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27 Novembre 2021
En 1927, l'amant et secrétaire de Joséphine Baker, Georges Simenon, créateur du célèbre Maigret, décide de créer une revue tout entière à la gloire de la danseuse la plus célèbre des Années folles.
Dans les années 1920, c'est un fringant Georges Simenon qui débarque à Paris, la capitale française concentrant à cette époque une bonne partie de la scène artistique et littéraire. « Il se rend évidemment dans les cabarets, qui sont la grande mode à l'époque », nous explique Stéphanie Guerit de la librairie Michel Bouvier, « et assiste à un spectacle de Joséphine Baker ».
C'est le coup de foudre : Simenon devient l'amant de la danseuse, malgré son mariage, et tous deux vivront une idylle de presque deux ans. Déjà auteur, Georges Simenon, subjugué, se met en tête de créer une revue à la gloire de Baker et de ses talents de danseuse. Pour cela, il s'entoure notamment de Paul Colin, « l'illustrateur de ce grand spectacle où Joséphine Baker se produit, La Revue nègre, qui l'a propulsé sur le devant de la scène parisienne ».
La revue, assez courte, rassemble des articles et des textes, tous consacrés au jazz et à Joséphine Baker, évidemment : on y retrouve des textes de Georges Simenon, probablement le contributeur le plus actif, mais aussi de Georges Courteline. Les illustrations de Paul Colin sont omniprésentes, avec quelques autres dessins signés Louis Babelay. On relève un certain goût pour les mises en page visuelles, qui reflètent le côté excentrique des Années folles, mais aussi un certain nombre de publicités, autour des voitures et du champagne...
Certains textes sont bilingues, en raison des relations franco-américaines très fortes à l'époque, mais la plupart sont sûrement signés par Georges Simenon lui-même : ce « Patrick O'Donogan » a de fortes de chances pour n'avoir été qu'une couverture...
Georges Simenon avait mis sur pied une structure pour éditer et imprimer la revue, et voyait les choses en grand, puisqu'il proposait un abonnement au titre. Mais Josephine Baker's Magazine ne connaîtra qu'un seul numéro, celui d'avril 1927. « Le projet de Simenon se concrétise plutôt à la fin de leur relation, et il aura plutôt la tête à autre chose ensuite », explique Stéphanie Guerit.
L'exemplaire de cette revue se monnaie aujourd'hui autour de 650 € : il reste assez rare, notamment à cause de son statut de publication « éphémère », dont on se débarrassait facilement à l'époque.
Joséphine Baker's Magazine : Simenon, amoureux, lui avait créé une revue
C'est une curiosité méconnue que la librairie Michel Bouvier propose de découvrir au Salon du Livre Rare & de l’Objet d’Art, du 7 au 9 avril 2017 au Grand ...
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