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15 Décembre 2022
C’est sous Louis XIV, dans la prestigieuse Galerie des Glaces de Versailles, que le Marron Glacé connaît ses premières lettres de noblesse.
En 1667, le Sieur de la Varenne nous donne son livre intitulé « Le parfaict confiturier » qui enseigne à bien faire toutes sortes de confitures, « la façon de faire marron pour tirer au sec », ce sont peut-être les premières indications écrites de la recette des marrons confits.
C’est en 1882 alors que l’économie locale ardéchoise spécialisée dans l’élevage du ver à soie traverse une crise due à une épidémie, que Clément Faugier, jeune homme du terroir, crée à Privas la première entreprise de Marrons Glacés. A une tradition gastronomique, il allie l’innovation et l’audace, réalisant ainsi la fabrication industrielle du Marron Glacé tout en conservant les qualités d’un savoir-faire artisanal.
Du génie et beaucoup de travail...
Reconnu comme une confiserie particulièrement fine, le Marron Glacé requiert une matière première de grande qualité ainsi que le savoir-faire d’un maître confiseur.
Du fruit, alors protégé par sa bogue épineuse, ramassé dans les châtaigneraies durant l’automne, à la délicieuse friandise lovée dans son emballage, seize étapes auront été nécessaires à sa confection.
Après la cuisson à la vapeur qui détachera le marron de son écorce, (l’élimination des nervures s’effectuant au couteau), le fruit, fragile et friable, sera « emmailloté » dans des petits carrés de tulle blanc et confit par concentration de sucre parfumé à la vanille. Glacé par une cascade de sucre glace, il passe finalement dans un tunnel de séchage qui lui donne son aspect brillant et appétissant. Son conditionnement est effectué manuellement, exigeant beaucoup de délicatesse. La saveur est préservée, la séduction est permanente.
Histoire et Anecdotes...
Une des origines du mot châtaignier vient du latin« Castanea » : chaste Nea, nymphe de diane, déesse de la chasse et de la nature. L’histoire mythologique veut que Jupiter en poursuivant de ses assiduités la chaste nea, la poussa au désespoir puis celle-ci se donna la mort. Jupiter, ivre de colère, la transforma en châtaignier... pour pouvoir mieux la déguster en Marrons Glacés ?
- A la table de Talleyrand
« Les racines de l’esprit sont dans l’estomac », disait Rivarol et Talleyrand estime lui-même, à juste titre, que la première qualité d’un diplomate, c’est d’être gourmand. Chez lui, la cuisine est raffinée, à la mesure de son génie et du goût de ses cuisiniers. L’histoire a retenu le cri d’admiration de la pittoresque Mme Sans-Gêne :
- Citoyen Ministre, vous nous donnez là un fameux fricot ! Et la réponse du prince de Bénévent :
- Citoyenne, ce n’est pas le Pérou ! Quatre fois par semaine, Talleyrand donne un dîner de trente-six couverts en son luxueux hôtel de la rue de Varenne. Un valet en habit à la française se tient, attentif au moindre désir, derrière chacun des convives. Sur la table, éclairée par dix flambeaux, les entremets sont disposés dans des coupes dorées dès le début du repas. C’est l’usage. Les invités dégustent ainsi du regard les alléchants abricots à la Colbert, les délicates pêches à la Jouvencelle, les succulentes poires à la Cardinal, les tentants massepains au kirsch, les fines croquettes de Marrons Glacés, les pannequets à la crème méringuée, et les pièces montées de grande allure.
- En 1890, afin d’expédier les Marrons Glacés à Zanzibar où se trouve son ami Monsieur PERSCHIER, Monsieur Faugier invente le procédé de la mise sous vide du Marron Glacé, qui ne craindra plus les différences de températures et les longs voyages.