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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 1.800 articles.

Frida Kahlo au-delà des apparences, une exposition au Palais Galliera du 15 septembre 2022 au 5 mars 2023....

Pour la première fois en France et en étroite collaboration avec le Museo Frida Kahlo, l’exposition rassemble plus de 200 objets provenant de la Casa Azul, la maison où Frida est née et a grandi : vêtements, correspondances, accessoires, cosmétiques, médicaments, prothèses médicales...

Le Palais Galliera célèbre Frida Kahlo (6 juillet 1907-13 juillet 1954), l’une des artistes les plus reconnues et influentes du XXe siècle.

Loin des clichés qui entourent sa personnalité, l’exposition Frida Kahlo, au-delà des apparences vous propose d’entrer dans l’intimité de l’artiste, et de comprendre comment elle s’est construite une identité à travers la manière de se présenter et de se représenter.

Ces effets personnels ont été mis sous scellés au décès de l’artiste, en 1954, par son mari le peintre muraliste mexicain Diego Rivera, et ont été redécouverts cinquante ans plus tard, en 2004. Cette précieuse collection - comprenant des robes traditionnelles Tehuana, des colliers précolombiens que Frida collectionnait, des exemplaires de corsets et de prothèses peints à la main... - est présentée, avec des films et photographies de l’artiste, pour constituer un récit visuel de sa vie hors-normes.

L’apparence de Frida Kahlo constitue un moyen d’exprimer ses préoccupations identitaires et politiques : c’est, en effet, à la suite d’un grave accident, survenu à l’âge de 18 ans, que Frida se consacre à la peinture et adopte le vêtement traditionnel qui lui permet d’affirmer sa mexicanité, mais aussi de composer avec son handicap. Ainsi, l’exposition Frida Kahlo, au-delà des apparences retrace la manière dont l’artiste a façonné, tel un manifeste, son image nourrie par son héritage culturel et par son expérience du genre et du handicap.

Dans un parcours à la fois biographique et thématique, le Palais Galliera met en lumière le passage de l’artiste à Paris et ses relations avec le groupe des Surréalistes.

  • Première section : « Je suis née ici »

Magdalena Carmen Frida Kahlo y Calderón est née le 6 juillet 1907 à Coyoacán.

Plusieurs événements ont marqué la vie de Frida. À l’âge de six ans tout d’abord, elle contracte la poliomyélite. Pour faire face à cette maladie qui la contraint à l’isolement, elle s’invente une amie imaginaire. De cette expérience formatrice va naitre son double en peinture, un motif récurrent dans l’œuvre de Frida Kahlo. L’autre traumatisme marquant a lieu le 17 septembre 1925 : Frida Kahlo est victime, à l’âge de dix-huit ans, d’un grave accident qui l’oblige à garder le lit pendant des mois, et à abandonner ses études de médecine. C’est alors qu’elle commence à peindre. Enfin, quatre ans plus tard, en 1929, elle épouse l’artiste de renommée internationale, Diego Rivera. Le couple divorce en 1939, avant de se remarier à San Francisco en 1940.

  • Deuxième section : La Casa Azul

Frida Kahlo est née à la Casa Azul ; elle y a vécu la majeure partie de sa vie et y est morte en 1954. Ses parents, qui avaient construit la maison en 1904, l’avaient décorée dans le style européen, en vogue à l’époque. Frida Kahlo et Diego Rivera la rénovent dans les années 1930. Ils repeignent les murs gris en un bleu éclatant, et remplissent leur maison d’objets reflétant leur attachement à tout ce qui était mexicain, l’art populaire, les sculptures préhispaniques et les peintures votives notamment.

