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Chez Jeannette Fleurs

“Je m'intéresse à tout, je n'y peux rien.” Paul Valéry. Poussez la porte de la boutique : plus de 1.800 articles.

Bed Bug de Katherine PancolKathe

Mais le sanglot de l'enfant dans le silence
Maudit plus profondément
Que l'homme fort dans sa colère.
Elizabeth Barrett Browning (The cry of the children)

C'est son dix-neuvième livre….

Et l'on retrouve, tout au long des pages, les obsessions de Katherine :

 

- New York d'abord...

Qu'elle nous a fait aimer dans "Les hommes cruels ne courent pas les rues" (1990),

Et dans sa trilogie "Les yeux jaunes des crocodiles" (2006), "La valse lente des tortues" (2008), "Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi" (2010).

New-York, c'est sa deuxième patrie...

Son refuge.

Sa glace à la vanille des soirs de désespoir.

Mais pas n'importe quel New-York.

Manhattan !

Et plus particulièrement, le bas de Manhattan (Lower Manhattan), Tribeca.

Notre héroïne, Rose Robinson, est biologiste, chercheuse sur une luciole Lamprohiza splendidula, et va partir approfondir ses recherches à la branche new-yorkaise de l'Université de Cornell.

"Dans la tête de Rose, les mots sautillaient. New York. Vivre. Molécules. Washington Square. Campus. NYU."

Leo, l'homme qui l'épate, Leo Zackaria, est fils d'un chirurgien cubain, possède un grand loft à Tribeca, et chercheur dans le même laboratoire.

 

- L'image du père absent ensuite.

Le père frivole.

Flanqué de maîtresses.

Dont la seule vraie femme est sa fille.

Rose Robinson, l'héroïne a un père absent, très absent.

"Je n'avais pas beaucoup de souvenirs de mon père, mais je ne me souvenais pas que c'était un salaud. (...) Il avait un grand nez, des cheveux pleins d'épis, des grandes dents qui riaient. Il dansait dans le salon, un coussin dans les bras. Il dansait en anglais, en allemand, en espagnol. Il fumait des gitanes. Il lisait L'Equipe. C'était maigre comme indice pour partir sur sa piste."

L'absence du père est compensée par une famille/refuge arche de Noë.

"Trois générations de femmes enfermées dans le même habitacle ? Rien de plus normal".

La grand-mère, Babou, qui parle à ses orteils qu'elle peint en bleu. Et cite La Bible à tout bout de champ.

"Babou se peint les orteils en bleu marine. Elle parle à ses doigts de pied. Ses dix petits marins. Elle leur demande si elle va gagner au loto."

La mère, la très, trop belle Valérie, grande mangeuse d'hommes…

"Sucer le zizi d'un homme, c'est dégoûtant, mais si on veut arriver à ses fins, faut bien en passer par là !" Et sa mère de conclure, "pourquoi croyez-vous que Raymond, paix à son âme, m'a acheté cet appartement rue Rochambeau, face au square Montholon ?""

Et directrice d'une agence artistique florissante.

Qui prodigue à Rose moultes conseils :

"Story of my life. Je passe ma vie à fuir les hommes collants. Ca ne rend pas sexy de tomber amoureux ! Evite ce piège."

 

- Les problèmes psy

Là aussi Rose consulte.

"Qu'est-ce qu'elle m'a dit ma psy, la dernière fois ? "Rose, il faut vous placer au centre d'un cercle, imposer une distance et, quand il vous vient une pulsion, ne pas en subir la pression mais tenter de savoir si vous avez VRAIMENT envie de faire ce qu'on vous demande, ou si vous n'obéissez qu'à la répétition de quelque chose qu'on vous a appris et qui ne vous appartient pas."

Avec une psy qui pratique des séances d'EDMR (Eyes Movements desensitization and reprocessing).

Ou traitement des émotions passées par des mouvements oculaires.

Le problème de Rose est qu'elle voit des zizis partout (si, si...)

"- A quoi pensez-vous ?

Rose répond :

- Je vois une bite.

- C'est normal, dit la psy. C'est votre mère.

Ah ! se dit Rose qui ne voit pas le rapport.

- Votre mère manipulatrice, castratrice, perverse. On reprend."

 

- Le parler cru des choses du sexe.

On se souvient là de ses deux premiers ouvrages "Moi d'abord" (1979) et "La barbare" (1981) où son, stylo ne tremblait pas pour décrire crument les scènes de sexe.

Rose a - notamment - des obsessions avec le boucher de sa rue, Monsieur Jean-Claude.

"Bien ficelée, bien ligotée.

Les mains dans le dos.

Pas le droit de croiser son regard, sinon... Je te torchonne. Il lui tord les poignets, les plaque sur les omoplates. Dévide la ficelle. Enchaîne nœud sur nœud. La cordelette lui cisaille les seins. Il dégage un téton, puis l'autre. La ligote, la baîllonne. La suspend à un crochet. Lui ouvre les jambes. Palpe son sexe."

........................

Alors, quand Rose va tomber amoureuse du beau Leo, son collègue de laboratoire, les choses ne vont pas être toutes simples.

Surtout que lui va la précéder à New-York.

"Bed", ça veut dire "Lit"...

Et "Bug" insecte, mais aussi "Anomalie dans un fonctionnement".

"Bed Bug" : ou le désarroi amoureux d'une femme au bord d'un lit.

Pour les insectes, vous saurez tout, absolument tout de leur vie sexuelle et de leur schéma de reproduction.

"Rose aimait être "utile". Elle trouvait que ce mot était le plus beau de la langue française. Et s'il y avait deux choses que Rose aimait par-dessus tout, c'étaient les mots et les insectes."

Pour le lit, Rose saura longuement décrire ses ébats.

Et apprendre à Leo comment réussir les siens.

C'est un roman plaisant.

Qui dénoue le plexus.

Et qui nous mène peu à peu vers le traumatisme enfantin de Rose.

Qui fut, avant elle, le traumatisme de sa mère et de sa grand-mère.

L'horreur de la pédophilie !

Parce que c'est bien d'une attaque de pédophile sur une petite fille de 9 ans, Rose, dont le livre traite.

Pour le reste...

Attention....

Culs coincés...

Et entomophobiques s'abstenir.

Liliane Langellier

* entomophobie = peur des insectes

Bed Bug.

Albin Michel.

352 pages.

19 € 90

 

 Lire ici mes autres articles sur Katherine Pancol.

 

P.S. L'entomologiste, qui lui a filé tous les tuyaux sur ses insectes, c'est le Dr Roland Lupoli.

 

Bed Bug de Katherine PancolKathe

Nou-veau !

C'est via la dessinatrice Anne Boudart que Katherine Pancol nous raconte l'élaboration de son livre.

Et, c'est juste génial !

 

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