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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 1.900 articles.

Carmen Tessier. La commère en dit plus...

Le soir du grand jour, j'étais à l'imprimerie.
L'émotion et l'angoisse de la copie rendue, c'est effroyable. Bien pire que les examens scolaires...
Le lecteur est autrement plus rigoureux que l'examinateur.

C'était dans le livre de Robert Soulé "Lazareff et ses hommes", en page 250 :

"On disait de Carmen Tessier qu'elle était la reine de Paris. D'une certaine façon, c'était vrai. Elle régnait sans conteste sur le Paris de l'influence, des connaissances et des connivences où se tenait une partie du vrai pouvoir. Quand Pierre dressait le bilan des vingt premières années de France-Soir, au hit-parade de ses succès, il plaçait la Commère en numéro un.

Les "Potins" institutionnalisés, imités un peu partout dans le monde, pillés presque chaque jour en province et ailleurs, c'était son succès à lui, Pierre, qui s'affichait de façon non équivoque.

Depuis son retour en France, il voulait rompre avec le conformisme et le respect béat des notabilités en place, que la presse américaine - il l'avait vu - mettait allégrement en pièces. Son projet consistait à lancer une colonne d'échos, d'indiscrétions, de propos de coulisses, à la manière d'Elsa Maxwell et des commères d'Outre Atlantique. Pour cela, Carmen pouvait faire l'affaire."

 

Quatrième de couverture :

Elle est passée neuf milliards de fois sur les rotatives, quatre-vingt-dix milliards de regards se sont portés sur la photo qui accompagnait ses articles. Durant plus de vingt ans — depuis 1948 — des centaines et des centaines de millions de Français ont lu chaque jour dans « France-Soir », « Les Potins de la Commère » de Carmen Tessier. Une source de renseignements plus riche que de longs articles sur les dessous du monde de la politique, de la littérature, de l’art ou du spectacle. Dès qu’elle siffle, disait-on d’elle à l’époque, les ministres accourent et les hauts fonctionnaires et les généraux et — cela va de soi — les députés. Il faut les voir se précipiter pour lui baiser la main, déléguant leur femme, leur chef de cabinet, pour lui glisser à l’oreille la bonne histoire arrivée à Maurice ou à Georges, à Félix ou à Edgar. Une vraie puissance. Mais la Commère n’avait pas tout dit. Il faut parfois laisser passer du temps avant d’abattre toutes ses cartes. C’est maintenant chose faite. La discrétion qu’elle s’était jusqu’ici imposée fait place à la plus totale franchise sur la vie, les goûts, les travers, les affaires de cœur de tous les grands personnages qui ont occupé depuis la guerre le devant de la scène mondiale. Révélations souvent drôles, parfois émouvantes, toujours inattendues. Dans l’univers de Carmen Tessier, Hassan II vous accueille en pyjama, et Roger Peyrefitte en robe de chambre, Jean XXIII et Antoine Pinay vous tiennent des propos galants, Karim Aga Khan vous fait danser le tango et Valéry Giscard d’Estaing vous conseille d’élever des moutons. Menus en main, vous déjeunez avec le Glaoui et dînez avec les Pompidou. Le pavillon de banlieue de Jacques Duclos ouvre ses portes pour vous et vous passez plusieurs jours chez Picasso. A ce niveau de précision et d’intimité, les « potins » de presse rejoignent le domaine de la véritable information sans laquelle une époque ne peut pas être pleinement comprise. La Commère, aujourd’hui, vous dit tout.

 

Stock

1er janvier 1975

Extraits de son livre "La commère en dit plus" :

 

Des débuts difficiles :

J'avais dix-neuf ans, deux bacs et un seul rêve :
devenir journaliste. Ma mère avait bien essayé de
faire de moi un digne professeur, mais sans doute
n'avait-elle pas mis dans ses conseils les accents
convaincants de l'amour maternel. Alors j'ai arrêté
mes études et appris la sténo : c'était un moyen
comme un autre de goûter aux joies de la presse.

..........................

De ma mère, je tenais une mèche de cheveux
blancs qui me barrait le front. Depuis mes quinze
ans, elle trônait, insolente, entre mon oreille gauche
et l'axe de mon nez. Malgré les coiffures savantes
que j'inventais pour la dissimuler, elle arrivait tou-
jours à réapparaître. J'en avais pris mon parti et
me disais que, au fond, cette singularité pouvait être
un charme de plus à ranger dans ma panoplie,
au grand dam de mon coiffeur qui tenait absolument
à essayer de merveilleuses teintures sur ce morceau
de choix ! Pour l'occasion, j'avais réussi à tempérer
ses ardeurs et il m'avait fait un simple modeling,
genre petite fille sage du pensionnat des Oiseaux.

