10 Juillet 1940. Pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.
10 Juillet 2020
Rédigé par Liliane Langellier et publié depuis
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Le 10 juillet, l'Assemblée nationale, qui réunit le Sénat et la Chambre des députés (ce que l'on appelle aujourd'hui le Parlement), tient une séance exceptionnelle dans le casino de la ville d'eaux de Vichy. Sur les 649 parlementaires présents, 569 votent les pleins pouvoirs au maréchalPhilippe Pétain. Parmi eux 283 de droite et 286 de gauche. 80 parlementaires s'y opposent, dont 73 de gauche conduits par l'ancien président du Conseil Léon Blum. C'est la fin de la IIIe République et le début de ce qu'on appelle le « régime de Vichy ». Notons que les députés sont ceux qui ont été élus le 3 mai 1936 sous les couleurs du Front Populaire (à l'exclusion des communistes, exclus à la suite du pacte germano-soviétique).
Pierre Laval, vice-président du Conseil, s'est chargé de lire devant les parlementaires la lettre du maréchal demandant les pleins pouvoirs en vue de préparer une nouvelle Constitution. Pétain lui-même a veillé à ne pas se présenter devant « ces gens-là » qu'il méprise.
Sitôt le vote acquis, la Chambre est dissoute et le nouveau chef de l'État, outrepassant la mission qui lui a été confiée, s'arroge les pleins pouvoirs. Il entame à 84 ans une carrière de dictateur. Le Maréchal fait très vite l'objet d'un véritable culte de la personnalité et beaucoup de sommités de droite comme de gauche se retrouvent aux côtés du vainqueur deVerdunavec l'espoir de régénérer le pays grâce à une « Révolution nationale ».
Un mois après la déroute de l'armée française face aux troupes allemandes et la signature de l'armistice, le maréchal Pétain reçoit les pleins pouvoirs et devient, le 10 juillet 1940, le chef du gouvernement de Vichy. Contrairement à la France Libre, mouvement de résistance lancé par le Général de Gaulle avec son célèbre appel du 18 juin, Pétain décide de collaborer avec l'Allemagne nazie et rencontre alors Hitler: c'est l'entrevue de Montoire. Un an plus tard, le maréchal adresse cette lettre au Führer, commémorant cette scène honteuse de l'histoire de France, assumant cette terrible "collaboration".
10 juillet 1941
Monsieur le Chancelier,
L'anniversaire de l'entrevue de Montoire est une date dont je tiens, en dehors du protocole, à marquer le sens et la portée. Il y eut dans votre geste de l'an dernier trop de grandeur pour que je ne sente pas le devoir de souligner en termes personnels, le caractère historique de notre conversation.
La collaboration franco-allemande n'a, sans doute, pas donné tous les résultats qu'en attendaient vos prévisions et mon espoir. Elle n'a pu, encore, éclairer de sa lumière adoucissante ces régions sombres où l'âme d'un peuple blessé se révolte contre son infortune.
Nos populations souffrent cruellement et nos prisonniers ne sont pas rentrés. Trop de propagandes étrangères s'évertuent, enfin, à creuser un fossé entre l'occupant et l'occupé. Mais la France a conservé le souvenir de votre noble geste. Elle sait que tous les fruits n'en seront pas perdus.
La victoire de vos armes sur le bolchevisme offre plus encore qu'il y a un an à cette collaboration un motif de s'affirmer désormais en des œuvres pacifiques, pour la grandeur d'une Europe transformée. Sur ces chemins de haute civilisation, le peuple allemand et le peuple français sont assurés de se rencontrer et d'unir leurs efforts.
C'est le vœu sincère et profond que je forme en vous priant, monsieur le Führer Chancelier, de bien vouloir agréer les assurances de ma très haute considération.
Digithèque MJP Loi constitutionnelle du 10 juillet 1940 L'Assemblée nationale a adopté, Le Président de la République promulgue la loi constitutionnelle dont la teneur suit : Article unique ...