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18 Août 2021
Première photo officielle dans un Studio des Champs-Elysées
Je suis née le 18 août 1947...
A 16 heures 55 minutes...
A Boulogne-Billancourt...
Plus précisément dans le bois de Boulogne...
Au 2 avenue Marguerite...
La sage femme s'appelait Mlle Braun.
Ma naissance n'était prévue qu'en septembre...
Mais ma Jeannette s'est tellement agitée à planter des glaïeuls en haut de couronnes mortuaires...
Qu'elle en a perdu les eaux.
La première parole de son mari - en bon fils unique - a été "Je vais appeler ma mère !"
Et Jeannette de lui répondre "Appelle plutôt la sage femme !"
A ce qu'elle m'en a dit, ce fut un accouchement normal.
Selon l'adage qu'elle citait souvent "C'est le mal joli, aussitôt que c'est fini, on en rit !"
Elle se fichait totalement du sexe de son enfant mais voulait savoir s'il avait tous ses membres (Allo Freud !)
Jeannette, en digne fille de sacristain, m'a fait immédiatement ondoyée.
Pour le baptême, on verrait plus tard.
Fernand a pris une cuite mémorable avec l'un de ses beaufs...
Et il avait des chaussures à bascule en arrivant à la clinique.
Ils étaient mariés depuis 14 ans et j'étais très attendue.
Enceinte, Jeannette était ravissante avec sa jolie robe jaune pâle en organdi.
Elle était toujours ravissante.
Ce n'est pas pour rien qu'elle avait été élue Reine de Boulogne en 1930.
Elle était auvergnate et lorraine...
Il était chti.
Cela donna un mélange assez détonnant.
Des 18 août...
J'en ai vécu des gais et des tristes...
Mais jamais des moches.
Retour sur images...
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En juillet 1988. Dans la montagne californienne avec Agathe de Filippi et Chouket Weglein.
Le plus beau...
18 Août 1988.
Le directeur de la rédaction de L'Express, Yann de l'Ecotais, avait fait préparer en lousdé une fête..
Où toute la rédaction était invitée (environ 200 personnes, à l'époque).
Pour nombre d'entre eux, j'étais la petite belle-soeur...
Oui, celle du célèbre journaliste grand reporter Jean-Pierre Langellier du Monde.
Qui avait quitté Le Figaro comme le plupart d'entre eux, lors du rachat par Robert Hersant.
Mais pour au moins deux d'entre eux...
C'était tout autre chose.
Pour le baron Christian d'Epenoux..
Qui avait réussi à me faire muter dans sa rubrique Société.
Et m'avait collé d'office deux soirs de bouclage.
Pendant toute une année..
Il m'a courtisée.
Cela l'a gravement obnubilé.
A un point tel que le grand André Pautard m'a dit un jour "Cédez-lui, mais cédez donc Lily ou il va finir à l'asile !"
Mais ce que femme veut...
Et ce que je voulais s'appelait Jean-Pierre Dufreigne.
Ecrivain et rédacteur-en-chef de L'Express-Paris.
Un physique entre Charles Denner et Patrick Dewaere.
Avec le charme de la belle écriture.
Dans la salle de réunion du deuxième étage...
On a dû sortir les grandes poubelles pour faire tremper toutes les fleurs.
J'ai eu des cadeaux en tout genre, gadgets ricains, livres, gâteaux, et deux énormes tabourets en forme de charrue pour mon futur bar..
Pour nombre d'entre eux...
Ils me voyaient encore avec mon petit bibi noir et voilé à l'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux...
Ce sale mercredi 18 mars 1987.
On ne parlera jamais assez de l'image romantique d'une jeune veuve.
Je ne me trouvais pas belle, mais j'étais terriblement sexy.
Avec ce qu'il fallait où il fallait. Oui, des avantages avantageux.
Et mes petites robes "Libération de Paris", mes grands yeux et ma bouche bien ourlée faisaient le reste.
J'ai terminé la soirée à discuter dans le grand bureau de Jean-Pierre au quatrième étage..
Il était tard, très tard.
Le plus romantique..
18 août 1965.
Jour de mes 18 ans.
Un raout familial était prévu dans le petit restaurant d'Ecluzelles.
Maman m'a demandé d'inviter au dessert mon boy-friend de l'époque.
Il était très long, très blond et ressemblait à James Dean.
Elle a demandé s'il avait un jeune frère pour servir de cavalier à l'une de mes cousines.
Et c'est ainsi que Jean-Claude Langellier est entré dans ma vie.
Un mauvais premier contact.
Car, pour plaisanter, il avait fourré de moutarde forte ma part de somptueux gâteau au chocolat.
Je ne plaisante jamais avec le sucré.
Je portais une courte robe blanche en coton gaufré avec un décolleté américain que maman avait fait confectionner par sa couturière personnelle.
Si les frères Langellier revenaient d'un séjour de montagne près d'Argelès...
Moi, j'était un peu ailleurs car j'avais en poche mon billet pour deux mois à Bournemouth, le Biarritz anglais.
Passage obligé pour une jeune fille de bonne famille...
Sur la photo, on les voit danser le sirtaki...
A côté de Jean-Pierre Dantan, il y a maman...
Et je suis à côté de Jean-Claude.
Cela prendra quatre années pour que je tombe raide dingue de lui.
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Il y a eu aussi tous ces 18 août de l'enfance et de l'adolescence...
En Autriche. A Au im Bregenzerwald...
Où Mutti Ling me confectionnait d'énormes gâteaux au chocolat léger et très crémeux (Mit Sahne).
Il y a eu aussi...
Ce premier 18 août 1987 sans lui...
Où mes copines m'ont quasi forcée d'accepter l'invitation à dîner du plus beau jeune homme de la pub...
Eric, un amoureux transi, à qui je devais rappeler sa veuve de mère.
Au Bakonyi, le restau in de l'époque.
Le 18 août 1997...
Mes 50 ans...
Où, ne pouvant quitter ma Jeannette malade, j'avais organisé à La Louise de Chaudon, tout un après-midi de passage au champagne pour mes potes de l'époque.
Marc y est venu pour la première fois.
Oui...
J'an ai eu des 18 août...
Des beaux, des moins beaux, des tristes, des gais, des passionnés...
Une vie, quoi !
Liliane Langellier