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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 1.700 articles.

Saint-Lucien. Une Saint-Valentin franco-australienne.

Les fous et les amoureux appartiennent à la même espèce, d'ailleurs, on dit "amoureux fou".
Camille Laurens,
Ce que vous croyez.

Parler de Saint-Lucien...

C'est, pour moi, vous parler d'abord de Jean-Pierre Pasquier.

Qui fut maire pendant 18 ans, de 1983 à 2001. 

Saint-Lucien, où il avait construit sa résidence secondaire en 1975.

Jean-Pierre, très snob et très très bien élevé, fils d'un attaché culturel de l'ambassade de France à Rome...

Qui avait vu du pays et du beau monde avec les différents postes d'ambassades de son père.

Et parler de Jean-Pierre Pasquier...

C'est vous raconter comment je l'ai connu.

On est en août 1994.

Ce sont les 20 ans du jumelage Heddesheim/Nogent-le-Roi...

Et La République du Centre m'expédie avec les Nogentais en Allemagne.

Je possède parfaitement la langue et je suis ravie.

Je me retrouve dans la charmante famille du directeur du collège.

Le samedi soir, c'est banquet und Grösse Fest !

On est nombreux, très nombreux dans l'immense salle des fêtes.

Après le repas, M. Beaujouan ouvre le bal, sur l'estrade du théâtre, avec l'épouse du maire d'Heddesheim.

Tandis que Mme Beaujouan valse, elle, avec le maire.

J'ai ma jolie robe Kenzo blanche en broderie anglaise et mon appareil photo autour du cou.

Jean-Pierre Pasquier traverse la grande salle...

Et se rue pour m'inviter.

Je me vois assez mal sur cette estrade avec les officiels.

Mais le ton monte...

A tel point que mon hôte me demande s'il doit intervenir.

Et, laissant mon appareil photo sur la table...

Je file valser avec Pasquier.

Nous ne sommes que trois couples.

Heureusement pour moi que je sais valser et bien valser.

A ma table, Guy Landais et Jean-Jacques Guet n'en perdent pas une miette.

Et, ils me photographient.

Au retour, je remets mes pellicules au journal, comme d'habitude.

Fous rires de mes confrères "Et bien tu t'es bien amusée en Allemagne !"

Les photos sont là, étalées sur la table.

A l'époque, nous étions deux femmes à couvrir le canton.

Une consoeur que j'avais connue à L'Express Paris bossait pour l'Echo Républicain

Et, moi, pour La République du Centre.

Nous nous entendions parfaitement.

Elle m'a demandé d'écrire le portrait de Pasquier.

No problem.

Pour le billet qui suit...

C'est Jean-Pierre Pasquier qui est venu me supplier de l'écrire.

 

Saint-Lucien.

Une Saint-Valentin franco-australienne

Les horreurs de la guerre n'empêcheront jamais la grâce de l'amour.

Ce n'est pas Pierre Hutton, Australien de 66 ans qui osera en douter.

Car c'est bien la grâce de l'amour qui a uni ses parents un certain 31 mai 1919, à 8 heures, dans la mairie du petit village de Saint-Lucien.

Sacré parcours que celui de William Bruce Hutton !

Engagé volontaire dans les armées alliées, dès le début des hostilités, cet habitant de Tasmanie (île du Sud de l'Australie) va participer au débarquement de Gallipoli, en Turquie, dès avril 1915, pour échouer dans Les Flandres, à l'automne 1918.

Envoyé au repos sur les lignes arrières, dans un "no man's land" à la limite de la frontière belge, William Bruce Hutton rencontre Judith Houspie. Judith et ses parents sont ce qu'on appelle pudiquement "des évacués" de Bailleul, village du Nord ravagé par la guerre.

Les deux jeunes gens vont s'aimer. Et se l'écrire.

Aussi, quand Judith sera déplacée avec sa famille vers le Sud de la France, William suivra son parcours. Jusqu'à... Saint Lucien... Les parents Houspie ont trouvé travail et asile chez des cousins proches habitant une ferme du coin.

Judith et William ne vont plus attendre pour convoler en justes noces. Et regagner l'Australie en décembre 1919. 

Pierre Hutton, lui, a connu Saint-Lucien pour la première fois en 1994 : "Un véritable pèlerinage pour la famille Hutton" a-t-il confié au maire, Jean-Pierre Pasquier.

De la Tasmanie à l'Eure-et-Loir, cette passion-là a bien su se déjouer des distances et des frontières.

 

Liliane Langellier

 

 

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