américain, tombé dans les parages...
 

Il s'agit d'un film en noir et blanc se déroulant dans le Jura en 1941.

La France était alors coupée en deux par une ligne de démarcation avec au nord la France occupée et au sud la France libre. Cette frontière était contrôlée et difficile à franchir.

Le film est une chronique des habitants d'un village située sur la Loue, rivière située sur la ligne de démarcation.

L'un des intérêts du film est de présenter la diversité des habitants avec des prises de positions différentes.

Certains en profitent pour gagner de l'argent en devenant passeurs. D'autres s'engagent dans une résistance plus ou moins active. D'autres collaborent avec les occupants allemands ... la plupart restent neutres, par peur, par lâcheté, par désabusement, ...

Il y a beaucoup de personnages dans le film offrant de nombreux rôles intéressants. L'interprétation est un point fort du film avec de nombreux très bons acteurs : Maurice Ronet, Daniel Gélin, Jean Yanne, Noël Roquevert ...et beaucoup d'autres.

C'est tout à fait intéressant d'observer le positionnement des différents habitants du village. Il semble que si le village n'avait pas été situé sur la ligne de démarcation, leur positionnement aurait peut-être été autre.

Les allemands de la Gestapo sont un peu caricaturaux, c'est un peu dommage mais le film montre tout de même que tous les allemands ne sont pas comme eux.

La mise en scène est excellente.

Il y a de l'action avec quelques temps très forts, il y a un peu de suspense avec quelques périodes de tension intense.

Le film est bien rythmé.

La toute fin du film avec le chant de la Marseillaise n'est pas très convaincante ...

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