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Chez Jeannette Fleurs

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Julie Gayet : «“L'histoire d'Annette Zelman” rend hommage aux victimes anonymes de la Shoah»...

Mercredi soir, France 2 diffuse le téléfilm « L’histoire d’Annette Zelman - Ils voulaient lui interdire d'aimer ». Pour Vanity Fair, l'actrice Julie Gayet explique l'importance de cette plongée déchirante dans le quotidien d'une jeune femme juive dont le destin et l'histoire d'amour ont été brisés par l' « antisémitisme ordinaire ».

Comme celui de tant de victimes de la Shoah, le nom d'Annette Zelman n'est pas cité dans les livres d'histoire. Mercredi 25 janvier, un téléfilm diffusé sur France 2 raconte la vie brisée de cette jeune femme, décédée en 1942 à l'âge de 20 ans après sa déportation au camp d'Auschwitz. L’histoire d’Annette Zelman - Ils voulaient lui interdire d'aimer est une fiction écrite d'après un livre de Laurent Joly. Surtout, cette histoire est inspirée de faits réels et aborde le destin de sa protagoniste comme une plongée intimiste dans son quotidien. « Ce n'est pas un film historique avec des héros, nous explique Julie Gayet, qui joue dans le téléfilm. Sa force est de se concentrer sur la “petite histoire”. La vie de tous les jours pendant la guerre a assez peu été représentée dans les fictions. »

Aspirante dessinatrice pleine d'enthousiasme, de projets et de joie de vivre, Annette Zelman s'éprend de Jean Jausion, un jeune intellectuel comme elle. Il se rêve auteur et, lui aussi, l'aime éperdument. Ses parents, membres de la haute société française et amis des puissants, ne voient pas la relation d'un bon oeil mais tolèrent ce qu'ils perçoivent comme une amourette. Jusqu'au jour où Jean leur annonce son intention d'épouser son amoureuse. Les Jausion ne cautionnent pas le mariage de leur fils avec une jeune femme juive. Au point de commettre l'irréparable. 

Roméo et Juliette dans l'horreur de la guerre

Julie Gayet incarne la mère, Christiane Jausion : « Dans l'horreur de la guerre, juste avant l'instauration de l'étoile jaune et des premières rafles, ce film raconte une histoire d'amour universelle. Un amour malheureux, comme peut l'être Roméo et Juliette. » L'arc narratif de son personnage évite des raccourcis manichéens. Christiane Jausion est traversée par le doute, les remords, la honte. La peur, surtout : « Ce personnage est avant tout celui d'une mère, prisonnière de son milieu, qui n'a qu'un seul fils et le considère comme la prunelle de ses yeux. »

Pendant une heure et demie, le réalisateur Philippe Le Guay s'attache à montrer le vice latent d'un « antisémitisme ordinaire », tel qu'il l'écrit dans sa note d'intention. Le téléfilm est diffusé la veille de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah. « En repartant d'une projection au Mémorial de la Shoah, j'ai cherché le nom d'Annette sur le Mur des noms, se souvient Julie Gayet. J'ai été bouleversée quand je l'ai trouvé. Derrière ces noms, il y a autant de vies arrachées, de familles endeuillées et détruites. Le film rend hommage à ces victimes anonymes. »

« Ce film fait écho à ce que nous vivons aujourd'hui »

Dans les dernières scènes, la réalité rejoint la fiction grâce à l'apparition de Michèle Zelman, soeur cadette d'Annette, dont la voix off mène la narration de cette histoire. Âgée de 94 ans, elle a accepté d'apparaître et d'aider l'équipe du long-métrage à mettre en images le destin de sa soeur. Son apparition donne une dimension mémorielle et éducative au téléfilm. « La recrudescence du racisme ordinaire, du communautarisme et des régimes anti-démocratiques me fait froid dans le dos, commente Julie Gayet. Ce film fait écho à ce que nous vivons aujourd'hui. »

L'actrice a été bouleversée par le film, qui lui a rappelé « la raison-même pour laquelle [elle] est devenue comédienne ». En tournant et en voyant jouer l'éclatante Ilona Bachelier, interprète d'Annette Zelman, Julie Gayet pensait à la pianiste et professeure Tosca Marmor, qu'elle a rencontrée quand elle faisait du chant lyrique, avant de se lancer dans le théâtre et le cinéma. « Elle était une rescapée d’Auschwitz. Son récit d'une marche atroce, dans la neige, pour sortir du camp, m'avait beaucoup marquée. Comme son numéro tatoué sur le bras. Elle fait partie d'une génération qui est en train de disparaître et dont nous devons honorer la mémoire. » L'actrice cite également son grand-père, Alain Gayet, compagnon de la Libération qui, très jeune, avait « compris la folie d'Hitler et du nazisme, et ne s'était jamais considéré comme un héros ».

 

  • L’histoire d’Annette Zelman - Ils voulaient lui interdire d'aimer, le 25 janvier à 21h10 sur France 2. 
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