Le 10 juillet, l'Assemblée nationale, qui réunit le Sénat et la Chambre des députés (ce que l'on appelle aujourd'hui le Parlement), tient une séance exceptionnelle dans le casino de la ville d'eaux de Vichy. Sur les 649 parlementaires présents, 569 votent les pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain. Parmi eux 283 de droite et 286 de gauche. 80 parlementaires s'y opposent, dont 73 de gauche conduits par l'ancien président du Conseil Léon Blum. C'est la fin de la IIIe République et le début de ce qu'on appelle le « régime de Vichy ». Notons que les députés sont ceux qui ont été élus le 3 mai 1936 sous les couleurs du Front Populaire (à l'exclusion des communistes, exclus à la suite du pacte germano-soviétique).

Pierre Laval, vice-président du Conseil, s'est chargé de lire devant les parlementaires la lettre du maréchal demandant les pleins pouvoirs en vue de préparer une nouvelle Constitution. Pétain lui-même a veillé à ne pas se présenter devant « ces gens-là » qu'il méprise.

Sitôt le vote acquis, la Chambre est dissoute et le nouveau chef de l'État, outrepassant la mission qui lui a été confiée, s'arroge les pleins pouvoirs. Il entame à 84 ans une carrière de dictateur. Le Maréchal fait très vite l'objet d'un véritable culte de la personnalité et beaucoup de sommités de droite comme de gauche se retrouvent aux côtés du vainqueur de Verdun avec l'espoir de régénérer le pays grâce à une « Révolution nationale ».