— Pourquoi ne viendrais-tu pas travailler à Paris-
Soir ? me dit-elle.

— Mais Paris-Soir est allemand.

— Moi, je travaille au Palais de Justice et je ne
les vois pas. On cherche quelqu'un pour faire des
correctionnelles, comme Geo London, des correc-
tionnelles amusantes. Tu sais, tu ne te compromet-
tras pas beaucoup en faisant ça.

....................................

Quelques semaines plus tard, je rencontrais Pierre
Lazareff.

Dès son retour à Paris, Pierre Lazareff s'était
fait donner toutes les collections de journaux de
l'Occupation. Il tenait à voir qui avait signé quoi.
Quand il ne s'agissait pas d'articles politiques, et si
le style du journaliste lui plaisait, il mettait son
nom sur une liste. C'est ainsi que je passai, sans le
savoir, la première épreuve de sélection. Pierre Laza-
reff avait retenu mon nom sans connaître mon
visage. Pourtant, nous aurions pu nous rencontrer
quelques années avant, dans les couloirs de son
journal, mais une guerre s'y opposa.

.............................

La rencontre avec Pierre Lazareff, France-Dimanche, et, enfin France-Soir : 

Enfin, en 44, Lazareff rentra à Paris et s'installa
au Claridge. C'est là que je le rencontrai après qu'il
m'eut fait rechercher. Il portait un costume de colo-
nel américain beaucoup trop grand pour lui, mais,
dès notre première rencontre, je sus qu'il jouerait
un grand rôle dans ma vie. Tout de suite, il m'a
dit :

— Je vous engage.

.....................................

Avec de l'argent autant qu'il en voulait, de la
publicité assurée, quarante journalistes triés sur le
volet, et peu ou pas de concurrents, Pierre avait
en main quatre garanties sérieuses de succès. En
tout cas, les rotatives pourraient tourner sans crainte
du lendemain. Dès le premier numéro, le public
fut conquis. Ayant manqué d'informations objec-
tives durant quatre ans d'occupation, il était mûr
pour céder à qui saurait le prendre. France-Soir
ne le dépaysait pas. Les lecteurs retrouvaient en lui
une copie du Paris-Soir d'avant-guerre : mêmes
signatures des mêmes grands reporters, même style
de présentation des articles.

................................

Je n'appartenais pas encore au staff de Pierre.
Il m'avait dit en effet :
— Je ne te mets pas tout de suite à France-Soir.
Il faut quand même que tu aies déjà une réputation
à Paris pour qu'on ne jase pas. La meilleure école,
à mon avis, c'est d'entrer dans le groupe qui édite
Nuit et Jour, Rêve et Détective. C'est un socialiste
qui dirige ça, mais c'est un grand du métier, je le
connais très bien, je vais lui demander de te prendre.

.................................

Entre-temps, il avait fondé France-
Dimanche. Rien à voir avec celui d'aujourd'hui.
C'était, à l'origine, un journal d'information. Il m'y
fit entrer.

Je ne m'entendais pas du tout avec le rédacteur en
chef de France-Dimanche, Max Corre, à qui je
donnai ma démission. Et c'est ainsi qu'en 1948,
j'entrai enfin à France-Soir. Là, je partageais le
bureau de Pierre Daninos, avec qui j'étais censée
raconter la vie secrète des villes de province. Pierre
Lazareff avait eu cette idée, pensant ainsi s'attirer
des lecteurs ou même des abonnés. Nous racontions
de la province ce qu'on ne pouvait pas dire en
province.

Pour mon premier reportage de cette série, j'avais
tiré Clermont-Ferrand. Pour éviter tout favoritisme,
nous avions décidé d'inscrire les noms sur des car-
tons et de les mettre dans un chapeau. Cette fois, le 
sort ne m'avait pas été très clément : Clermont ne
m'excitait guère.

Avant de partir, les copains m'avaient prévenue :
— Il y a une chose que tu ne pourras jamais
faire, c'est entrer dans l'usine Michelin. Ce sont des
gens qui ont la manie du secret. Chaque fois qu'ils
fabriquent un nouveau type d'écrou pour une voi-
ture, ils le gardent plus précieusement que si c'était
un morceau de la vraie Croix !

Là-bas, toutes mes habituelles ruses de journa-
liste furent vaines pour forcer les portes de l'usine.
Les directeurs n'allaient jamais dans les bars, déjeu-
naient dans les endroits respectables : la catastrophe,
en quelque sorte. J'étais là, à me morfondre dans
ma chambre d'hôtel, quand une idée me vint. « Il

doit bien y avoir quand même des bonnes œuvres
dans cette fichue forteresse », me dis-je.

