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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 2.200 articles.

Le Silence et la Colère. Le dernier livre de Pierre Lemaître...

Chacun fait, dans la pièce, à peu près ce qu'il doit.
Beaumarchais.
Préface au Mariage de Figaro.

Un an pile après la sortie de son livre "Le Grand Monde"...

Pierre Lemaître nous offre le bonheur d'une suite : "Le Silence et la Colère".

Le livre débute, à Beyrouth, où Louis Pelletier, pour Le Trophée, a misé gros sur un boxeur de ses employés, Lucien Rozier, embauché quatre ans plus tôt comme manutentionnaire à la Savonnerie.

Cher Lucien, c'est lui qui avait tapé dans l'oeil de l'épouse de Jean Pelletier, l'odieuse Geneviève. Et qui est, sans aucun doute, le véritable père de Colette, sa première enfant. Un grain de beauté sous l'aisselle de la petite fille et de celle de Lucien en faisant foi.

"Sa passion pour la boxe ne passait pas inaperçue, elle était dévorante. A douze ans, il fréquentait déjà la salle d'entraînement. Les murs de la chambre qu'il partageait avec deux de ses frères étaient couverts d'images de boxeurs découpés dans les magazines. Il avait notamment une vénération pour Marcel Cerdan auquel il s'était identifié."

Toute la petite famille assiste au combat, et, par le plus grand des hasards, Lucien gagne !

Toute la petite famille...

C'est-à-dire...

Jean Pelletier, dit Bouboule, qui a encore cédé à ses morbides impulsions et assassiné brutalement une jeune femme dans le train Charleville-Paris.

Jeune femme qui l'avait malencontreusement excité, en se tenant mal avec son partenaire, au dîner de l'hôtel, le soir précédent.

Manque de chance, l'assassinée se réveille et un portrait robot est aussitôt dressé.

Angoisse.

Avec, pour couronner le tout, une Geneviève qui en est au huitième mois de sa seconde grossesse, et qui est totalement incapable de se gérer ou de gérer sa première petite fille Colette.

Angoisses aussi pour la création de son hyper magasin "Dixie". Un 1.200 mètres carrés à La République 

"Jean replia ses spécimens, mais poursuivit son projet qui reposait sur l'idée selon laquelle les femmes aiment changer de vêtements. Il allait proposer des robes, des chemisiers, des jupes, des chandails certes de qualité moyenne, mais si peu chers qu'elles pourraient les renouveler souvent. [...] Jean pensa que le rayon féminin devra être prolongé d'un autre, consacré aux petits. Une jeune femme désireuse de s'acheter, pour pas cher, une robe destinée à ne durer que la saison pousserait inévitablement jusqu'au rayon où elle pourrait faire de même pour ses enfants  dans la limite d'un budget restreint."

Pour François Pelletier, ça marche fort au Journal du soir

Mais ça marche bien moins fort avec sa ravissante petite amie, Nine... Qui est de tendance kleptomane et alcoolique.

Au journal, Denissov vient de publier un sondage "Les Françaises sont-elles sales ?"

Qui a été réalisé par une pigiste, une certaine Forestier. En fait la trop jolie Hélène Pelletier.

"C'est une étude sur la propreté féminine. Cinq articles. Cinq jours."

Voilà de quoi défrayer les chroniques.

L'édition s'était formidablement vendue.

Hélène est, depuis peu, la maîtresse en titre de Denissov.

François a, lui, déniché un sujet brûlant : le barrage de Chevrigny, dans l'Yonne. Où tout un village, église, mairie, poste, restaurants, habitations, allait être noyé.

Mais, manque de chance, son rédacteur en chef, Stan Malevitz succombe à une rupture d'anévrisme, suite à une mauvaise appendicite.

C'est donc, logiquement, François qui hérite des faits divers. Impossibilité totale de se déplacer à Chevrigny.

