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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 1.900 articles.

Ce soir sur Arte : Hommage à Trintignant : Le Train de Pierre Granier-Deferre...

Jean-Louis Trintignant et Romy Schneider, que demander de mieux ? Arte rend hommage Jean-Louis Trintignant, mort la semaine dernière, en diffusant ce mercredi 22 juin un film de 1973 : « le train ». Adaptation d’un roman de Georges Simenon, réalisé par Pierre Granier-Deferre.

Nous sommes plongés dans l’exode de 1940. Jean-Louis Trintignant incarne un réparateur de postes de radio qui vit dans une petite ville des Ardennes, à la frontière belge. A l’annonce de l’invasion allemande, comme tout le monde ou presque, il s’enfuit. Il se rend à la gare avec sa femme, enceinte, et leur fille. Mais ils ne peuvent pas voyager ensemble. L’épouse et l’enfant montent en première classe, le mari est relégué tout au bout du train, dans un wagon à bestiau.

Il y a du monde qui s’entasse, assis à même le sol… et il croise le regard d’une femme, sans un mot. Romy Schneider, magnétique et mystérieuse.

La musique (cela ne gâche rien) est composée par Philippe Sarde, comme celle des films de Claude Sautet.

Combien de fois a-t-on filmé une rencontre au cinéma ? A quoi cela tient-il qu’ici, on y croie dur comme fer ? Je ne sais pas. Mais ils sont si beaux, tous les deux. Ils sont inquiets, évidemment, paralysés par l’angoisse, le contexte de la guerre pèse lourd, mais on sent que la complicité, déjà, n’est pas loin. Ils n’ont encore rien dit et je fonds déjà. Je vous rassure, ils finissent par se parler…

Il est urgent de vivre

C’est un épisode tragique de l’histoire, pourtant l’ambiance est parfois festive et souriante. Le réalisateur, Pierre Granier-Deferre, s’est basé sur ses propres souvenirs, lui qui a vécu l’exode. Enfermés dans ce wagon, on chante, on rigole, on joue au carte. Les barrières sociales s’envolent. Il est urgent de vivre.

Elle est partie en vacances, avant. Il avait souvent peur de casser ses lunettes, avant. Le mot « avant », ça m’a frappée, revient souvent. Comme si ce voyage vers l’inconnu, ce trajet angoissant, était un moment hors du temps. J’ai pensé au confinement et à tous ceux qui ont compris quelque chose sur eux, à ce moment-là. Evidemment, ce n’était pas la guerre. Mais les contextes extraordinaires ont le pouvoir de nous mettre face à nous même.

Le train subit des bombardements, des avaries. Je ne veux pas trop en dire, mais on comprend assez vite qu’Anna (Romy Schneider) est Allemande. L’issue du voyage est incertaine et l’inquiétude justifiée. Eros et Thanatos se tiennent par la main, le dieu de l’amour et celui de la mort. Schneider et Trintignant. Une immense actrice, un immense acteur. Ceux qui les aiment regarderont « le train ».

 

Pierre Granier-Deferre avait déjà adapté avec bonheur deux « romans de mœurs » de Georges Simenon, Le Chat et La Veuve Couderc. Il avait su porter à son apogée une nouvelle qualité française fondée non seulement sur le dialogue, mais aussi sur la construction méthodique d’une atmosphère. Le Train bénéficie de ce savoir-faire et n’est jamais aussi prenant que lorsqu’il cerne au plus près les deux acteurs principaux du drame. Ceux-ci se définissent moins par eux-mêmes que par la relation qui les lie. L’Histoire (l’Occupation) devient alors la toile de fond, omniprésente mais assourdie, de la tragédie intime de Julien (électricien français) et d’Anna (allemande, juive et riche), tous deux au carrefour de leur existence. Romy Schneider a l’élégance et le mystère de son personnage. Jean-Louis Trintignant est époustouflant de justesse, de mesure, donnant corps à un personnage d’une formidable humanité.

Synopsis

En mai 1940. Les troupes allemandes ont envahi la France. Dans un petit village du Nord, Julien Maroyeur décide de fuir avec son épouse, Monique, enceinte, et leur fillette, comme nombre de ses compatriotes. Tandis que la jeune femme trouve une place assise dans le compartiment d'un train, Julien doit se contenter d'un wagon à bestiaux. Il y fait la connaissance d'Anna Kupfer, une Juive allemande qui tente elle aussi d'échapper aux vainqueurs. Le lendemain, au réveil, Julien s'aperçoit que le train a été "coupé" en deux et que, séparé des siens, il fait route vers La Rochelle, en compagnie de la belle et mystérieuse Anna...

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