Une discrète enquête confirma mes soupçons. Oui.
paternaliste à tous crins, la firme avait ses pauvres,
et c'était un des membres de la famille Michelin
qui s'en occupait. Je me présentai à lui comme
responsable des œuvres d'un certain nombre de jour-
naux. De l'avis unanime de sa famille, il était un peu
benêt et on l'avait mis à un poste où il était suscep-
tible de faire le moins de dégâts possible. Il me
reçut avec amabilité.

— L'ensemble des journaux dont je m'occupe
pourrait beaucoup pour vos œuvres sociales, lui
assurai-je.

La discussion débuta sur cet affreux mensonge.
Il était intéressé et me questionna longuement. Moi,
je me demandais à quel moment il allait enfin se
décider à prononcer la phrase tant attendue,

— Cela vous ennuierait-il de visiter l'usine ? me
dit-il, comme je commençais vraiment à ne plus y
croire.

— Bon, si vous voulez, lui répondis-je.

Et en moi-même, j'ajoutai : « Ça y est, je l'ai eu,
j'ai gagné ! »

Les début de "La Commère" :

C'est après cette série d'aventures que Pierre
Lazareff eut l'idée de « la Commère ». Comme
banc d'essai, il m'envoya faire la tournée des plages
et villes d'eaux à la mode. Mon article était annoncé
par une affichette avec mon portrait. Mais je prenais
le train vers une autre destination dès sa parution.
Mon expérience précédente de la province m'avait
enseigné la prudence...

Sitôt de retour à Paris, Pierre me convoqua :
— Il faut maintenant que tu fasses un article
quotidien.


J'étais affolée. Cela ne me paraissait pas possible.
— Ecoute, me dit-il pour me rassurer et me
réconforter un peu, en Amérique, il y a des tas de
filles qui font ça avec un énorme succès. C'est une
raison suffisante au moins pour essayer, et je suis
sûr que tu sauras le faire.


Sur ces bonnes paroles, Pierre me sortit trois
énormes dossiers noirs remplis des colonnes de la
célèbre Elsa Maxwell. Deux autres, moins pleins,
rassemblaient les œuvres de ses imitatrices. Je
m'aperçus très vite, en lisant ces « livres », que le
succès d'Elsa avait trois causes : d'abord, elle était

très méchante, ensuite, elle écrivait pour toute une
chaîne de journaux, enfin, elle n'était pas unique-
ment journaliste, mais aussi public relation. En
France, cela ne se pratiquait pas encore.

— Elle ne fait pas ça toute seule, dis-je à Pierre
après avoir digéré Elsa.

— Ça ne fait rien. Pour commencer, tu feras peu
de chose, et si tu as du succès, des collaborateurs
viendront.

Il s'était bien gardé de m'avouer qu'il avait déjà
vainement essayé trois personnes. En décembre 48,
j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai pondu
mon premier chef-d'œuvre.

Le soir du grand jour, j'étais à l'imprimerie.
L'émotion et l'angoisse de la copie rendue, c'est
effroyable. Bien pire que les examens scolaires...
Le lecteur est autrement plus rigoureux que l'exami-
nateur. Rien ne lui échappe : pas la moindre erreur,
pas la moindre virgule mal placée. Et puis là, pas
question de copier. Lorsque j'ai vu la morasse se
faire, ce bout de carton où les plombs gravent en
creux les articles, j'ai eu un petit pincement au
cœur. Mais quand elle est entrée dans les rotatives
et que le chef d'atelier a lancé son fatidique :
« Roulez ! », j'ai eu vraiment peur. Les grosses
machines se sont animées, tapies dans leur antre de
pénombre parfumée d'encre noire. Quelques minutes

plus tard, il est tombé, le premier exemplaire, celui
dont ma photo, dans un petit rectangle au bas de la
première page, faisait presque un événement. C'était
la première fois en effet qu'en France on publiait la
photo d'un journaliste à côté de son article. Depuis,
je suis passée neuf milliards de fois sous les rota-
tives, quatre-vingt-dix milliards de doigts ont pressé
mon visage ; il a servi à emballer du poisson ou des
légumes, il a allumé des feux, il a échoué dans des
toilettes de bistrot. En un mot, il m'a rendue célèbre.
Mais je n'en suis pas encore là. Pendant ce mois de
décembre 48, je me suis promenée comme une folle,
de cocktail en inauguration.

................................

Et puis, en quelques mois, je suis devenue, offi-
ciellement et dans l'esprit des un million cinq cent
mille acheteurs du journal, « la Commère ».

J'étais furieuse : ce nom que je haïssais, je ne
pouvais déjà plus en changer. Il évoquait pour moi
une grosse dame bavarde et désagréable. Tout mon
contraire. En tout cas, pour le physique. Avec mon
mètre cinquante-six et mes quarante-trois kilos, je
suis plutôt modèle réduit. Mais Pierre a tellement
insisté que je me suis faite à ma nouvelle peau.

