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7 Juillet 2021
Ci, alors que le monde explose, survivent ces deux-là / Mil huit cent quatre-vingt-quinze pour toujours sera.
Vincent Starrett
Il habite toujours au 221b Baker Street et, bien sûr, tout le monde veut voir où vit Sherlock Holmes, avec son cher Watson. Car ils sont toujours là, représentés par de lointains doubles, dont Stewart Quentin Holmes, qui a changé de nom pour mieux incarner le détective à la casquette en tweed.
Dotée d'un bobby à l'entrée, l'adresse abrite un musée, avec sa collection de loupes, de bronzes, et recrée, dans un bric-à-brac d'époque et feu de cheminée, l'ambiance qui devait régner entre 1881 et 1904 chez madame Hudson, la logeuse. A l'étage, les cartes de visite de la BAC ou de la police autrichienne témoignent du passage admiratif de criminologues de terrain. Le culte ne connaît pas les frontières : il y a quelque 500 sociétés consacrées à Sherlock Holmes dans le monde. Fondée dès 1934, celle de Londres compte entre 5.000 et 6.000 membres pour le seul Royaume-Uni.
A deux pas de là, à la bibliothèque de Marylebone, Catherine Cooke veille sur une inestimable collection de 3.000 livres consacrés à Holmes & Cie. De la première édition du «Chien des Baskerville» à ses traductions en gaélique, coréen ou islandais, et aux numéros de «Strand Magazine», illustrés par Sidney Paget, ces rayons peuvent occuper tout Sherlock addict.
Parmi les plus prolifiques, Bernard Davies a passé les cinquante dernières années à compulser des cartes, des indicateurs de chemins de fer d'époque pour apporter des réponses définitives à des questions essentielles comme: Holmes était-il londonien? et: où se trouvait exactement le vrai 221b Baker Street?
En 2001, pour l'anniversaire de la publication du «Chien des Baskerville», l'oeuvre la plus adaptée au cinéma, Philip Weller, le fondateur de la Franco-Midland Hardware Company, aussi président des Baskerville Hounds, a emmené une petite troupe en pèlerinage dans le Dartmoor. Aujourd'hui, les fans attendent la loupe à la main, avec une curiosité mêlée d'inquiétude, la sortie du «Sherlock Holmes» de Guy Richie. L'équipage du S.S. May Day, groupe holmésien qui a jeté l'ancre à Belfast, en Irlande du Nord, fêtait en septembre les 70 ans du «Chien des Baskerville» de la 20th Century Fox, avec Basil Rathbone.
Pour beaucoup, l'indépassable Sherlock. Les Musgraves, le Poor Folk upon the Moors, les Deerstalkers of Welshpool ou les Retired Colourmen of Essex..., tous ces clubs holmésiens entretiennent la même flamme. Ils ont lu les livres de Conan Doyle à l'école et leur «histoire d'amour avec le sage de Baker Street et son biographe le Dr Watson n'a jamais faibli depuis», explique Oscar Ross, 61 ans, cofondateur du Crew of the S.S. May Day.
« Outre la fierté d'appartenir à une fraternité internationale, continue Ross, il y a cet univers inépuisable où on est toujours en l'an 1895.» Une citation de «221b», le poème du sherlockien de la première heure, l'Américain Vincent Starrett : « ci, alors que le monde explose, survivent ces deux-là / Mil huit cent quatre-vingt-quinze pour toujours sera.»
Il habite toujours au 221b Baker Street et, bien sûr, tout le monde veut voir où vit Sherlock Holmes, avec son cher Watson. Car ils sont toujours là, représentés par de lointains doubles, dont...
https://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20100202.BIB4820/le-londres-de-conan-doyle.html
L'article de Marie-Hélène Martin...