  • Troisième section : « Gringolandia »

Frida Kahlo quitte le Mexique pour la première fois, peu de temps après son mariage, lorsqu’elle accompagne Diego Rivera à « Gringolandia », comme elle surnommait les États-Unis. Célèbre artiste, Rivera reçoit des commandes de peintures murales à San Francisco, New York et Detroit. Ses expériences aux États-Unis (1930-1933) sont à la fois complexes et décisives. À San Francisco, photographiée par de grands photographes, elle façonne son style Tehuana si singulier, et commence à peindre plus sérieusement. À Détroit, une fausse couche traumatisante transforme radicalement son art, l’amenant à se réinventer en peintre et à faire voler en éclats les tabous. En 1938, elle revient triomphalement à New York comme une artiste à part entière, avec une première exposition personnelle à la Julien Levy Gallery.

  • Quatrième section : Paris

Après ses débuts à New York, Frida Kahlo est invitée par André Breton à exposer son travail à Paris. Cependant, rien n’est prêt pour son exposition lorsqu’elle arrive, en janvier 1939. Finalement, la Galerie Renou et Colle organise une exposition collective intitulée Mexique, où sont présentées dix-huit de ses œuvres. Frida Kahlo est accueillie chaleureusement par de nombreux artistes de renom présents au vernissage. La France fait l’acquisition de son autoportrait The Frame (Le Cadre), une première pour un artiste mexicain. Au cours de son bref séjour dans la capitale française, Frida Kahlo tombe malade et est hospitalisée. Marcel Duchamp et sa compagne Mary Reynolds, qu’elle adore, la soignent tendrement. Frida aime également passer du temps avec Dora Maar, Jacqueline Lamba et Alice Rahon, explorer Paris, ses marchés aux puces et sa mode.

  • Cinquième section : Handicap et créativité

L’accident qui faillit coûter la vie à Frida Kahlo, à l’âge de 18 ans, met brutalement un terme à son rêve de devenir médecin. Pendant sa convalescence, la jeune femme alitée commence à peindre à l’aide d’un chevalet pliant et d’un miroir, encastrés dans le baldaquin de son lit.

Frida Kahlo subit des dizaines d’opérations, dans l’espoir de soulager ses graves problèmes de santé et ses douleurs. Elle est parfois contrainte de porter des corsets et d’autres appareils médicaux, qu’elle décore et transforme en œuvres d’art. En façonnant l’image de son corps handicapé, Frida Kahlo a joué un rôle de pionnière. Elle a construit un vocabulaire visuel avec lequel elle a exprimé la souffrance physique et émotionnelle, tout en décrivant sa propre résilience et sa capacité à créer du sens, de la joie, de la beauté et de l’art.

« Je me peins moi-même parce que je suis si souvent seule »

  • Sixième section : Œuvres et tenues

Les puissants autoportraits de Frida Kahlo, les photographies pour lesquelles elle a posé et ses tenues vestimentaires, composées avec soin, sont autant de modes complémentaires d’autocréation artistique. Adolescente, Frida s’habillait de façon non conventionnelle pour exprimer sa personnalité et cacher sa jambe abîmée par la poliomyélite. Vers 20 ans, elle adopte les tenues traditionnelles mexicaines qu’elle porte toute sa vie. Bien qu’elle ait créé un style hybride unique, mêlant des éléments de régions et d’époques diverses, elle s’est particulièrement identifiée aux femmes et à sa culture matriarcale de Tehuantepec. Elle a adopté leurs blouses brodées, leurs jupes longues, leurs coiffures élaborées et leurs rebozos (châles tissés) dans une fascinante interprétation personnelle de la mexicanidad (mexicanité).

 

  • Septième section : Frida à l’avant-garde
  • Unique, transgressive et inoubliable, Frida Kahlo est devenue une icône culturelle de renommée mondiale. Son influence, en tant que muse dans «l’histoire de la mémoire de la mode», a été continuellement réévaluée par les créateurs contemporains qui ont utilisé les différents symboles identitaires de Frida Kahlo comme source d’inspiration, formant ainsi un répertoire visuel qui aborde des thèmes tels que le traumatisme, le handicap, l’ethnicité, l’identité sexuelle et la politique. Les accessoires, les parures et les extensions du corps ont été utilisés comme métaphores pour dissimuler, révéler et interpréter ses multiples identités et son style hybride.

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