..........................................

Carmen Tessier : couverture de L'Express du 11 décembre 1958 :

"Je vous confierais bien, Madame, un secret si j'étais sûr que vous le répétiez..."

J. de Campistron

"Cet article fut le plus beau compliment que l'on m'ait jamais fait. La richesse, je m'en fous. Les fourrures, je m'en fous. Les bijoux, je m'en fous. La seule chose que j'ai toujours voulu avoir, c'est une emprise sur les puissants."

Carmen Tessier.

Carmen Clotilde Julienne Tessier est née le 24 juin 1911 à Allaines, Eure-et-Loir, dans le canton de Janville.

Fille d'Arthur Émile Tessier, cafetier au hameau de Villermon, commune d'Allaines, et de Stéphanie Argentine Arrondeau, Carmen Clotilde Julienne Tessier est vendeuse dans une quincaillerie lorsqu'à 21 ans elle tente sa chance à un concours de speakerine à la radio et, choisie par le jury, est embauchée au Poste parisien où elle commence par donner les cours de la Bourse. Elle intègre ensuite l'équipe du Journal Parlé de Maurice Bourdet où elle est chargée de la rubrique judiciaire. Elle s'y fait remarquer par son sens de l'anecdote.

Pendant l'Occupation elle travaille à Paris-Soir, journal devenu collaborationniste. Après la Libération, sa carte de presse lui est retirée. Elle raconte au journaliste Jean-Claude Lamy : « Grâce à l'intervention de Pierre Lazareff, j'ai pu comparaître une nouvelle fois devant le comité qui décidait de l'attribution de la carte. Le magistrat qui présidait m'a déclaré avec hauteur : "Alors, madame, qu'avez-vous fait pendant la guerre ? - Monsieur le président, vous le savez aussi bien que moi : j'ai rendu compte des procès que vous avez jugés !". Ça a été fini. En foi de quoi, j'ai eu la carte de presse n°750 ».

Elle devient ainsi journaliste à France-Soir, embauchée par son amant Pierre Lazareff. Relatant des rumeurs concernant des personnalités et des vedettes, elle y tient la rubrique « Les potins de la commère ». Elle publie plusieurs ouvrages, comprenant les recueils de ses échos, dont la Bibliothèque rosse, Histoires de Marie-Chantal et La Commère en dit plus.

En 1956, Romain Gary obtient le prix Goncourt pour Les Racines du ciel. Carmen Tessier l'égratigne dans sa chronique, y expliquant que l'écrivain ayant vécu à l'étranger, il maîtrise mal le français. Elle suggère qu'Albert Camus et Jacques Lemarchand ont écrit son livre à sa place. Albert Camus se fend alors d'une lettre à Charles Gombault, co-directeur de France-Soir, lequel déclare, après avoir lu la missive : « C'est bon, on ne parlera de Camus dans ce journal que pour annoncer sa mort ».

Philippe Bouvard la remplace à cette rubrique en 1973.

Souffrant d'une dépression nerveuse, elle se suicide en 1980, en se jetant du 9e étage d'une résidence pour personnes âgées à Neuilly-sur-Seine, où elle vivait avec son mari.

Vie privée : Le 13 mars 1961, elle se marie à Peynier, Bouches-du-Rhône, au préfet de police André Dubois, connu pour avoir proscrit l'usage des avertisseurs et devenu ensuite administrateur de Paris Match. Ils forment ensemble « un couple bien parisien ».

Elle fut longtemps la maîtresse du patron de presse Pierre Lazareff.

 

Quelques exemples de potins :

 

 

 

 

 

 

Article du Monde du 1er août 1980 :
CARMEN TESSIER MET FIN À SES JOURS

La journaliste Carmen Tessier s'est donné la mort, jeudi 31 juillet, en se jetant du neuvième étage d'une résidence pour personnes âgées, à Neuilly. Elle était née le 24 juin 1911, à Allaines (Eure-et-Loir).

" La commère "

Cette fin déconcertera ses lecteurs. Celle qui fut dans les années 50-60, " la commère " de France-Soir, rayonnait de bonne humeur un peu rosse. C'était l'époque où la vie nocturne des vedettes éveillait la curiosité. Elle en relatait les potins et les bons mots. Avec son mari André-Louis Dubois, le préfet de police qui avait proscrit l'usage des avertisseurs, et qui était devenu administrateur de Paris-Match, elle formait un couple bien parisien.

Philippe Bouvard a remplacé Carmen Tessier à la rubrique des échos de France-Soir en 1973.

Secrétaire de Maurice Bourdet au Poste Parisien, avant son entrée à France-Soir, elle avait publié plusieurs recueils de ses échos, dont la Bibliothèque rosse et Histoires de Marie-Chantal. Elle était chevalier de la Légion d'honneur.

 

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