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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Croisilles. Paulette et Roger Buisson. Cueilleurs de mémoires.

Le magnéto de Roger Buisson

 

Cette question me tourmentait...

Que va devenir l'immense travail des Buisson de Croisilles - Les Ondes Buissonnières - qui ont su recueillir et enregistrer sur cassettes la mémoire vive du canton ?

Depuis quelques jours, je suis rassurée...

D'une part, les Buisson ont deux fils qui sauront préserver le patrimoine...

D'autre part, Michel Moncuit, adjoint culturel à la mairie de Nogent-le-Roi, m'a promis d'avoir recours à eux pour ses prochaines expositions "patrimoine".

Les Buisson, je les ai connus dans l'escalier de La République du Centre.

Que je descendais à vive allure, après avoir déposé mes articles et mes photos.

On était en août 1994.

Et, en ce temps-là, il n'y avait pas internet.

Donc, chaque lundi, et parfois en semaine, je filais au journal déposer mon travail.

J'étais pourtant moderne pour l'époque, car j'avais gardé mon petit ordinateur portable Toshiba de L'Express.

Après qu'ils aient demandé à la secrétaire : qui était la nouvelle plume sur le canton ?

Nous avons tout de suite sympathisé car nous avions au coeur le même amour de notre canton.

Et le même désir de mettre en valeur les anciens et leurs anciens métiers.

Aujourd'hui j'avais besoin d'en savoir plus...

Et, Paulette Buisson, m'a raconté...

...................................

On est en 1953...

Et c'est en fait un "burn out", comme on dit aujourd'hui, qui conduit les pas de Roger Buisson à Croisilles.

La nécessité d'un break.

De souffler pour mieux repartir.

L'une de leurs clientes connait Croisilles et un couple de frère et soeur célibataires qui louent une chambre à l'époque de la chasse.

"Jolie région, les bois, les plaines et leurs cultures, le calme" dit Paulette.

Les voila donc qui prennent leurs habitudes dans cette maison mitoyenne du Café Joséphine, un petit bistrot épicerie, comme il y en a encore tant, dans les années cinquante de notre France profonde.

"La commune est agréable, la maison qui nous reçoit pour un court séjour, est mitoyenne d'un café épicerie, où, les cultivateurs s'arrêtent pour "boire un coup" en laissant tourner le moteur de leurs tracteur... ça fait du bruit, mais les Parisiens que nous sommes, sont habitués à pire !" ajoute-t-elle.

Ils vont passer plusieurs séjours à venir se ressourcer dans les foins...

Et, à l'heure de la retraite, le point de chute s'impose de lui-même : Croisilles !

On est au début des années 80...

Et c'est l'éclosion des radios libres un peu partout en France.

Roger Buisson, à gauche contre le mur, et, les gens de Latitude 48 avec leur président.

Le 9 novembre 1981, le ministre de la Communication Georges Fillioud fait voter la loi portant dérogation au monopole d'Etat de la radiodiffusion, actant ainsi une promesse électorale de François Mitterrand.

Autrement dit, les radios libres, florissantes en France depuis 1969 (rappelons la création de Radio Campus Lille) et surtout 1977 (avec l'arrivée de la bruyante Radio Verte par Brice Lalonde et Antoine Lefébure, relatée par le site Paris 70), obtiennent enfin l'autorisation d'émettre, après des années de guérillas contre le pouvoir giscardien.

On pense au film "Good Morning England" de Richard Curtis en 2009, film qui rappelle que c'est sur un bateau, au large des côtes du royaume d'Angleterre que fut créée, en 1966, la toute première radio pirate : Radio Caroline.

"Les années 80, toute une nouvelle génération, les radios locales qui diffusent leurs infos, la musique du moment, et c'est pour mon mari et moi le départ d'une occupation inattendue, "les émissions de radio" ! Pas en direct, mais sur cassettes."

Parce que, les cassettes, les Buisson, il y a longtemps qu'elles leur sont familières. Pas de déplacements à Croisilles ou en Bretagne sans que le magnéto fasse partie des bagages !

"Les cassettes ont servi à enregistrer les personnes dans leur environnement, pour nous conter leurs joies, leurs peines, leurs métiers, leur vie tout simplement."

Ne pas omettre d'ajouter au sonore, les photos et les films.

"Pour ces amusements, le matériel est présent, appareil photos, deux caméras - nous avions chacun la nôtre, mon mari et moi - Les photos ont toujours fait partie du quotidien de notre vie, depuis le milieu des années 50, pour immortaliser l'enfance de nos deux fils. La caméra a complété les souvenirs" avoue Paulette.

L'enfance et la jeunesse des Buisson ont été bercées par les musiques populaires, divertissantes, classiques, au fil des saisons et de ses nouveautés.

Quoi donc de plus naturel que de se tourner vers les radios libres du secteur, une fois la retraite venue.

Pour Roger Buisson, ce sera "A chacun sa part de rêves", une émission à thème, textes personnels et musiques en adéquation avec le thème.

A Paulette, la musique classique "De la musique avant toute chose", texte court nommant le musicien et son oeuvre.

Paulette avoue : "Entre les émissions et les souvenirs des anciens des villages alentour et autres, il faut compter plusieurs centaines de K7."

Plusieurs centaines !!!!

Côté patrimoine...

Le couple part à la chasse des lavoirs... Et des lavandières...

De ces dernières pépites, naîtront des expositions sur les lavoirs dans les communes environnantes.

La première, en couple, à Berchères-sur-Vesgre, puis après le décès de Roger (2 aout 1928 - 11 mai 2004) en solo à Nogent-le-Roi et dans d'autres communes.

Pour que le portrait soit complet...

Ajoutons, pour Paulette, un mandat de conseillère municipale au sein de sa commune, avec, entre autres, la mise en place des journées du patrimoine et la création d'un journal.

Sans oublier le refuge de la S.P.D.A. de Serazereux.

"Ma présidence a été de 2014 à 2019. Au décès de mon mari j'ai repris la mise en page du journal du refuge qu'il éditait depuis 1984 ou 1986 sous la présidence de Mme Guée. Je suis donc restée avec elle depuis 2004, mais je n'étais présidente qu'à partir de son décès en 2014."

Sans oublier aussi la publication d'un petit ouvrage (voir article en annexe).

Une vie bien pleine...

Qui a contribué au bonheur des autres.

Et qui y contribue toujours...

Parce que...

Sans elle... 

Je n'aurais jamais pu écrire mes plus beaux articles de blog sur le canton de Nogent-le-Roi !

Mais ça, vous le savez déjà, n'est-ce pas ?

 

Liliane Langellier

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