Ce sera donc Hélène/Forestier qui ira sur place. Voir le barrage.

Hélène, Hélène, qui vient d'apprendre qu'elle est enceinte de six semaines...

Impossible de le garder.

Elle se confie à Nine, qui tente, de faire quelque chose. En vain.

C'est donc une Hélène enceinte qui débarque à Chevrigny. Où l'attend le correspondant local, qui va la piloter sur place : Lambert.

Oui, Lambert Ropiquet d'Orval.

"Il avait tendu à Hélène une main large et charnue, étonnamment douce. Ce jeune homme gauche donnait l'air d'habiter un corps emprunté à quelqu'un d'autre. Ses lunettes rondes, cerclées, ajoutaient une teinte d'anachronisme à son ingénuité, mais l'oeil bleu et clair comme on en voit à certains myopes était vif, intelligent. Il ne portait pas d'alliance, c'est souvent une des premières choses que les femmes regardent."

Un sacré bon guide, ce Lambert, pour ce village séparé entre pro et anti barrages.

De beaux portrait à écrire (et à photographier), sans aucun doute. Honoré Campois le cafetier, Gaston Buzier le maître de scierie, Antoine Cristin le secrétaire de mairie, l'ingénieur EDF Destouches, Besson d'Argoulet le propriétaire de la chapelle désaffectée, le père Lacroix curé, Emile Blaise le boulanger, Rosalie Bourdon l'institutrice, la veuve Raymonde et son ado attardé Petit Louis... 

Hélène va se régaler.

Seulement voilà...

La combine de Nine n'a non seulement pas marché mais elle l'a terriblement handicapée de douleurs et de démangeaisons mal placées.

Il y a un brave vieux médecin à Chevrigny, le docteur Marelle qui la soigne illico.

Au bout de sa vie, la journaliste décide de lui demander quand même l'impossible : un avortement. Et Marelle accepte. Et ne refuse pas les 20.000 francs tendus par Hélène.

Après quelques péripéties plus que désagréables, Hélène est enfin libérée de cette grossesse non voulue.

C'est ce brave jeune homme de Lambert qui veille sur elle dans cet atroce moment.

.............

Comment tout cela va-t-il se dérouler ???

Jean va-t-il encore une fois passer entre les mailles du filet tendu par la police ??? Alors que son frère François a eu la riche idée de ressortir pour son canard le dossier du crime de la jolie actrice Mary Lampson. Crime dont Jean est aussi coupable.

Son immense magasin Dixie va-t-il être ouvert à temps ???

Alors qu'un sombre individu, le gérant Guénot pressurise les vendeuses. Un Guénot qui est, en plus, le père du second enfant de Geneviève.

Comme il n'y a plus rien avec Jean, il faut  bien que le corps exulte !!!

Le docteur Marelle (et par voie de conséquence Hélène) va-t-il avoir des ennuis avec la brigade anti-avortement de ce féroce policier Armand Palmari ???

Hélène va-t-elle partager plus avec Lambert qu'un simple sandwich vespéral au café du village ???

Colette, qui a fait une chute dans les escaliers, va-t-elle se remettre de son traumatisme crânien ???

Nine va-t-elle enfin revenir vers François ?

Tout s'arrange, tout se met en ordre (ou pas) chez Pierre Lemaître.

Il nous promet encore deux ouvrages à venir pour cette saga "Les années glorieuses".

Il nous avait déjà tellement enchantés avec les trois volume de la précédente "Les enfants du désastre"...

Reste donc plus....

Qu'à attendre patiemment.

 

Liliane Langellier

 

P.S. Pour écrire son roman, Pierre Lemaître s'est inspiré des évènements suivants : 

- Tignes. Nostalgie d'un village noyé.

- Petite histoire de Tati, l'institution populaire qui fascinait la mode.

- La Française est-elle propre ? Magazine Elle. Françoise Giroud. Lundi 22 octobre 1951.

 

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