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22 Décembre 2020
On pourra toujours justifier les comportements malheureux d'un homme à l'aune d'une enfance difficile. Et Terence Steven McQueen, né le 24 mars 1930 dans l'Indiana, est de ceux qui purent maudire leur jeunesse. Son père, ancien de la Navy et pilote d'avion spécialisé dans la voltige aérienne, disparaît quand il a 6 mois. Sa mère l'abandonne, peu après, à un oncle qui recueille Steve dans sa ferme du Missouri. McQueen va ainsi être élevé "à la dure" et nourrir un ressentiment qui ne va plus le quitter...
Cette aigreur prend d'abord la forme d'une ambition professionnelle qui le sert. Doté d'un tout petit rôle, en 1956, dans Marqué par la haine, à l'ombre du héros du film joué par Paul Newman, McQueen jure de rattraper un jour son aîné. Il parviendra à son niveau, 18 ans plus tard, en partageant avec lui la tête d'affiche de La tour infernale ! Mais son mal-être est au fond existentiel. Très tôt, Steve se met à boire, à se droguer, à conduire comme un fou des bolides qu'il considère comme ses plus belles conquêtes.
En 1956, pourtant, Steve McQueen, doté d'un vrai magnétisme et amateur de beautés, épouse sa première compagne : Neile Adams. Ensemble, ils mangent pendant quelque temps de la vache enragée, ont deux enfants - Chad et Terry - déménagent de New York à Las Vegas, puis de Vegas à Hollywood, où Steve rencontre le succès au début des années 1960. McQueen, toutefois, ne cesse de tromper sa femme. Notamment avec ses partenaires, dont la craquante Natalie Wood. Mais quand sa liaison avec Barbara Leigh menace leur union, et que Neile, pour lui rendre la monnaie de sa pièce, a une brève aventure avec un comédien, tout dérape. McQueen laisse éclater sa paranoïa, renforcée par la tragédie de son amie Sharon Tate, assassinée par Charles Manson. Se comportant lui-même comme un criminel, Steve menace Neile d'une arme, la bat sans retenue... provoquant la demande en divorce de l'épouse violentée, en 1972.
Cela sera pire avec sa seconde épouse, Ali MacGraw. La superbe actrice brune, compagne du producteur Bob Evans et rencontrée sur le tournage du film Guet-apens, devient sa femme en 1973. Pour McQueen, Ali accepte de mettre sa carrière entre parenthèses, se cantonne au foyer, devient totalement soumise, obligée de servir son seigneur et maître à horaires réguliers. De plus en plus dépendant de la drogue, Steve "corrige" son épouse à la moindre incartade. Ali, couverte d'hématomes, inquiète ses proches. Comment cette jeune fille cultivée, émancipée, a-t-elle accepté de se retrouver sous l'emprise de ce monstre ayant la réputation d'être une "star cool"... alors qu'il est tout le contraire ? Tandis que la liaison de Steve avec la jeune mannequin Barbara Minty se confirme, Ali a la force de demander, à son tour, le divorce.
C'est au côté de Barbara que Steve, devenu une loque humaine et fragilisé par un cancer du poumon diagnostiqué en 1978, va passer les dernières années de sa vie. Jusqu'à sa mort d'une crise cardiaque à 50 ans, en 1980, McQueen n'aura pas réussi à vaincre sa malédiction. Celle d'un petit garçon malheureux et mal dans sa peau, incapable d'affection simple et qui, en grandissant, aura semé un peu d'amour mais aussi beaucoup de violence et de désolation autour de lui...
Steve McQueen : le "King of Cool" était un époux violent
Ce 7 décembre, France Ô diffuse à 20h45, Papillon. Au côté de Dustin Hoffman, Steve McQueen y campe, une nouvelle fois, un personnage héroïque. Mais le "roi du cool", comme on le surnomma, ...
https://www.telestar.fr/culture/steve-mcqueen-le-king-of-cool-etait-un-epoux-violent-183109
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